Michel : noir sur Blanc

À l’occasion de la deuxième édition de CineComedies, l’acteur, cinéaste et écrivain Michel Blanc, invité d’honneur, du festival lillois, rencontrait son  public. Circonflex Mag était là et a même eu droit à un face à face privé.

L’UGC Ciné Cité Lille a organisé une Masterclass en présence de l’incontournable Jean-Claude Dusse ces samedi 5 et dimanche 6 octobre, à l’occasion des soirées Michel Blanc. C’est très ému que l’acteur monte sur la scène de la salle  sous un tonnerre d’applaudissements après la projection de son film désormais culte Marche à l’ombre (1984). L’occasion pour les 500 participants d’échanger de manière privilégiée avec le Parisien.

Dans la rue ou dans le bus, je suis d’une timidité accablante.

S’il est considéré comme l’un des monuments du cinéma français, Michel Blanc ne voit pas la réalité de la même manière. « C’est troublant, extraordinairement gênant mais à la fois tellement gratifiant », explique-t-il au sujet des personnes qui le reconnaissent au quotidien. Face à un public curieux et réceptif, il se dévoile « Dans la rue ou dans le bus, je suis d’une timidité accablante ». Quand on lui demande ce qui l’a poussé à accepter le rôle d’invité d’honneur du festival, il répond simplement « l’envie » et avoue avoir été surpris et très flatté que CineComedies ait pensé à lui comme invité d’honneur Il ajoute qu’il a une affection particulière pour le Nord : ses grands-parents y ont habité. « Ma grand-mère a gardé des expressions Ch’tis que j’adorais répéter » se souvient Michel Blanc. Après avoir discuté des diverses manières de devenir acteur, il explique avoir été découragé à ses débuts par son manque de contacts. « Je ne connaissais personne, c’était difficile, mais rien  n’est impossible ».

On ne sait jamais comment le film sera accueilli par le public, alors forcément, on appréhende.

Michel Blanc à CineComedies

Malgré ses années de carrière, l’ancien du Splendid révèle sa nature angoissée quand le sujet de son nouveau film est mis sur la table. Docteur ?, dans lequel il joue Serge, un médecin de garde le soir de Noël a été projeté en avant première ce dimanche. Le comédien révèle « On ne sait jamais comment le film sera accueilli par le public, alors forcément, on appréhende ». Il se souvient alors de l’un de ses regrets : « on m’a proposé des films qui présentaient une réalité sociale très noire et je me suis dégonflé par peur des critiques négatives ». Le naturel revient néanmoins au galop « Chaque échec vous enlève des moments de vie, donc essayez quand même de réussir quelques trucs !», plaisante l’interprète de Denis.

J’aime la personne que je suis aujourd’hui.

La petite histoire de l’affiche de la soirée  Michel Blanc raconte une fois encore la simplicité de l’homme. Jérémie Imbert, animateur de la Masterclass, nous confie que les graphistes ont contacté l’invité d’honneur afin de savoir de quelle manière il souhaitait être représenté. « L’idée première, c’était de montrer Jean-Claude Dusse, Denis ou le Docteur Bourdarias » explique l’animateur. Michel Blanc a rétorqué qu’il préférait être représenté comme actuellement : « J’adore cette époque de ma vie, mais je ne suis absolument pas nostalgique. J’aime la personne que je suis aujourd’hui ».

Le culot, ça vous mène loin !

Après ces deux soirées lilloises riches en émotions, Michel Blanc part en tournée dans toute la France pour faire la promotion de la comédie réalisée par Tristan Séguéla, et dans laquelle il joue. Avant d’entrer dans son taxi, il se retourne, sourit et lance :« Le culot, ça vous mène loin ! ».

Julie Tavares Thillier
Dates importantes

16 avril 1952 à Courbevoie : Naissance de Michel Blanc

1978 : Interprète Jean-Claude Dusse dans les Bronzés

1986 : Prix d’interprétation masculin au Festival de Cannes pour Tenue de soirée

2018 : Réalise Voyez comme on danse