Depuis début février, les vélos électriques Lime et Tier Mobility sont déployés dans toute la ville. Un test pour une durée de 3 ans. Un mois plus tard, l’opération ne fait pas l’unanimité. Circonflex Mag fait le point.
Des vélos jetés par terre, abandonnés en plein milieu du trottoir ou appuyés sur des murs : voici la raison de la colère d’une partie des Lillois qui désapprouvent l’initiative de la ville. « Les vélos empêchent les piétons de circuler dans certaines rues », déplore Marguerite. Lime et Tier Mobility avaient pourtant prévu l’obligation de déposer les vélos dans 189 zones de stationnement clairement identifiées grâce à la géolocalisation. Avec des pénalités financières pour les contrevenants. Mais il semble que les utilisateurs ne respectent pas tous les emplacements dédiés. « J’ai l’impression que les personnes abandonnent leurs vélos à l’endroit qui les arrange le plus », ajoute Marguerite.
Le prix pose également question. 1€ pour débloquer le vélo puis 22 centimes la minute. Ou bien souscrire à un abonnement mensuel de 35,90€ qui crédite le compte de l’utilisateur de 300 minutes. C’est une somme. En comparaison, les V’Lille sont disponibles pour un abonnement annuel de 40€ avec les 30 premières minutes gratuites. Mais dans ce cas, bien sûr, pas d’assistance électrique : il faut pédaler.
« Les étudiants n’ont pas les moyens »
Vélos personnels, V’Lille, vélos électriques. Que choisir quand on est étudiant ? Ceux de l’Université catholique ont des avis mitigés. Louise n’est pas une adepte des vélos Lime : « La plupart des étudiants n’ont pas les moyens de dépenser autant pour utiliser ces vélos », explique Louise. La zone de stationnement située à deux pas du restaurant universitaire ne semble pas la faire changer d’avis. « L’arrivée de ces vélos ne va pas me pousser à changer mon mode de déplacement. Lille n’est pas si vaste, le métro et la marche me conviennent parfaitement. »
Ce n’est pas l’avis de tous les étudiants. Certains n’ont pas perdu leurs anciennes habitudes et continuent d’utiliser les V’Lille d’Ilévia. C’est le cas de Tom : « J’ai l’habitude d’utiliser le V’lille depuis 3 ans que je vis ici. Ça ne me dérange pas de devoir pédaler, ça m’aide à me réveiller le matin », explique-t-il en souriant.
« Ils sont pratiques quand on est pressé »
Et puis il y a ceux qui ont testé le deux-roues électrique et qui en sont plutôt satisfaits. Valentine est de ceux-là. Elle trouve que ces vélos offrent une bonne alternative. « Je les ai déjà testés. Et c’est vrai, ça va plutôt vite. Ils sont pratiques quand on est pressé ou lorsqu’on fait des petits trajets. En plus, je pense que ça peut convaincre certains conducteurs de laisser leur voiture au garage. »
Ecologique, recyclable, rapide et peu coûteux. Ce sont justement les principaux atouts mis en avant par Lime dans son communiqué de presse. Alors, succès, flop, ou bilan mitigé ? Difficile de savoir : l’entreprise Lime ne souhaite pas communiquer à ce sujet. Tout ce que l’on peut dire, c’est que ces nouveaux engins se montrent encore discrets sur les pistes cyclables.
800 utilisateurs par jour
Regardons du coté de Roubaix. Lancés en 2021, les vélos Tier Mobility ont d’abord été très critiqués. Certains habitants ne leur donnaient qu’un mois avant leurs retraits. Ou avant de finir jetés dans la Deûle. Et pourtant ! Aujourd’hui, on compte pas moins de 400 000 trajets déjà réalisés, avec une moyenne de 800 utilisateurs par jour. Rejoindre une station de métro, de tram ou son école plus facilement : voilà les arguments avancés par les Roubaisiens pour expliquer ce succès. Un bilan positif porteur d’espoir pour la MEL.
Mais des irréductibles Lillois résiste toujours. Mathéo n’a pas honte de son vélo vintage acheté 30€ devant la faculté de médecine. « J’attache mon vélo tous les jours à l’un des cerceaux présents devant la fac. Cela ne me coûte rien ». Avant de conclure : « L’électrique, c’est pour les flemmards ».