8500 coureurs de 40 origines différentes : le semi-marathon de Lille a eu lieu ce dimanche 17 mars, organisé par la ligue des Hauts de France d’athlétisme, par la MEL et la ville de Lille. Ce n’était pas la seule course de la journée, le 5 et le 10 kilomètres étaient à l’honneur avec notamment une belle surprise pour le dernier.
30 minutes avant le départ. Pas de grasse matinée pour les habitants du Boulevard Louis XIV. Il est plein à craquer. La musique résonne dans toute la rue et l’ambiance est plutôt joyeuse malgré le temps. Les coureurs et leurs supporters cherchent n’importe quel recoin pour se protéger de la pluie et commencer leur échauffement. Sur le chemin, un jeune courageux attend sous la pluie. Entre deux quintes de toux, il encourage les sportifs : “Je devais courir mais la grippe m’a rattrapé. Je suis là pour supporter mes potes…et vu le temps, je crois qu’ils vont avoir besoin de moi ! Il y en a un qui veut finir en 1h17 et les autres en 1h24. J’y crois, ce sont les meilleurs !!”. Il ne veut pas rester immobile, sur la touche : “Je regarde le départ, ensuite je file Place de la République. Il y a une boucle et un écran géant, je devrais réussir à les voir”.
“Les athlètes sont de vrais lions en cage”
15 minutes avant le coup d’envoi. La course se met en place. Les meilleurs sont à l’avant, concentrés à fond sur leur échauffement. Les speakers ont investi la scène devant la ligne de départ. Ils mettent l’ambiance, racontent le talent des athlètes kényans et ougandais. Mais aussi ceux des Français les plus prometteurs.Tout concourt à faire monter la pression : les enceintes qui crachent des airs entrainants, l’odeur entêtante du Baume du tigre, les bruits des pas des coureurs qui piétinent dans les flaques. Les athlètes sont de vrais lions en cage avant le départ. C’est le cas de Gaétan, qui mastique son gel énergétique : “ c’est mon troisième semi-marathon. L’objectif, c’est de courir en dessous de 1 heure et 10 minutes.” Il continue de parler tout en continuant à étirer ses mollets : “ je cours en club, je suis là avec deux copains qui s’entrainent avec moi, on vient de Cherbourg”. Finies les confidences, il se concentre sur sa course.
Vidé, mais heureux
Huit heures cinquante-neuf. Martine Aubry, la maire de Lille, a le pistolet en mains, prête à donner le coup de départ. Les coureurs ont les yeux rivés sur leur montre pour lancer leur chronomètre personnel. La musique se coupe, la voiture de sécurité est prête à démarrer. C’est le moment.
PAN !!! Le départ est lancé, les regards des spectateurs se perdent dans la foule compacte pour tenter de repérer leurs proches. Gaétan est noyé dans la masse. Plus l’heure tourne, plus les participants qui franchissent la ligne de départ ont fait des efforts d’originalité. Aux équipements de haute qualité prévus pour la performance succèdent des Spider-man, des couvre-chefs bigarrés, des jupettes à volants et autres tenues extravagantes. C’est aussi cela,, un semi-marathon : une manifestation joyeuse et colorée, où chacun participe à la hauteur de ses capacités physiques.
10 h 09, Place de la République. Au milieu des stands de marques de vêtements de sport, des tables recouvertes de bouteilles d’eau et de barres énergétiques, nous retrouvons Gaëtan qui franchit la ligne d’arrivée. Vidé mais heureux : l’objectif est atteint. C’est quasiment 10 minutes de plus que le vainqueur, l’Éthiopien Ezéquiel Mutai qui finit en 1 heure et 43 secondes. Pour la course féminine, c’est aussi une Éthiopienne, Susan Chembai, qui décroche la première place en 1 heure et 8 minutes. Une victoire française est fièrement annoncée sur le podium d’arrivée : Jimmy Gressier s’impose en battant le record d’Europe du 10 kilomètres, Une bonne nouvelle pour lui et le sport français avant les Jeux Olympiques de Paris.