Dry January : Au-delà de la soif

Chaque année, le défi du Dry January revient en force, offrant à chacun l’occasion de mettre un terme à sa consommation d’alcool durant le mois de janvier. Initié par le collectif britannique Alcohol Change UK, ce défi a été repris et adapté en France par l’association Dry January. L’occasion de se tester et de faire face à sa consommation. Bilan de ce mois de privation avec Zoé, étudiante en psychologie.  

“Les débuts n’ont pas été simples. J’étais la seule dans mon cercle à relever ce défi”  partage Zoé, une étudiante lilloise. “En tant que Nordiste, l’alcool, en particulier la bière, est profondément enraciné dans notre culture. Cesser de boire a suscité une réelle confusion pour mon entourage.” Selon les données les plus récentes de la santé publique en France, en 2017, un Français consomme en moyenne 11,7 litres d’alcool par an. Et comme toute autre drogue, l’alcool peut entraîner une dépendance avec des conséquences physiques et psychologiques souvent minimisées. Mais ce défi, elle ne l’a pas vraiment relevé seule. “Pour m’accompagner, j’ai opté pour l’application Dry January mise gratuitement à disposition par l’association” explique-t-elle. “Il suffit de passer un petit quiz pour évaluer notre niveau de risque lié à l’alcool sur une échelle de 12, et le défi peut débuter ! Son utilisation est des plus simples”.  

Et après presque 31 jours sans alcool, c’est l’heure du bilan pour cette jeune Nordiste. “L’abstinence a eu des retombées positives, tant sur le physique que sur le mental” concède-t-elle. “En quelques jours, j’ai remarqué une rapide perte de poids. Moins 2 kilos en une semaine”. L’alcool est en effet riche en sucre et calories.” “Ensuite, j’ai pu constater une nette amélioration de l’état de ma peau, qui est devenue plus éclatante et moins sujette aux rougeurs” partage Zoé. L’alcool est un vasodilatateur, ce qui signifie qu’il dilate rapidement les vaisseaux sanguins. Par ailleurs, les spécialistes en addictologie mettent en avant une régénération du foie et une réduction de la fatigue, avec un sommeil plus réparateur après quelques semaines d’abstinence.  

« En tant qu’étudiante, il était difficile de ne pas boire. J’avais ce qu’on appelle un réflexe alcool » 

En sortant pour la première fois depuis le début du défi, Zoé a immédiatement ressenti une forte pression de la part de son entourage, qui ne comprenait pas sa démarche. “En tant qu’étudiante, il était difficile de ne pas boire. J’avais ce qu’on appelle un réflexe alcool.” concède Zoé. “Si on me proposait un verre, je n’osais pas refuser. J’avais peur de ne pas m’amuser autant que les autres si je ne buvais pas.” Néanmoins, elle a réussi à changer la donne, parvenant même à convaincre certains de ses amis de se joindre à elle dans cette démarche. 

C’est donc un bilan très positif pour Zoé. Cependant, en tant qu’étudiante en psychologie, elle tient à souligner l’importance de consulter un addictologue en cas de dépendance. “J’ai de la chance car, bien que je consomme de l’alcool, je n’éprouve pas de manque et je peux m’en passer. C’est pourquoi j’ai décidé de relever ce défi, afin de confirmer mon détachement.. Cependant, ce n’est pas le cas de tout le monde. Pour ceux qui sont réellement dépendants à l’alcool, l’arrêt brutal peut être extrêmement dangereux. Le corps ressent un manque pouvant se manifester par des hallucinations, des tremblements, de l’anxiété, voire des convulsions, entre autres symptômes. La liste des symptômes est longue. C’est pourquoi je recommande vivement de consulter un addictologue pour être accompagné dans cette démarche.”