Marka, vieux rockeur et Père de

Il y a deux semaines, le chanteur belge Marka s’est rendu à Lille pour faire la promotion de son nouvel album « Voodoo belge ». En France, tout le monde connaît la musique de ses enfants, Angèle et Roméo Elvis. Une famille qui fait la fierté de Marka. Mais, riche d’une carrière commencée en 1981, il veut aussi s’en émanciper. Rencontre.

Marka est un chanteur de rock qui a plus de quarante ans de carrière. C’est en suivant des amis du lycée qu’il rentre dans le monde de la musique. A l’époque, il porte leur matériel sonore et imite la guitare devant son miroir. Mais depuis, il est l’un des seuls de sa bande à avoir continué dans cette voie. Autre fierté, sa musique reste inclassable. Même s’il se définit comme « chanteur de rock en français». Depuis, les mimes ont laissé place à la musique. Guitare, basse, batterie et parfois cuivres : les instruments prennent une grande place dans ses chansons. Il préfère aussi travailler à l’ancienne. « Comme je suis un vieux rocker, je ne travaille pas trop avec des séquences, ou des batteries pré-enregistrées. J’aime encore bien que tout soit joué en vrai par des musiciens, des humains ».

« Mes enfants sont comme moi, des artistes de scène. »

Une vocation qu’il s’est découvert seul, pas particulièrement encouragée par ses parents. « Je suis issu d’une famille d’ouvriers, tout ce qu’il y a de plus basique. Mon père conduisait le camion des poubelles et ma mère passait le courrier et le café dans un ministère». Si, dans sa chanson Un vieux Rocker, Marka aborde le fait qu’il a une famille d’artistes, c’est qu’il parle de ses enfants. Le rappeur Roméo Elvis et Angèle, des artistes connus à l’international. « Ils n’ont plus besoin de moi » sourit Marka. « Ils sont comme moi, des artistes de scène. » Sûrement parce qu’avec sa femme, comédienne et humoriste, ils ont tous les deux eu une influence artistique sur leurs enfants. Aujourd’hui, chacun produit un style de musique différent entre rock, rap et pop. Et si Roméo Elvis et Angèle ont déjà collaboré sur un titre Tout oublier, pas sûr qu’on les entende un jour à 3. « J’écoute leurs chansons, mais je ne suis pas sûr qu’ils écoutent les miennes ».

« Je préfère manier l’humour plutôt que d’aborder des thèmes trop sérieux. »

Pourtant, entre mélodies poussées et paroles ciselées, certaines chansons de Marka sont bien connues en Belgique. Surtout pour ses textes. “Je veux me rapprocher des textes de Jacques Dutronc, qui manie une ironie que j’apprécie.” Lorsqu’on lui demande les raisons qui l’ont poussé à écrire des paroles aussi originales, il lève les yeux au ciel, replace sa casquette, fronce les sourcils et précise «Je préfère manier l’humour plutôt que d’aborder des thèmes trop sérieux ». Une notion de légèreté, de liberté vis-à-vis de sa musique qui l’a toujours guidé. « J’ai toujours envie de me faire plaisir et je me fais plaisir en écrivant des chansons ».

Ce « vieux rocker » comme il se nomme lui-même trouve aussi son bonheur en multipliant les essais, les expériences artistiques. Dans sa palette, il a par exemple réalisé des documentaires au cours de ses diverses tournées au Japon, au Sénégal, au Qatar, en Amérique Centrale, à Cuba… et il a même joué dans une série nommée Fils de ! « J’ai toujours voulu profiter de mes voyages pour ne pas me contenter de chanter sur scène et de rentrer le lendemain. Je préfère rester deux, trois jours et essayer d’aller à la rencontre des autres. ». Exemple à Cuba, où il souhaitait réaliser un film qui traitait de la musique locale. « Un homme m’avait dit à Bruxelles : Tu verras quand tu vas arriver à Cuba, tout ce que tu as voulu faire, il y a de fortes chances pour que tu ne puisses pas le faire. Mais tout ce que la vie et la débrouille vont t’apporter, profites-en et laisse-toi aller ! ». Un conseil qu’il a immédiatement compris une fois sur place. “ Tout était très difficile dû à la pauvreté du pays, tous mes rendez-vous étaient annulés, les personnes qui s’étaient engagées dans le projet ne venaient pas.” Et pourtant, il a pu saisir d’autres opportunités. Une expérience qui l’a marqué à vie « Je pense que dans la vie il faut parfois se laisser guider ». Se laisser guider pour Marka, c’est aussi à travers les rencontres. Le nom de son nouvel album Voodoo a été choisi après sa rencontre avec le guitariste Toni La Monica qui l’a beaucoup influencé. Entre un nouvel album à défendre, une tournée à travers la Belgique, la France et la Suisse, et des concerts annulés par le Covid, l’année 2023 sera assurément celle de Marka.