B Sreet : Galerie B’art

Associer un bar à une galerie d’art : c’est l’idée de Christophe, qui vient d’ouvrir le B Street, rue de Gand. L’endroit met en avant le street-art émergent. Expositions d’œuvres, vernissages, animations avec des artistes peintres, le lieu joue sur tous les tableaux !

18h30, jeudi 4 avril. Le B Street se remplit de curieux, de touristes ou de jeunes habitués. Tous apprécient cette nouvelle adresse, qui apporte un vent de fraîcheur dans le Vieux-Lille. Christophe, propriétaire des lieux depuis 1997 et également du Django juste en face, a souhaité y associer son métier, propriétaire de bar et sa passion, le street-art.
C’est en voyant le quartier évoluer au fil des années que l’idée lui est venue. “Je suis né, j’ai grandi et j’ai travaillé toute ma vie à Lille, c’est normal qu’au bout d’un moment, on marche dans la rue en ne regardant que ses pieds. Avec leurs fresques, ces artistes apportent des changements dans le paysage et nous amènent à redécouvrir des endroits de la ville.”
Les artistes qui exposent viennent de tous les horizons. Le premier, Nozvvu était espagnol, le deuxième Kawan est lillois. Il y a aussi ceux qui ont choisi de déposer des œuvres permanentes : dans l’entrée, vous êtes accueillis par un mur entièrement fleuri à côté des peintures d’Arsène Lapie et de Mimi The Clown, deux artistes lillois qui décorent de leurs œuvres les murs de la ville.

Au début du projet, l’endroit était pensé pour séduire les jeunes adultes. En y réfléchissant à deux fois, Christophe s’est rendu compte qu’il souhaitait plutôt un brassage des populations. “Entre 18 et 22 heures, il y a un mélange qui est intéressant. Après, nous, les plus vieux, on n’est plus là pour vous embêter en fin de soirée. On est couché depuis longtemps !” lance-t-il en riant.

“Je veux toucher plus de monde en ouvrant ici, briser la glace !”

On voit souvent les galeries d’art comme des endroits froids, inaccessibles et élitistes. Au B Street, ce n’est ni le but, ni l’envie du propriétaire : “En imaginant ce bar, je me suis dit que je voulais toucher le plus de monde possible. Briser la glace, et faire entrer ceux qui n’ont pas l’habitude de se rendre dans une galerie d’art.”
Christophe souhaite mettre en avant des artistes émergents comme Kawan, qui expose pendant un mois ses peintures. Elles sont dispersées entre le couloir et la salle du fond, la salle “instagrammable” comme dirait Christophe qui pourtant n’aime pas ce mot. Cette pièce, avec son plafond végétal, dénote du reste du bar. Un endroit conçu pour se déconnecter et rencontrer de nouvelles personnes.

Ce soir, c’est vernissage. L’artiste Kawan est entouré par des amis, des journalistes, des amateurs d’art qui tous souhaitent en savoir plus sur ses œuvres. Violette Spillebout, député du Nord, a fait le déplacement “Un concept comme celui-ci va créer de beaux moments d’échanges !” Christophe est plus que sollicité durant l’événement. “Avec ce premier vernissage, je me suis vraiment mis la pression !” confie-t-il.
Durant tout ce mois d’avril, c’est le travail de Kawan qui recouvre les murs. La prochaine exposition est déjà organisée. Entre promotion du street-art, rencontres avec les artistes et lieu festif, le B Street a trouvé son équilibre.