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Méline Rollin : le rêve sur la ligne d’arrivée

Le 18 février 2024, Méline Rollin, marathonienne de 25 ans, bat le record de France féminin à Séville. 2h24’12 pour 42,195 kilomètres : un chronomètre qui lui permettra peut-être de concourir lors des Jeux Olympiques de Paris cet été. A une condition : qu’elle détienne le record jusque fin avril. Rencontre avec l’athlète, qui vit aujourd’hui à Hellemmes.  

15 octobre 2023. Amsterdam. Méline franchit la ligne d’arrivée du second marathon de sa jeune carrière. Malgré un temps remarquable -2h26’55- le chronomètre ne joue pas en sa faveur : elle passe à 5 secondes du temps minimum attendu pour être qualifiée aux Jeux Olympiques. La jeune femme ne s’est pourtant pas laissée abattre. Elle a repris les entraînements, et quatre mois plus tard, c’est un record de France qu’elle empoche. A Séville, l’émotion était au rendez-vous : « c’était un soulagement, de voir que tous mes sacrifices avaient payé. En plus, ma famille était là, ça m’a vraiment fait un boost de retrouver des visages connus pendant la course », raconte-t-elle. Rien n’est pourtant encore joué pour les Jeux: si une autre athlète bat ce record en avril, la place à Paris reviendra à celle-ci.  

« A la base, je voulais devenir prof de maths ! » 

18 mars 2024. Lille. C’est avec le sourire que Méline nous raconte ces souvenirs, dans un petit café. Et certains sont plus anciens. En 2007, elle commence l’athlétisme à Nouvion-sur-Meuse, dans les Ardennes, où elle a grandi. Là-bas, elle peut  compter sur son entraîneur, Azis Zidane, sa famille, et ses amis d’enfance, toujours présents pour l’épauler, depuis là où ils sont. C’est pour des études de mathématiques qu’elle a quitté son village il y a quelques années. Et on le ressent : « j’ai un esprit assez carré, rigoureux de matheux ». Chaque séance est organisée minutieusement, chronomètre et plan à l’appui. Aujourd’hui, elle travaille comme data analyst chez Decathlon, avec un emploi du temps aménagé qui lui permet de suivre ses entraînements en parallèle. Une aubaine pour la jeune femme qui  ne s’attendait certainement pas à ce que sa carrière sportive prenne autant de place : « à la base, je voulais devenir prof de maths ! » se remémore-t-elle en riant.  

« Ce que je cherche, c’est du bon stress » 

Ce qui la motive au quotidien, au-delà de l’envie d’aller au Jeux Olympiques de Paris, ce sont les moments d’échanges que permettent le sport. Elle explique : « Je m’entraîne beaucoup seule, c’est un sport individuel, mais s’il est possible d’en faire des moments de partage, j’en suis volontiers ». Et on comprend vite que, seule ou accompagnée, le sport lui est indispensable : « si je ne cours pas, je ne me sens pas bien. Ce que je cherche, c’est du bon stress, de l’adrénaline. Ça me porte. Le mental est important, il joue beaucoup sur les jambes, toutes nos pensées influent sur la manière dont on va courir ».  

Malgré l’enjeu de sa situation, Méline Rollin relativise et reste lucide : « ce n’est que le début. Peu importe ce qui va arriver, je suis jeune et j’ai des projets », développe-t-elle. Elle évoque une potentielle carrière d’athlète professionnelle, ou encore les Jeux Olympiques de Los Angeles en 2028. Alors Paris ou non, tout porte à croire que le monde du marathon n’a pas terminé d’entendre parler de Méline Rollin.