Euro’Elections : rencontre avec Tomas Kebbati du parti LFI

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C’est avec un nouvel intervenant que nous continuons notre série consacrée à la jeunesse et à son rapport aux élections européennes. Nous avons rencontré Tomas Kebbati, co-animateur des jeunes insoumis Lille. Il a accepté de répondre à nos questions.  

Les jeunes votent moins aux élections européennes en France. Comment faire en sorte qu’ils se sentent plus concernés ?  

D’abord, il faut se rendre compte qu’au Parlement Européen, il y a des choses importantes qui se décident et qui concernent les jeunes, comme la politique agricole, ce qu’on mange, ainsi que la politique énergétique. Ce n’est pas juste une élection de députés européens, c’est aussi une élection nationale qui se joue. L’issue du scrutin va avoir des incidences sur la vie politique. C’est pour ça qu’à la France Insoumise, on a très longuement milité pour qu’il y ait une liste de la NUPES aux élections européennes. Jean-Luc Mélenchon a réalisé aux dernières élections présidentielles un score de 22%, dont une majorité de 18-24 ans. Le truc, c’est qu’aux élections européennes de 2019, 73% des jeunes n’ont pas voté. C’est pour cela qu’on fait campagne, avec du porte à porte dans les cités Crous par exemple. Les élections européennes sont aussi un moment de la bataille pour la suite, c’est l’avenir de la vie politique.  

Quelle est la place prise par la France Insoumise au Parlement Européen ?  

C’est une place importante : Manon Aubry, tête de liste LFI, y est co-présidente du groupe The Left, la gauche qui pense qu’on ne peut pas faire d’écologie sans poser la question sociale et anti-capitaliste. C’est une importante responsabilité au niveau européen. Il y a aussi Younous Omarjee, membre LFI, député européen et président de la commission des affaires régionales, qui gère les subventions européennes délivrées aux régions. On peut aussi mentionner Leïla Chaibi, également députée européenne sur la liste LFI. Elle a mené un gros travail sur la question des travailleurs uberisés, en obtenant la présomption de salariat pour ces derniers, une avancée légale importante.  

Quelles seraient les propositions portées par La France Insoumise devant la commission européenne ?  

Il y a d’abord l’harmonisation sociale et fiscale pour l’Europe. En Italie par exemple, il n’y a pas de SMIC, de salaire minimum légal. Comme l’Union Européenne est un marché commun, la production de chaque pays est mise en concurrence. C’est forcément déloyal si le SMIC à certains endroits est à 500 euros et à d’autres 1400. Cela passe par l’imposition des grandes fortunes pour éviter les paradis fiscaux et celles qui refusent de financer les politiques publiques de l’Etat. Il y a également le fait de bloquer les marges des superprofits des entreprises agricoles. Cela dans le but d’éviter que l’inflation se répercute sur les citoyens via une augmentation des prix au lieu de considérer une diminution de la part des dividendes. Enfin, nous sommes pour une Europe avec une défense autonome, y compris vis-à-vis des Etats-Unis, ce qui n’est pas le cas des Socialistes et des Verts, qui sont très attachés à l’OTAN.  Nous sommes pour le renfort des diplomaties dans les états européens.  

Dans la commission européenne, y-a-t ’il une place spécifique pour les décisions prises en faveur de la jeunesse ?  

Toutes ces réponses sont des choses qui touchent les jeunes. C’est surtout les questions sociales et climatiques qui se posent, donc nécessairement ça concerne la jeunesse, directement touchée par l’avenir de l’Europe.