M.Koeur : Tout plaquer pour aimer

Sourire chaque jour en allant travailler est sûrement ce à quoi aspire le monde entier. C’est le mode de vie adopté par M.Koeur, artiste peintre qui prône l’amour, le partage et le contact. Rencontre d’un artiste à qui la simplicité tient à cœur.

Le rendez-vous avec M.Koeur est prévu sur la Grand’Place. Le cœur de la Capitale des Flandres. Pas un hasard. Le ciel gris n’empêche pas l’artiste d’avoir un sourire jusqu’aux oreilles. M.Koeur, de son vrai nom Sylvain, est un peintre de 43 ans originaire du Pas-de- Calais. Devinez ce qu’il peint… bien joué, des coeurs ! Partout, tout le temps, sur tous les supports possibles, chaque pièce est unique.

Sylvain parle d’abord de son ancien travail en tant que vendeur de jeux vidéo avec son frère. “J’ai vite senti que je tournais en rond avec mon métier, que j’en avais fait le tour.” Il veut s’émanciper d’un job qui n’apporte plus à la réflexion, et l’artiste se découvre une nouvelle passion. “La peinture m’est tombée dessus totalement par hasard en 2017.” Il s’y consacre à 100% en 2020.

“Le personnage des cœurs m’est apparu comme une évidence. Je ne l’ai pas cherché.”

“Au départ, je pensais que peindre était trop technique, j’étais étranger à ce milieu. Mais je sentais que j’avais cette volonté de créer.” Il regarde d’abord des tutos sur internet, et une brèche s’ouvre. “Petit à petit, je trouvais mon univers. Je ne voulais pas plagier les autres. De toute manière, je suis très mauvais pour ça, je n’arrive même pas à me copier moi-même !” rit-il. Les cœurs, stars de son œuvre, ont commencé à arriver au bout de quelques mois. “C’est en retournant les fantômes de Pac-Man que la transition s’est opérée. J’ai ensuite peint deux cœurs très basiques avec des ailes et le lendemain, le personnage définitif m’est apparu comme une évidence. Je ne l’ai pas cherché.”

Il travaille alors ses premières fresques avec des bombes de peinture, avant d’apprendre les techniques du pinceau. “Si je trouve n’importe quoi qui peut m’aider, je mets les mains dans la peinture (rires)”. Depuis, ce n’est que perfectionnement et remise en question. Et quelques ratés, qui créent de nouveaux éléments imprévus au départ. “J’aime bien laisser les choses se dérouler sans se poser de questions. Je sais qu’il y aura un cœur en premier, mais la scène autour va couler de source” confie-t-il. “Je ne me questionne plus. Lorsque je peins, il y a des milliers de possibilités, et il faut n’en choisir qu’une. Mais surtout, je ne dois pas réfléchir trop longtemps. Il faut que ce soit pur.”

“Je fais chaque jour quelque chose que j’aime sans me poser de question.”

Depuis qu’il s’est consacré à la peinture à plein temps, Sylvain vit un rêve éveillé. “Je fais chaque jour quelque chose que j’aime sans me poser de question. Quand le désir de peindre n’est plus vraiment là, je ne descends pas finir mes toiles. C’est se saboter tout seul. Mais quand je suis dedans, je ne réfléchis pas, je fonce. D’une façon ou d’une autre, je tends vers la simplicité.” L’amour des choses simples devient son principal moteur. “Les gens du Nord se retrouvent dans mon travail”.

Ses projets, M.Koeur les a depuis diversifiés. Comme lors de sa collaboration avec l’entreprise BIC pour customiser une nouvelle gamme de briquets et des stylos 4 couleurs. “Il est important que mon message et mes valeurs restent les mêmes” pointe-t-il simplement. “J’attends par exemple la bonne opportunité pour créer et styliser des vêtements par exemple. C’est une chose parmi tant d’autres que j’aimerais faire. Il faut chercher un peu plus loin chaque jour, de nouvelles techniques.”

“Inviter à dire oui à la vie”

Le parcours de M.Koeur, c’est aussi des rencontres. Comme par exemple lors d’une exposition dans le Nord, où il entre en contact avec les gérants de la cave Gustave London. Un lieu en plein cœur de la capitale anglaise qui permet aux artistes de venir s’exprimer librement. Le courant passe très bien entre eux et, dès début décembre, les œuvres de Sylvain commencent à décorer les murs de l’exposition. “J’ai toujours eu l’envie de partager. C’est venu naturellement. Que ce soit sur les réseaux ou dans la vie, ça me nourrit à l’intérieur.” Cette envie de connexion humaine se retrouve dans son crédo Inviter à dire oui à la vie. “Je crois au concept de partir pour mieux revenir, que ce soit dans l’art ou dans la vie. Par exemple, quand je vois toutes les lumières de Lille depuis l’avion, ça m’émerveille. Une fois que l’on trouve sa place, la plupart des problèmes se règlent, tout devient plus simple. C’est ce que je souhaite à chaque personne que je croise”.