Richard : La passion automobile d’une vie.

L’automobile, ses carrosseries, ses moteurs, son élégance  …et  ses passionnés. Richard est de ceux-là. Ce collectionneur de voitures anciennes est l’un des seuls mécaniciens de France à travailler sur les DS, SM et CX, des modèles de voitures mythiques de la marque la plus collectionnée au monde : Citroën.

En 1970, les garçons étaient surtout fans de musique et de football. Richard a 6 ans, et une autre passion :  l’automobile. « Mon père m’avait donné un exemplaire de La Centrale des Particuliers, maintenant appelée La Centrale. C’est un journal qui présente toutes les nouveautés automobiles sorties pendant le mois. J’étais tombé sur une voiture que je trouvais magnifique : la Citroën SM. A l’époque, cette voiture m’avait frappée par sa beauté et son élégance. D’ailleurs, 50 ans après, elle continue de marquer mon cœur puisque j’en possède encore une. »

Richard récupère sa première voiture à 15 ans. « Pour je ne sais quelle raison, j’ai toujours été attiré vers ce qui ne se faisait plus. Mon père se débarrassait de sa Citroën DS, avec plusieurs défauts au moteur et au frein. Je n’avais aucune connaissance en mécanique, mais il était inconcevable pour moi de laisser partir cette voiture que Citroën venait d’arrêter de produire. » Il a fallu plus de 3 ans de travail à Richard pour la restaurer.  En profitant de  l’expérience de papy André, mécanicien de son village qu’il allait voir tous les mercredis et samedis

UN SIGNE DU DESTIN

Les jours passent, les années avec. Nous sommes en 1984, Richard a 20 ans. Il travaille dans le bâtiment, le monde de la voiture de collection n’étant pas assez développé pour rapporter un salaire régulier. Mais l’automobile ne sera jamais négligée par ce passionné. « Je faisais ce que l’on appelait de la mécanique de trottoir. Contre un peu d’argent, je travaillais sur les voitures des copains le week-end. Je l’ai fait durant plusieurs années. Je mettais de côté ce que je récoltais dans l’unique but de m’acheter d’autres voitures. »

Richard n’a pas perdu l’habitude feuilleter les pages de La Centrale des Particuliers. « A l’époque, des voitures étaient mises en vente directement dans le journal. J’ai eu le coup de cœur pour une Citroën SM. A cette époque, je possédais déjà deux voitures. Mais celle-ci, je le sentais, elle était pour moi. » Un coup de cœur accompagné d’un signe du destin : le vendeur n’est autre que Bernard Consten, pilote automobile pour Jaguar, collectionneur de voitures d’exceptions mais surtout ancien ami d’école du papa de Richard. « Lorsque mon père a vu son nom, il n’a pas hésité une seule seconde. Il m’a pris par le bras et m’a dit que nous devions y aller. J’étais étonné mais surtout dubitatif. La SM valait quatre fois le prix d’une DS… » Une fois arrivé, il est saisi par la beauté de toutes les voitures de la collection du vendeur.  Ses doutes disparaissent : peu importe le nombre d’années que ça prendra, il fera des voitures de collection son métier.

IL SE CONCENTRE SUR LA MÉCANIQUE

En 2000, après des années dans le bâtiment, Richard n’arrive plus à trouver de travail. Les maîtres de chantier le trouvent trop expérimenté et trop cher. « Je me suis dit que c’était maintenant ou jamais. Durant toutes ces années, je n’avais jamais laissé tomber ma passion. J’avais ouvert une petite entreprise d’achat-revente de voitures, je m’en occupais le week-end. Je l’ai fermée pour ouvrir un garage, mais je ne pouvais m’y consacrer que deux jours dans la semaine ». Avec l’argent mis de côté, il ouvre des stations de lavage. Ses employés s’occupe du nettoyage pendant qu’il se concentre sur la mécanique à l’arrière des boutiques dans des garages.

L’UN DES SEULS EN FRANCE À TRAVAILLER SUR CES VOITURES D’EXCEPTION

Aujourd’hui, Richard s’est fait un nom dans le monde des collectionneurs Citroën. Lors de ses nombreux voyages, il participe à des rassemblements de la célèbre marque à chevrons, qui regroupent parfois plus de 4 500 voitures. Dans un de ces meetings, à Reims, il rencontre Jerry Hathaway, américain recordman de vitesse avec la Citroën SM. Souvenir inoubliable…

En 2022, il travaille toujours sur des voitures… seulement des Citroën bien sûr ! Il est aujourd’hui l’un des seuls en France à travailler sur ces voitures d’exception. Ses connaissances attirent, il a notamment reçu des propositions pour travailler au CitroMuseum Castellane, le plus gros musée Citroën de France.

Mais après une vie à travailler, à acheter plus de 60 voitures, à collectionner des modèles rares  (il possède une XM M6 phase 2, construite en seulement 750 exemplaires !)- Richard espère maintenant un repos bien mérité. « J’ai travaillé toute ma vie sur les voitures des autres. Maintenant, je veux me concentrer pleinement sur les miennes.»