Octobre Rose : les bonnets de l’espoir

Octobre rose touche à sa fin. De nombreuses actions ont animé Lille et ses alentours pour cette campagne internationale annuelle de sensibilisation au dépistage du cancer du sein. Une maladie qui touche chaque année plus de 66 000 femmes en France. Pour clôturer ce mois d’actions, Circonflex Mag a décidé de mettre en lumière une association locale accompagnant les femmes atteintes du cancer du sein : Mon Bonnet Rose. Rencontre avec Maureen Govart, sa fondatrice.

Pourquoi avoir créé cette association ?

En 2017, pour mes cinquante ans, on m’a diagnostiqué un cancer du sein. À la sortie de mes soins, j’ai souhaité mettre en place tout ce qui m’avait semblé manquer durant mon parcours. J’ai alors fondé l’association Mon Bonnet Rose en mars 2018. Le nom de l’association vient d’une réflexion à la fin de mon cancer : Que faire de mes bonnets de chimiothérapie ? Je ne voulais pas les garder, mais je ne voulais pas non plus les jeter. J’ai décidé de les revendre en seconde main. Sachant qu’une femme sur 4 atteinte d’un cancer du sein est précaire ou tombera dans la précarité à cause du cancer, elle ne peut pas se permettre de dépenser entre 20 € et 90 € pour un bonnet. Je les revends entre 5 € et 10 €.

Comment l’association accompagne-t-elle les femmes atteintes du cancer ?

L’association accompagne plus de 250 femmes à travers deux maisons : une à Marcq-en-Baroeul depuis 2020 et une autre à Wissant créée en 2022. Ces deux maisons ont pour mot d’ordre : mieux vivre la maladie pour mieux se reconstruire et limiter les récidives. Elles accompagnent les femmes pendant le cancer mais également après. À Marcq en Baroeul, plus de 40 praticiens bénévoles proposent des activités de sport, d’esthétique, de bien-être, de loisirs créatifs, de développement personnel ou encore d’aide à la réinsertion à l’emploi.

Quelle est l’importance de faire de la prévention, notamment dans le Nord ?

Le Nord possède un taux de mortalité face au cancer du sein de 27% supérieur à la moyenne nationale. Dans le Nord-Pas-de-Calais, cela monte à 33%. Ces données sont malheureusement dûes à des diagnostics tardifs. En France, 80% des femmes atteintes du cancer du sein ont plus de 50 ans. Moins d’une femme sur deux répond à l’appel de dépistage et de mammographie fortement recommandé à partir de 50 ans. Concernant les 20% restants, il est important d’avoir un suivi gynécologique. Je conseille à toutes les femmes de s’auto palper tous les mois pour apprendre à bien connaître sa poitrine et d’avoir un diagnostic précoce. Durant le mois d’octobre rose, l’association a proposé de nombreuses interventions dans les entreprises dans ce sens.

Quelles ont été vos actions phares en ce mois d’Octobre Rose, en plus de ces interventions en entreprise ?

Une des actions les plus importantes a été le challenge couture. Nous avons organisé une collecte de vêtements dans la région le mois dernier, et des couturières bénévoles ont cousu plus de 53 000 bonnets à partir de ceux-ci. Ils seront redistribués gratuitement aux femmes atteintes du cancer du sein. Nous avons aussi participé à une grande braderie solidaire à Croix. Côté financier, nous avons élaboré des partenariats avec des produits partage avec les boulangeries Paul et leurs macarons framboise. Des arrondis en caisse ont aussi été mis en place chez Electro dépôt et chez Rouge Gorge dans les Hauts-de-France. Toutes ces actions vont faire grandir l’association pour aider de plus en plus de femmes atteintes du cancer du sein.