Lille, foyer des jeunes engagés

Étudiant et bénévole : un combo de plus en plus fréquent. Au forum des Associations de Lille le samedi 30 septembre, les jeunes étaient nombreux pour s’inscrire ou défendre leur association.

Dans le brouhaha des allées de la Maison des Associations à Lille, Cudmila serpente avec curiosité entre les 200 stands associatifs. « C’est mon père qui m’a parlé de l’événement, explique-t-elle, je suis venue me renseigner sur les associations en lien avec mes études ». A 21 ans, la jeune femme est étudiante en licence de biologie à l’université de Lille et cherche à défendre ses convictions. « Je voudrais m’engager pour la protection des animaux et faire des actions de sensibilisation » explique-t-elle. C’est pourquoi elle est allée jeter un œil du côté des stand d’ 0 Waste et  de Nord Nature . Cudmila confie avoir hésité : fallait-il consacrer son temps libre à un travail rémunéré ou à une association, comme nombre de ses amis ? « Ce qui m’a fait choisir le milieu associatif, c’est la volonté de réaliser des actions à plus grande échelle et de sortir du milieu de la fac ».

Comme elle, de nombreux jeunes Français déclarent être prêts à s’engager dans des actions de bénévolat, selon l’Institut National de la Jeunesse et de l’Education Populaire. Être prêts seulement.  Car pour ces jeunes qui jonglent entre vie scolaire et vie sociale, trouver du temps à consacrer à la vie associative n’est pas une mince affaire. Cudmila plaisante, « si l’on peut passer quatre heures devant son téléphone, alors on a le temps pour une asso ! ».

« Si on peut se le permettre, c’est quand même plus enrichissant que de bosser en grande surface !».

C’est justement le cas de trois amies de 21 ans, installées dans une allée du forum au stand de l’association COP1 . Leurs différents vécus les ont toutes réunies au sein de cette association de solidarité étudiante. « J’ai connu pendant deux ans une grande précarité dans ma vie étudiante. Les adultes qui étaient en capacité de m’aider ne se sont jamais sentis concernés. C’est pour cela que j’ai choisi COP1 », dévoile Jade. Son amie Mathilde cultive des motivations différentes, qui viennent de son expérience d’aide aux personnes immigrées. Aujourd’hui en service civique, elle glisse : « Je veux que mon action soit utile. Si on peut se le permettre, c’est quand même plus enrichissant que de bosser en grande surface ».

De son côté, leur amie Taïna raconte comment venir en aide à autrui avec COP1 lui a permis de s’enrichir. « En arrivant de Guadeloupe, je ne connaissais personne. L’association m’a donné l’occasion de me faire des amis, d’apprendre à utiliser les outils bureaucratiques et de me professionnaliser en formant des projets avec la mairie, par exemple ».

Les jeunes sont nombreux en France à s’engager ou à s’être engagé pour une association en 2023. Selon l’INJEP, le taux d’engagement et d’investissement de la jeune génération dans la cité connait son plus haut pic depuis 2016. 51% des jeunes entre 18 et 30 ans auraient déjà participé à une activité bénévole et 21% le feraient régulièrement. Une véritable renaissance pour la vie associative que le site tente d’expliquer par le contexte post-Covid, ou l’atmosphère très anxiogène causée par les nombreuses crises contemporaines pousserait les jeunes citoyens à l’action.