Au milieu de la constellation de stars du Paris Saint-Germain, les nouvelles générations du centre de formation sont pleines de promesses. Parmi ces jeunes pousses, le coach Unaï Emery peut compter sur le talent du gardien de but Rémy Descamps, 20 ans, originaire de la métropole lilloise.
Circonflex Magazine : Quel chemin parcouru depuis tes débuts ! Des terrains de Verlinghem, ton petit village, à la pelouse du Parc des Princes…
Rémy Descamps : En effet ! Le LOSC m’a repéré en 2001, j’y ai joué huit ans. J’ai ensuite rejoint l’Académie Gardiens de But à Luchon, dans les Pyrénées, fondée par Fabien Barthez. En 2011, direction le Clermont Foot pour deux ans. Enfin, le PSG me repère en 2013. Je suis professionnel depuis mai dernier.
CM : Tu t’entraînes tous les jours avec l’effectif professionnel du PSG. Avoir autant de grands joueurs à ses côtés, c’est forcément une bonne chose pour un jeune ?
RD : Oui, j’apprends tous les jours avec eux, que ce soit sur le terrain ou en dehors. Je suis naturellement très proche des gardiens, mais j’admire aussi certains joueurs comme Maxwell qui sont des exemples de professionnalisme. Il y a beaucoup à apprendre de lui.
CM : Tu commences à être un taulier avec l’équipe réserve, qui évolue en CFA. Comment juges-tu ton statut dans cet effectif ?
RD : Je commence à être un joueur écouté dans cette équipe et je m’y sens bien. J’ai acquis une petite expérience en CFA ainsi qu’en Youth League (Ligue des Champions des jeunes) ces dernières années avec les U19, où j’ai eu beaucoup de temps de jeu.
CM : Cette dernière campagne de Youth League a failli finir en apothéose pour le PSG, vaincu en finale par les jeunes de Chelsea (2-1). Durant ce match, tu t’es illustré par une parade de grande classe, qui t’a valu une nomination pour le plus bel arrêt UEFA de la saison. Sacrée reconnaissance !
RD : La déception d’avoir perdu la finale est naturellement supérieure à cette nomination… mais c’est vrai que ça fait plaisir ! Cela veut surtout dire que les observateurs de l’UEFA se sont intéressés aux matchs des jeunes, celui-ci en particulier. Il y a des gens qui nous suivent, et c’est encourageant.
CM : Tu as joué huit ans avec la fameuse génération 1996 de Lille, qui gagnait tout sur son passage en équipes de jeunes : on pense à Alexis Araujo, Benjamin Pavard, Moussa Niakhaté, tous professionnels désormais. Quel est ton rapport avec le LOSC aujourd’hui ?
RD : Je suis encore en contact avec certains de mes anciens co-équipiers, avec qui j’ai joué de longues années. J’essaie de suivre leurs résultats, de temps en temps il arrive aussi qu’on joue contre eux. Mais à l’heure actuelle, beaucoup ont quitté le LOSC pour signer dans d’autres clubs. Je reste lié avec certains, comme Benjamin (Pavard). Mais mes amis dans le milieu du foot, ce sont surtout mes coéquipiers du PSG, comme Alec Georgen ou Lorenzo Callegari. Après, je m’entraîne avec les gardiens tous les jours, on est donc forcément très soudés. Je m’entends bien aussi avec Lucas et Marquinhos, qui sont très drôles.
CM : Quand tu rentres chez toi à Verlinghem, dans le Nord, comment ça se passe ? Les gens suivent l’avancée de ta carrière ?
RD : Oui, plutôt. Les jeunes du village me suivent beaucoup sur les réseaux sociaux et dans la presse locale, ils me disent bonjour quand on se croise. Quand je rentre, il m’arrive d’aller au stade le dimanche pour supporter l’équipe de Verlinghem.
CM : Sur un plan personnel, quels sont tes objectifs pour cette saison ?
RD : La priorité, c’est de faire une saison pleine en CFA, sans blessure ni pépin physique. Profiter aussi de la chance que j’ai de m’entraîner tous les jours avec les pro pour bien progresser. Après, il se peut que le coach décide de me faire connaître le banc de touche au Parc des Princes durant la saison. Ce serait une bonne expérience. En revanche, il est fort probable que je sois prêté à un niveau supérieur la saison prochaine.
Il y a des gens qui nous suivent, et c’est encourageant.
CM : A propos du Parc des Princes, on a pu observer lors de la réception de Bordeaux, le 1er octobre, le très attendu retour des ultras parisiens (ndlr : interdits de stade durant six ans suite au Plan Leproux, qui a eu pour but d’éradiquer le hooliganisme à Paris). En tant que jeune joueur, qu’en penses-tu ?
RD : Pour nous, ça va changer beaucoup de choses. Le Parc en avait besoin. Avoir un public qui chante, qui pousse, qui encourage pendant tout un match, c’est très important pour une équipe comme la nôtre. Nous avons eu la chance d’avoir les ultras lors de certains matchs en U19, en Youth League et en Gambardella ces dernières années, et c’était super. Leur retour est une bonne chose pour le PSG.
CM : Depuis l’année dernière, tu es désormais greffé au groupe professionnel. Cela t’a notamment valu ta toute première apparition dans le jeu vidéo FIFA 17…
RD : Oui ! C’est drôle de voir la façon dont ils m’ont représenté. J’ai une note de 63 mais c’est normal, je suis un jeune ! En revanche, ils m’ont fait droitier alors que je suis gaucher (rires).
Bio illico : 25 juin 1996 : naissance à Marcq-en-Baroeul 2001 : repéré par le LOSC alors qu’il joue au poste de gardien à Verlinghem 2010 : rejoint l’Académie des Gardiens de But à Bagnères-de-Luchon 2011 : signe au Clermont Foot Auvergne 2013 : signe au Paris Saint-Germain 2016 : premier contrat professionnel au PSG