Ecolywood, Lille, cinéma, Funambulants
Marion Collard, membre de l'association Les Funambulants, organisateurs du festival Ecolywood

Ecollywood : un festival du film entre écologie, prise de conscience et espoir

À l’occasion du festival Ecollywood organisé par Les Funambulants, Circonflex Magazine s’est rendu à la soirée d’ouverture au cinéma l’Univers à Lille le 5 octobre dernier et a rencontré Marion Collard, chargée de projet au sein de l’association.

Donner la parole à ceux qui l’ont peu : tel est le crédo des Funambulants. Depuis 2002, ces passionnés de cinéma et de pratique vidéo offrent l’opportunité et les moyens de réaliser des projets audiovisuels originaux à ceux qui ne les ont pas. Ils produisent et coproduisent des films à vocation sociale, citoyenne et culturelle, en s’impliquant dans une démarche participative et éducative. Depuis sept ans, l’association organise le festival Ecollywood, qui a pour but de se questionner sur les enjeux actuels. Il permet au grand public de découvrir des œuvres cinématographiques rares, qui interrogent sur les enjeux écologiques, citoyens et solidaires contemporains. Qu’il s’agisse de documentaires, de fictions, d’animation ou d’essais, toutes les formes cinématographiques sont acceptées. Il n’y a pas de genre imposé, ni de préférence de durée : tous les types de réalisation (individuelle, collective, d’atelier, d’école, etc.) sont les bienvenus, qu’ils soient amateurs ou professionnels.

Faire vivre un cinéma libre et indépendant.

Marion Collard, chargée de projet pour les Funambulants le confirme : “Le but du festival, c’est de faire vivre un cinéma libre et indépendant  et de permettre à ceux qui n’ont pas l’habitude d’être sur le devant de la scène de se faire entendre.”

Ces films sont produits et diffusés en très grand nombre mais ne disposent pas d’une grande notoriété. “Vous ne les verrez jamais sur l’écran de votre télé, ajoute Marion Collard, car les angles par lesquels ils abordent le sujet choisi ne rentrent pas dans les quotas.”

Attirer de plus en plus de monde.

Le festival offre un espace d’échange avec les différents réalisateurs. À la fin de chaque projection, les spectateurs ont la possibilité de les rencontrer pour discuter autour d’un verre. “Vous pourrez parler avec Olivier Pagani, réalisateur du documentaire Romani Street View. Il a suivi six familles Roms dont le rêve est d’avoir une maison, explique la chargée de projet. Vous pourrez aussi apprécier les courts métrages réalisés par des lycéens de Tourcoing ou par des jeunes de Wazemmes. À part entière traite du port du voile chez les femmes musulmanes tandis que Voix d’Amazonie s’intéresse à  la place de l’éducation en Amazonie.”

Marion Collard espère attirer de plus en plus de monde. Après Lille, l’association va partir dans toute la France pour montrer les films dans de plus grandes salles de cinéma. Cette septième édition est peut-être la dernière. La subvention que la région attribuait aux Funambulants, et qui représente environ 30% du budget de l’association, a été supprimée cette année. Le festival pourrait ainsi disparaître. Et avec lui la parole de nombreux anonymes, qui ont tant de choses à dire et d’images à montrer …

Après une campagne de contribution sur Ulule qui n’a pas atteint les 6000€ souhaités, les Funambulants mettent en place un système de dons.
Vous pouvez les aider, c’est ici : participer au don
Un travail avec les détenus.
Ce n’est pas la première fois que le festival travaille avec des prisonniers. Mais cette année, une série de films est visionnée en prison. A la fin du festival, un prix sera remis pour le film choisi par un jury composé de 10 détenus de la prison d’Annœullin. C’est d’ailleurs un détenu en permission qui viendra remettre le prix. Dans leur cellule, les prisonniers n’ont pas le même point de vue sur le monde qui nous entoure ou sur les sujets qui font débats dans la société car ils n’ont pas accès aux mêmes moyens d’informations.
Un autre détenu, qui a fini de purger sa peine, fait même parti de l’équipe de bénévoles.
Guillaume Dosda