La vie confinée …

Lorsque l’on est jeune, confiné en résidence étudiante,  est-il facile d’avoir la capacité morale de respecter à la lettre les règles misent en place par le gouvernement ? Circonflex Mag a rencontré Théophile, un jeune étudiant de 1ère année en comptabilité et finance à La Catho, et qui loge au Foyer International.  Même s’il reconnait qu’à long terme, le confinement est une bonne chose pour mettre fin à cette pandémie mondiale, Théo avoue avec franchise avoir du mal à respecter les règles sanitaires.

Qu’est ce que c’est d’être un étudiant confiné seul à Lille ?

Bienvenue dans mon palace (rires) ! Ma chambre fait en tout et pour tout 9m2, je n’ai ni cuisine, ni toilettes, ni salle de bain. Tout est commun dans ma résidence.

 

Sors-tu beaucoup depuis le début du confinement ?

Oui, beaucoup …à vrai dire le plus possible ! J’ai beaucoup de mal à être enfermé, je fais du skate, je vois quelques potes, j’essaye d’être le moins confiné possible en réalité.

 

As-tu participé à des réunions de plus de 6 personnes ?

Quand on est seul, on est plus tenté de voir les autres, qui eux aussi sont souvent seuls  (un peu gêné). Il y a beaucoup d’étrangers qui logent ici, ils n’ont pas pu retourner dans leur pays à cause du confinement. Je sors beaucoup le soir avec les autres étudiants de la résidence, et c’est vrai, on peut se retrouver à quatre comme à trente dans la salle commune.

 

 

Portes-tu ton masque lors de ces rassemblements ?

L’effet de groupe joue évidemment …et malheureusement ! Personne ne met son masque alors je ne mets pas le mien. Ce n’est sûrement pas une bonne manière de réfléchir, mais on oublie souvent la crise qui nous entoure dans ces moments-là. Je me rends quand même bien compte que beaucoup se privent de leur vie sociale pour en finir avec la crise sanitaire. Mais c’est tellement difficile de renoncer à ce genre de plaisir.

 

Que penses-tu de ta situation ? Te sens-tu oppressé ? Chanceux ?

(il réfléchit) Ni l’un ni l’autre à vrai dire. Si je pense en terme de situation strictement personnelle, j’aurais tendance à vous dire que oui, évidemment je me sens oppressé parce que limité en terme de liberté. Mais si j’ai pris un temps de réflexion avant de vous répondre, c’est que j’ai malgré tout conscience que je ne suis vraiment pas dans la pire des situations. Je préfèrerais évidemment être à la campagne, dans un lieu où on peut faire abstraction de la crise, mais je sais que beaucoup d’autres personnes sont dans mon cas, voire bien pire. Le fait d’être entouré de potes  dans la même situation que moi m’aide aussi à me sentir moins seul. C’est en partie pour cela qu’on ne respecte pas toujours les règles… »

 

A propos de ta résidence, y a t-il eu des changements ? Des modifications sur le règlement par exemple ?

« Non, rien n’a vraiment changé. Je suis arrivé en septembre et la Covid  était déjà installée. On devait donc déjà se soumettre à certaines consignes. Ce qui a plutôt changé, ce sont nos discussions. Elles ne font que tourner autour de la tant attendue fin du confinement. La question centrale reste celle-ci : quand va t-on reprendre la liberté dont on disposait il y a un an encore ? »

Flore Edwiges