Les tempêtes Ciaran et Domingo ont eu des conséquences dévastatrices le long de la Liane. Les inondations et les crues ont touché 205 communes dans les régions du Nord et du Pas-de-Calais. Aujourd’hui, l’heure est au bilan.
Dans une maison désormais sinistrée, Martin et sa famille font face aux séquelles de cette catastrophe. Résidant à Pont-de-Briques, dans la commune de Saint-Etienne-au-Mont depuis près de quarante ans, ils ont déjà connu des inondations par le passé. Mais rien à voir avec celle-là. “On a eu trois mois de pluie en quelques jours. On parle de 240 millimètres d’eau à Boulogne-sur-Mer en deux semaine. Chez nous, l’eau a atteint le seuil de 97 cm. Nous avons perdu une grande partie du rez-de-chaussée”, explique Martin. Il montre les marques, encore visibles sur les murs. La maison est située sur une élévation, ce qui a légèrement atténué l’impact : “On a eu plus de chance que nos voisins. Ils ont eu un mètre cinquante d’eau dans leur salon ». Le bilan est désastreux. “Nous avons perdu tous nos meubles. Le frigo. Toute la cuisine. Il faut tout refaire”, s’exclame-t-il.
« Heureusement, nous avons une bonne assurance »
Les autorités ont déclaré la commune en état de catastrophe naturelle. Cette mesure permet la prise en charge par les assurances de l’ensemble des dommages, ou du moins d’une grande partie d’entre eux. “Heureusement que nous avons une bonne assurance pour la maison, cela va vraiment nous sauver“, ajoute Martin . Cette prise en charge par les sociétés d’assurance soulage les habitants et les commerçants. Mais bien entendu à la mesure du contrat qu’ils ont signé. « Notre contrat d’assurance nous permet d’être reloger à hauteur de 1.200€, ce qui considérablement élevé si l’on se compare à la plupart de nos voisins. Certains sont indemnisés à hauteur de 600€ pour trouver un logement, alors qu’ils sont quatre ! », déplore Martin.
Un bel élan de solidarité
Les démarches administratives, qui prennent un temps considérable, laissent certains ménages sans logement, obligeant les plus chanceux à se tourner vers des solutions temporaires, telles que les locations Airbnb. A Saint-Étienne-au-Mont, la nécessité de relogement a contraint les habitants à trouver refuge dans les villes avoisinantes. « Nous avons été relogé dans une ville voisine en attendant la fin des travaux, qui est prévue dans 8 mois … s’il n’y a pas d’autres dégâts entre temps. ». Martin explique : « Nous entretenons de bonnes relations avec les villes environnantes, mais cela n’empêche pas l’émergence de tensions entre les communes. Certaines villes ne sont tout simplement pas équipées pour accueillir un afflux important de nouveaux résidents ». Et puis les crues de la Liane ont également eu des effets catastrophiques sur d’autres communes, particulièrement sur le port de Boulogne-sur-Mer. Un des pontons du bassin Frédéric Sauvage a cédé sous la force de la rivière qui se jette en mer à cet endroit. « Un des bateaux accrochés à ce ponton s’est rempli d’eau et a coulé, en emportant la structure avec lui », relate-t-il, soulignant l’intervention rapide des Sauveteurs en Mer (SNSM).
Ce qu’il faudra aussi conserver dans les mémoires, c’est le formidable mouvement de solidarité entre les habitants, qu’il s’agisse de soutien moral ou d’aide matérielle. Indispensable pour regarder de nouveau plus sereinement vers l’avenir. « Plusieurs restaurateurs et entreprises ont ouvert leurs locaux pour accueillir les ménages sans logement. D’autres ont transformé leurs espaces en points de dépôt pour les sinistrés. Ils peuvent y trouver des vêtements et d’autres articles de première nécessité ». Ce bel élan de solidarité, Martin n’est pas près de l’oublier