Le jeûne par les jeunes

Alors que le mois sacré du Ramadan débute le 22 mars, de nombreux étudiants lillois se préparent à observer le jeûne malgré les contraintes liées à leurs études et à leur train de vie. Entre les cours et les examens, comment concilient-ils leur pratique religieuse avec leur quotidien ? Circonflex Mag est allé à la rencontre de plusieurs d’entre eux pour comprendre comment ils s’organisent et vivent cette période de piété intense.

Du 22 mars au 21 avril c’est le Ramadan, un mois de spiritualité pour la communauté musulmane qui devra jeûner durant cette période. « Les trois premiers jours c’est compliqué, il faut laisser le temps à son corps de s’adapter, explique Léa*. On a froid, on est faible, l’estomac doit s’habituer à ne pas prendre de nourriture durant la journée».

Pour certains, le Ramadan tombe pendant une période d’examen. « La seule chose qui est problématique, c’est d’adapter son rythme en fonction des cours. Du coup, je veille plus tard pendant les examens, ce n’est pas l’idéal », raconte Inès, étudiante en communication à Lille. Mais pour de nombreux autres jeunes étudiants musulmans, ce n’est pas un problème. « Je n’ai pas de soucis particulier à réviser pendant le Ramadan. J’ai l’habitude, je l’ai déjà fait l’an dernier, et ça s’est bien passé », ajoute Hicham, étudiant à SciencePo Lille. Un avis partagé par Léa :«Plus je grandis, plus je prends le rythme. Le Ramadan tombe toujours durant l’année universitaire, et à cette période, il y a très souvent des examens. J’ai donc fini par m’adapter. Je révise la nuit ».

« Tu ne te sens jamais seul »

La communauté et l’entourage , ce sont les deux principaux soutiens qui permettent de vivre sans trop de difficulté ce mois de jeûne. « Le partage avec les proches, c’est ce qu’il y a de plus fort durant le Ramadan», raconte Hicham. Mais certains, qui ont quitté le foyer familial pour venir étudier à Lille, devront affronter seuls cette période. C’est notamment le cas d’Inès, qui n’y voit aucun inconvénient « Je vais inviter des gens et faire comme-ci j’étais avec ma famille. Un soir, je me suis promis de ramener une part de tarte au concierge, ajoute-t-elle en riant. Le partage se fait même avec ceux qui ne sont pas musulmans. J’ai hâte d’y être, c’est toute une ambiance, on est entouré, tu ne te sens jamais seul ».

« J’essaie de vivre le plus normalement possible »

La vie étudiante ne doit pas être impactée par le Ramadan, « Je continue d’aller à la salle de sport, ça ne me dérange pas », précise Léa . Hicham est dans le même état d’esprit :« J’essaie de vivre le plus normalement possible. Je fais du foot et je n’ai pas l’intention d’arrêter durant le mois de Ramadan . Reste toujours bien sur l’éventualité, la possibilité de briser le jeune en cas de nécessité.« Le but, ce n’est pas de se rendre malade », conclut Hicham. Léa est d’accord : « Il ne faut pas se mettre en danger. Rompre son jeûne, c’est normal si tu commences à tomber dans les pommes ».

*le prénom a été changé.