Grande première pour le cyclisme français à Grande-Synthe

Les Hauts-de-France étaient une nouvelle fois terre de championnats. Après le cyclo-cross à Liévin en 2022, la piste à Roubaix début 2023 et avant la route à Hazebrouck-Cassel, c’était au tour de Grande-Synthe d’accueillir les premiers championnats de France d’eCycling de l’histoire.

Lorsqu’on entre dans le Palais du Littoral, on se rend rapidement compte que l’on est bien loin des carcans du cyclisme traditionnel. En vedette, une vingtaine de home-trainers qui trônent au milieu de la salle, sous les feux des projecteurs. Et en bande son, les commentaires du streamer Styros. Les amateurs du Tour de France, habitués aux diffusions de France TV, sont pour le moins dépaysés ! Cette mise en scène coïncide avec la volonté de la fédération de transformer cet événement en véritable show. Le président de la fédé, Michel Callot, nous explique : « Je suis très sensible au fait qu’on allie ce côté virtuel au côté spectacle ». Car effectivement, l’eCycling est à l’origine une discipline qui se pratique seul chez soi, en pédalant devant son écran contre d’autres joueurs.

Mélanie Piaser a les yeux rivés sur son écran

« On se souviendra que le premier Championnat de France a eu lieu chez nous »

La venue du championnat dans les Hauts-de-France n’est pas un hasard. Comme nous le dit le président de la FFC (Fédération française de cyclisme), il y a une véritable volonté de la part des dirigeants des Hauts-de-France d’organiser de tels évènements. « Lorsque j’ai annoncé la tenue de ces premiers championnats de France, Philippe Limousin (ndlr : président de l’Olympique Grande-Synthe) s’est tout de suite montré intéressé. Une demi-heure plus tard, tout était réglé avec le maire de la ville ». Philippe Limousin renvoie le compliment et réplique que le comité des Hauts-de-France est très dynamique et a la capacité d’organiser de grands événements. « Pour nous, c’est super. Quand on pensera à l’eCycling, on se souviendra que le premier Championnat de France a eu lieu chez nous, à Grande-Synthe. »

Les hommes à l’échauffement avant leur finale

 

Côté sportif, la compétition se déroule sur deux épreuves, une course aux points et une course par élimination. Pour les finales, les femmes ouvrent le bal et aux termes de deux courses haletantes, c’est Sandrine Étienne, déjà vainqueure de la Coupe de France, qui va décrocher ce premier titre. « J’ai commencé il y a seulement 4 mois. En mai, je me suis cassée la clavicule et je me suis retrouvée à faire du home-trainer sur un vélo d’appartement de mamy. Après ça, j’ai continué le vélo, et quand l’hiver est arrivé, je me suis inscrite sur Zwift (ndlr : plateforme utilisée pour la compétition). J’ai enchainé de plus en plus de courses en ligne et me voilà maintenant championne de France !» Précisons tout de même que si l’eCycling est tout neuf pour elle, Sandrine est déjà une habituée des podiums : elle a été vice-championne de France de trail.

Marius Macé (future 3e des championnats) en plein effort

 

Chez les hommes, c’est également le vainqueur de la coupe de France, Sébastien Havot, qui s’impose. « C’est un joli clin d’œil : j’avais déjà été champion de France junior de cyclo-cross en 2014 et cette année-là, j’avais aussi remporté la coupe de France ». Il est d’ailleurs arrivé un peu par hasard à l’eCycling : « A la sortie du confinement, mes amis m’ont offert un abonnement Zwift et j’ai commencé à rouler quand il pleuvait dehors. Il y a un an et demi, l’équipe Hexagone s’est créé autour de cette discipline. Mon meilleur ami, Pierre Fellrath, m’a contacté et m’a convaincu. Si je me retrouve champion de France aujourd’hui, c’est grâce à lui ». Un titre qui vient consacrer son choix de se diriger dans la voie de l’eCycling en parallèle du cyclo-cross.