Être son propre patron, c’est le pied !

Hugo Lassalle est un jeune micro-entrepreneur calaisien qui s’est lancé dans la custom de baskets et dans la vente de tee-shirts. Mais il est aussi étudiant en alternance… et s’est donc recruté pour avancer en même temps dans sa boîte et ses études. Mais comment progresser sans cadre ou expérience ? Rencontre.

La customisation de baskets existe depuis des années. Sans le savoir, lorsqu’on était petit, on faisait nous-même notre ”custom” : dessiner sur notre paire de chaussures pour la rendre unique, écrire notre prénom, reproduire le logo de notre équipe de foot préférée… Mais ce petit dessin s’effaçait vite.
Hugo, lui, a décidé d’utiliser de la peinture et autres produits résistants à tout ce qui abîme nos chaussures au quotidien pour créer ses propres motifs. “J’ai commencé à faire ça pour moi. Et puis mes amis m’ont demandé de personnaliser leur paire, et tout a démarré comme ça. J’ai été le premier à faire de la custom à Calais. C’est ce qui a fait ma force de frappe”.
Au moment de la création de l’entreprise, Hugo n’a que 19 ans et est en BTS. Une première expérience dans le monde professionnel un peu effrayante. “On ne sait jamais comment sont les gens derrière les écrans. Certains se plaignaient de ne jamais avoir reçu leur paire, d’autres qu’elle était dégradée. Je refaisais tout à mes frais, sans savoir si c’était vrai.”

“Pouvoir allier deux choses que j’adore dans une création, c’est un bonheur au quotidien”

Une fois le BTS en poche, Hugo a voulu poursuivre ses études en licence. “Je me suis fait recaler”, dit-il en rigolant. Un mal pour un bien : le jeune nordiste se concentre alors uniquement sur le vrai début de son entreprise. Et même de ses entreprises: une pour la custom de baskets et une pour la création de tee-shirts. “A partir de septembre/octobre 2021, les choses ont changé. J’ai beaucoup investi dans la custom, et les chiffres ont explosé. En un mois, je suis passé de moins de 10 000 abonnés à presque 34 000 abonnés sur Tik Tok”. Il a également démissionné de la boutique de sneakers où il travaillait pour se concentrer sur son entreprise en pleine évolution.

Parmi les nouveaux fans du travail d’Hugo, des passionnés de sports mécaniques. Ils représentent toujours, aujourd’hui, la plus grande partie de ses acheteurs. “J’ai plein de clients qui veulent accorder leur paire de baskets avec leur voiture. Et pour un passionné d’automobile comme moi, pouvoir allier deux choses que j’adore dans une création, c’est un bonheur au quotidien” dit-il avec un grand sourire. Juste avant notre rencontre, il venait d’ailleurs de recevoir une commande de ce type. Une paire dont il avait hâte de s’occuper, nous disait-il dès le début de l’interview.

Il s’est auto-employé

Après cette année de césure, Hugo a repris le chemin des études. Et il s’est tourné vers une licence de communication digitale événementielle en alternance. Avec une particularité : il s’est auto-employé. « Être son propre patron dans une alternance, c’est un sacré avantage. Contrairement à certains de mes amis, j’ai la chance de faire ce que j’aime. Je peux aussi organiser mon propre emploi du temps”. Son souhait, c’est maintenant de partager le plaisir de travailler dans son entreprise avec d’autres jeunes. “Je vais pouvoir recruter des gens, notamment des étudiants pour m’aider dans la custom”. Le premier de ces nouveaux collaborateurs ? Un étudiant qui l’aidera sur sa marque de vêtement. “Comme je suis jeune, je recrute des gens de mon âge. C’est plus facile pour communiquer et se comprendre”.

Mais ce double emploi du temps a aussi ses conséquences. “Je ne sais pas trop comment gérer à la fois les cours et le travail, concède-t-il en rigolant. Pour l’instant ça va, c’est tranquille. Mais j’hésite à continuer”. Le Calaisien évoque le stress qu’il accumule, et des vacances dont il ne peut jamais profiter à cause des commandes. “Les cours, mon travail, tous les allers-retours pour envoyer et récupérer des baskets… trouver des paires blanches à un prix pas trop excessif… tout ça me stresse beaucoup, avoue Hugo. Pour l’instant, ça va. Je ne sais pas si je vais réussir à gérer toute l’année, mais au moins, j’aurai essayé”.

“Près de 900 commandes en un an”

Les réseaux et les performances, Hugo a décidé de les laisser de côté. “Je ne regarde pas les stats. Je n’aime pas me prendre la tête. Parfois, je fais à peine 100 likes ; et le prochain post générera 10 000 likes. Je ne peux pas plaire à tout le monde.” Une démarche originale à l’heure du tout-digital, complètement assumée. Hugo a préféré passer dans plusieurs médias régionaux pour expliquer son parcours et se faire connaître. “J’ai eu beaucoup de chance que tout fonctionne. Mais cette chance, je la provoque. Le démarchage, c’est hyper important pour avoir de la visibilité”.

Si le jeune Calaisien est heureux de vivre de sa passion, il sait très bien qu’il ne fera pas ça toute sa vie. Comme pour les réseaux sociaux et la technologie en général, le monde de la custom et de la mode est un milieu qui évolue sans cesse. “J’essaie au maximum d’être à jour dans les tendances. Je sais quoi faire et quand le faire et j’ai toujours un plan de secours. J’ai eu près de 900 commandes en un an, et c’est une très bonne chose. Mais si un jour, mon entreprise s’effondre, j’ai toujours la marque de vêtements à côté. Et si ça ne marche pas, alors je me lancerai dans une formation pour créer des chaussures …de A à Z !”

 

Pour retrouver ses baskets customisées pour ses clients et pour des personnalités telles que la K-Corp, retrouvez Hugo sur instagram @atelierlass, sur tiktok @atelierlass et sur son site internet https://atelierlass.com/