La French Tech regorge d’idées toutes plus innovantes les unes que les autres. A Lille, la start-up Fanswaves figure parmi les plus inventives de France. Son idée ? Simplifier l’organisation des sorties seul ou à plusieurs. Cela lui a valu une invitation au CES de Las Vegas en janvier. Circonflex Mag a pu rencontrer Fabien, le directeur général de ce projet.
Nous sommes le jeudi 5 janvier à Las Vegas aux États-Unis. La Sin City se transforme en capitale mondiale de l’innovation et de la high tech. Chaque année, des centaines de milliers de visiteurs explorent les grandes allées du Consumer Electronics Show (CES), un des plus grands salons au monde. Il est le théâtre des dernières avancées technologiques, qui vont de la simple amélioration à l’invention la plus improbable. Dans ce bastion de l’excès et du business à l’américaine, difficile d’imaginer que des Français réussissent à se démarquer. Pourtant, un stand a attiré l’attention de plusieurs investisseurs : celui de Fanswaves.
« Depuis que nous avons lancé le projet en 2019, nous n’avons quasiment rien dépensé »
Loin des caméras et des regards, l’aventure de cette start-up française prend ses racines à Lille. Tout part d’un constat : on passerait 4 fois plus de temps à organiser un voyage qu’à le vivre. Les virées entre amis ou en famille, un concert, une compétition sportive…tous ces événements demandent une coordination entre tous les membres du groupe. Vient alors à Fabien Selles et ses associés l’idée lumineuse de mettre en place une plateforme qui réunirait les systèmes de billetterie, d’hébergement et de transports, pour faciliter la vie des utilisateurs. Basés à Paris, Lille et Montréal, les associés freelance ont déjà créé une première maquette de leur application. Le jeune entrepreneur explique en riant qu’ils n’ont “quasiment rien dépensé”, même pour le voyage au pays de l’Oncle Sam. Avec l’aide financière de la région Hauts-de-France et de Business France principalement, l’entreprise a pu décoller.
« Tu rentres dans un club fermé »
Pour les amateurs de technologie, le CES est un lieu sacré. Il a notamment été le lieu de présentation du magnétoscope (1970), du DVD (1996) ou encore de la Xbox (2001). Lorsque l’on entre dans un endroit aussi impressionnant, on ne peut rester de marbre. Naturellement, ce salon est associé à la qualité et au sérieux des exposants. Ces derniers sont triés sur le volet et doivent passer une série d’entretiens face à des jurys. Mais une fois ce processus achevé, la visibilité change de dimension. Les plus petits côtoient des géants de l’industrie comme Volkswagen, Apple ou Nintendo. Alors, comment peut-on garder les pieds sur terre dans cette atmosphère surréaliste ? Pour Fabien, la réponse est simple : “Je sais d’où je viens, et chaque personne que j’ai croisée a cru en notre projet. Nous ne sommes pas ici par hasard, alors pourquoi avoir le syndrome de l’imposteur ?”. Les approches venant de franchises de NBA et de NFL paraissaient inimaginables il y a encore un an. “On se rend vraiment compte des conséquences de cet écosystème quand on reçoit tous ces mails et ces demandes. Tu rentres dans un club très fermé.” Ce club, dans lequel Fanswaves a désormais sa place, a permis de briser le plafond de verre économique et relationnel.
« S’il y a un message à envoyer à la jeunesse : lancez-vous ! »
Fanswaves n’est pas née dans la Silicon Valley, sur la côte est des États-Unis ou en Chine. Elle vient d’une initiative de Français imaginatifs et ambitieux. A 41 ans, Fabien ne regrette aucune de ses expériences. Les multiples voyages qu’il a effectué au cours de sa vie lui ont permis d’ouvrir sa curiosité et de multiplier ses compétences. Plus tard après notre interview, il affirme que “les voyages à l’étranger sont fondamentaux pour les jeunes”. Dans ces locaux de l’incubateur d’EuraTechnologies, lieu de développement actuel de Fanswaves, on peut sentir un vent de créativité. Chacun est à un stade différent de son développement, ce qui n’empêche pas les collaborations : “on avait déjà des éléments concrets pour notre projet, alors que d’autres avaient une idée sur un PowerPoint”. L’Etat favorise la création de start-ups innovantes à travers le pays depuis quelques années, ce qui permet à la France d’être le pays le plus représenté après les États-Unis au CES. C’est pourquoi Fabien en est certain, « il n’y a aucune excuse pour ne pas créer une entreprise. Tout est disponible en termes de formations d’outils de création. J’ai un seul message à envoyer à la jeunesse : lancez-vous !” Au-delà du succès, la volonté de repousser ses limites et ses craintes représente l’esprit même de cette start-up lilloise…Un message inspirant pour celles et ceux désireux de créer leur entreprise !