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La faculté libre de médecine et de maïeutique de l’Université catholique de Lille

La catho : l’autre fac de médecine

La Faculté de Médecine et de Maïeutique de l’Université Catholique de Lille est la seule faculté de médecine privée en France. Elle a le meilleur taux de réussite en 1e année pour la filière médicale : 29,5% des étudiants sont admis en 2eme année, contre 25,7% à la faculté publique de Lille 2, et pour une moyenne nationale de 22%. Résultat : on s’y précipite. Quelles sont les raisons du succès de La Catho ?

La première particularité de la faculté de médecine de la Catho, c’est la taille de son effectif : 500 étudiants en première année alors qu’ils sont 3500 à Lille 2. Et pour cause : il n’y a qu’un amphi réservé à la PACES (Première Année Commune aux Etudes de Santé) dans les locaux de la rue du port. Selon Gérard Forzy, ancien doyen de la faculté et responsable de la 1e année, « l’amphi unique permet de poser des question pendant et à la fin du cours, c’est important au niveau pédagogique. »

Grâce au nombre réduit d’étudiants, on arrive à connaître presque tout le monde. Alors bien sur, la PACES reste un concours, il y a donc forcément des rivalités. « Mais nous avons une forme de solidarité qui s’installe, ajoute Gérard Forzy. Les redoublants sont toujours disponibles pour les primants, dans la limite du raisonnable bien sûr. La compétition y est saine parce que les promos s’entendent bien. Dans notre fac, personne n’est anonyme. Il y a une vraie convivialité, et c’est important dans une année où l’on travaille autant »

On cherche à ne laisser personne isolé.

En dehors du petit nombre d’étudiants, la faculté de médecine de La Catho met en place un système de compagnonnage intégré dans le programme de la première année. C’est un tutorat encadré par les étudiants de deuxième et troisième année, accessible à tous et dans toutes les matières. Cet encadrement a été récompensé de la médaille d’or par l’Association Nationale des Etudiants de Médecine en France. Selon Gérard Forzy, il s’agit de « prendre les étudiants par la main pour les guider. On cherche à ne laisser personne isolé. C’est pour ça qu’on a également mis en place un système de parrainage : chaque étudiant a un parrain ou une marraine pour l’aider face à la difficulté de la 1e année, autant sur le plan scolaire que moral. » Notons que ce système de parrainage et de tutorat existe également à Lille 2, et qu’il fait ses preuves.

L’autre point fort, celui qui fait tant parler, c’est bien évidemment le numerus clausus : 104 admis sur 500 étudiants dans la filière médecine, contre 458 places pour 3500 étudiants inscrits en PACES à l’Université de Lille 2. Joséphine Coupez, la chargée de communication à la faculté de médecine de la Catho, a pour habitude d’expliquer que « c’est un beau nombre de places pour un nombre limité d’étudiants ». Et pour ne rien gâcher, le numerus va encore augmenter cette année : 130 places en deuxième année. « On est bien au-dessus des moyennes nationales », se réjouit Joséphine Coupez. Voici qui est très attirant, même pour des étudiants venant de loin comme Paul, en PACES à Clermont-Ferrand : « Le numerus clausus est bien plus intéressant que dans n’importe quelle autre fac en France, puisqu’il est de presque 30% pour la filière médecine. L’esprit de compétition se fait donc beaucoup moins ressentir. Et ce qui compte le plus, c’est bien de décrocher cette fameuse année. »

Le prix des études à la Catho est rédhibitoire pour nombre de familles.

Une autre différence avec Lille 2 : l’inscription ne se fait pas sur Admission Post Bac comme toutes les autres facs de médecine de France, mais sur dossier, directement sur le site de la Catho. Joséphine Coupez nous l’explique, « cela ne veut pas dire qu’on ne prend que les meilleurs, c’est juste qu’il y a un nombre de places limité et que, du coup, les dossiers sont prioritairement étudiés dans l’ordre d’arrivée ».

Cette procédure peut en dissuader certains. Mais il y a un autre facteur qui refroidit plus encore l’engouement pour la Catho : c’est son prix. Pour Gérard Forzy : « Le prix est par définition rédhibitoire pour nombre de familles. Mais c’est malheureusement le problème de toutes les structures privées qui vivent des revenus de la scolarité de leurs élèves. » C’est la raison principale qui a déterminé le choix d’Herminie : elle est allée en PACES à Lille 2 : « A l’Etat, on ne débourse quasiment rien, 300€ l’année. Pour cette raison, je n’ai même pas jugé utile d’aller aux portes ouvertes de la Catho. Mais je l’avoue, à Lille 2, c’est impressionnant de se retrouver dans une telle foule. »

La première année de médecine, c’est un marathon.

C’est justement pour cet aspect-là que Marie, qui redouble sa première année, a choisi d’étudier à la Catho : « J’étais persuadée que j’irais à Lille 2. Quand je me suis rendue aux portes ouvertes, j’ai débarqué au milieu d’une foule énorme, j’étais complètement dépassée, j’ai même fondu en larmes en sortant. À la Catho, un étudiant nous a fait visiter l’amphi, la fac, … en sortant de là, j’ai eu comme un poids qui s’est envolé ». L’enthousiasme de Marie ne s’arrête pas là. La jeune étudiante garde un souvenir mémorable du fameux et tant attendu « accueil », qui inaugure l’année de PACES. « Ça nous a permis d’apprendre à connaître la promo. Les 2e années choisissent ensuite leurs filleuls. On se sent bien encadré, on n’est jamais mis à l’écart de tout ce qui se passe dans la fac. Même si le numerus est très intéressant, ce qui a été décisif pour moi, c’est ce cadre : le fait qu’on soit bien entouré … et puis ce très beau bâtiment en plein centre de Lille … »

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Herminie et Marie déjeunant dans les jardins de médecine pendant une garden party organisée par la fac de médecine de la catho.

Mais attention : même si la fac de médecine de la Catho essaie d’accompagner au mieux les élèves en leur donnant tous les outils pour réussir, Joséphine Coupez aime rappeler qu’« on ne va pas non plus pouvoir travailler à leur place ! La 1e année de médecine, c’est un marathon. Et un concours, qui plus est ! Et cette réalité est la même dans toutes les facs : il faut fournir énormément de travail, c’est long, difficile et intense . A la Catho comme ailleurs…».

Marilou Therre