Mardi 6 octobre dernier à 20h, le cinéma UGC de Lille accueillait l’équipe de tournage du nouveau film de Maïwenn , ADN , dans des conditions particulières imposées par la Covid-19. La réalisatrice était au rendez-vous, accompagnée de l’actrice Marine Vacht.
Après Polisse, Mon Roi, ou encore Pardonnez-moi, la célèbre réalisatrice et actrice française Maïwenn revient avec un long métrage poignant, et très personnel. Le pitch ? C’est l’histoire d’une famille plongée dans le deuil après le décès du pilier de la tribu, Emir, grand père du personnage principal, Neige, interprété par Maïwenn. Mère de 3 enfants, elle est divorcée, en proie à des relations toxiques avec ses parents séparés, et hantée par ses vieux démons. Le départ de son grand père la précipite dans une chute existentielle. Elle trouve refuge dans une nouvelle quête identitaire. « Neige cherche un nouveau sens, un nouveau souffle à sa vie, », raconte Maïwenn. Elle veut se trouver, se comprendre et se connaître, et décide de le faire au travers de son ADN. » Le public la retrouve embarquée dans une exploration de ses racines algériennes et de son héritage culturel.
LARMES, COLERE ET HYSTERIE
La réalisatrice n’hésite pas à mêler le tragique et le comique en empruntant au burlesque, pour raconter la difficulté à surmonter la perte d’un proche. Choix qu’elle justifie auprès du public lillois : « Je pense que l’humour nous libère de tout le côté mortifère de la vie .Dans l’idée de la mort, il y a l’idée de la renaissance. Les deuils nous guident, ils nous aident à appréhender différemment une autre partie de notre vie. » Entre larmes, colère et hystérie, ce film a fait vibrer le public lillois. Les rires ont aussi résonné dans la salle de l’UGC, et le personnage de l’ex-mari de Neige, François, interprété par Louis Garrel n’y est pas pour rien ! La distribution des rôles est elle aussi judicieuse car hétérogène, et mêle acteurs confirmés (Louis Garrel, Marine Vacht, Alain Françon et Fanny Ardant) et récentes découvertes du cinéma (Dylan Robert, Omar Marwan).
A la fin de la présentation du film, la star de la soirée a débarqué dans la salle avec son grand sourire, accompagnée de l’actrice Marine Vacht qui interprète Lilah, sa petite sœur dans le film. Malheureusement, la pandémie a modifié le fonctionnement des avant-premières, et tous les spectateurs n’ont pas eu la chance de satisfaire leur curiosité. La séance s’est déroulée dans le respect des règles sanitaires. Parmi celles-ci, la durée accordée au débat. Le public n’a pu poser qu’une dizaine de questions. De même, pas de selfies ni d’échanges personnels avec les acteurs. Dans la salle, comble, de nombreux fans ont ravalé leur déception.
PAILLETTES ET TAPIS ROUGE
Quelle période compliquée pour le 7eme art ! Déjà, en mai dernier, Maïwenn aurait dû monter les marches du Palais du Festival à Cannes après la sélection du film ADN . Covid oblige, l’évènement a malheureusement été annulé. Mais étonnamment, l’artiste ne semble pas en avoir souffert ! « Je vous avoue que je n’ai pas vraiment, voire même pas du tout été déçue de ne pas aller à Cannes. C’est beaucoup d’angoisse en moins ! Il y a l’envers du décor, tout n’est pas que paillettes et tapis rouge là-bas ! », confie-t-elle en insistant sur le côté anxiogène d’un tel évènement pour une réalisatrice de film.
Mardi soir, a défaut du jury de Cannes … c’est le public lillois qui a ovationné le film de Maïwenn. Une récompense moins officielle, certes, mais qui laisse présager d’un futur beau parcours pour ADN.
Un film à retrouver dans les cinémas UGC à partir du 28 octobre 2020.
Lucille Berthouloux