Portrait d’une jeune créatrice passionnée et ambitieuse

Claire Consigny, une créatrice de mode de 29 ans, a récemment ouvert les portes de sa première boutique-galerie. Un concept innovant, implanté dans sa ville natale : Arras. Circonflex Mag est allé à la rencontre de cette créatrice au parcours riche et ambitieux.

Circonflex Mag : Comment a débuté votre parcours ?

Claire Consigny : J’ai fait un bac général Economique et Social, puis j’ai intégré l’école Esmod à Roubaix. La formation durait trois ans et j’en suis ressortie avec un diplôme de styliste et modéliste. Là-bas, j’ai appris à coudre et à trouver mon style. On nous inculque les bases sur le patronage et sur la façon dont on peut construire un vêtement. Ce que je retiens de cet enseignement, c’est avant tout une forme de discipline, de perfection. La mode est un travail de patience et de rigueur : tout est calculé au millimètre près.

Qu’avez-vous fait après Esmod ?

Très tôt, j’ai eu envie de créer mon entreprise, ma marque. Mon souhait, c’était de piloter mon projet de manière autonome, d’apprendre par moi-même et de créer selon mes désirs. Après l’école, qui m’a appris à savoir faire, j’ai découvert une autre facette de la création en me retrouvant dans une position de chef d’entreprise .

J’ai toujours été portée vers l’étranger.

Vous avez participé à plusieurs Fashion Week. Comment en êtes-vous arrivée jusque-là ?

Cela s’est fait totalement par hasard (rires) ! En 2013, lors d’un voyage à New-York, j’ai rencontré des personnes qui m’ont parlé de la Fashion Week. J’ai alors postulé et j’ai été sélectionnée pour le défilé de l’année suivante. De retour en France, j’ai créé ma collection  Instinct  qui m’a été inspirée par New-York. Tout a été imaginé là-bas : les volumes, les formes, les couleurs, mais les modèles ont été fabriqués en France. J’ai ensuite présenté cette collection en 2014 lors du défilé de la Fashion Week de Brooklyn. C’est une collection qui explore le pouvoir du cerveau et de l’esprit, elle s’interroge sur ses capacités inexploitées, tout en s’inspirant des mystères de l’instinct. On peut dire que mon travail a été apprécié car j’ai été invitée à participer à la Fashion Week de 2015 (rires).

mode création ESMOD
Défilé de la Fashion Week de Brooklyn.

Comment s’effectue l’organisation d’un tel événement pour un créateur ?

Les mannequins sont recrutés lors d’un casting réalisé par les organisateurs de la Fashion Week. Mais je me souviens être allée chercher des filles dans la rue afin de compléter le casting existant. Je voulais des femmes différentes les unes des autres, avec des cultures différentes. Les essayages ont lieu une semaine avant le défilé. Puis il faut s’occuper du maquillage et des musiques.

Vous avez sillonné les Etats-Unis et le Japon avec vos créations. Est-ce que le fait de voyager vous inspire et vous donne de nouvelles idées ?

Oui, j’ai voyagé plusieurs fois à New-York et à Los Angeles. Je suis aussi allée au Japon pour une exposition à l’Ambassade de France de Fukuoka. J’ai toujours été portée vers l’étranger. Les voyages me donnent une direction, je fais des rencontres qui m’amènent à de nouveaux projets. On peut dire que j’y trouve l’inspiration, par des balades dans Central Park, par un détail architectural qui me plaît ou par le bien-être que je ressens quand je voyage. C’est tout un imaginaire qui se développe et qui influence mes créations.

Nul doute que le domaine de la mode vous a permis de rencontrer des célébrités.

Effectivement, j’ai eu l’occasion de rencontrer aux Etats-Unis Jared Leto, Kylie et Kendall Jenner (les Kardashian), 50 Cent, Kat Graham et d’autres encore dont je ne peux vous énoncer la liste complète (rires). Et en France, le groupe de musique Archimède, Audrey Lamy et la comédienne Fabienne Carat, qui porte mes créations.

mode création ESMOD
Mise en vente d’accessoires haut de gamme.

Vous avez récemment ouvert votre boutique à Arras. Pouvez-vous nous expliquer son concept et son originalité ?

C’est une boutique haut de gamme, conceptuelle et novatrice. Elle est divisée en deux espaces. Dans le premier, j’expose mes créations destinées à la vente. Je crée surtout des accessoires : des cols, des cache-cols, des manchettes. Ce sont des créations personnelles, elles se trouvent donc en édition limitée voire en création unique. Mais cet espace n’est pas dédié qu’à la vente, il me sert aussi d’atelier. On y voit ma machine à coudre, mes dessins, mes patrons.

Et que trouve-t-on dans le deuxième espace ?

Ensuite, nous arrivons dans l’espace galerie où je mets en scène mes collections. J’y expose mes photos de l’étranger ainsi que quelques vêtements qui ont une signification. Par exemple, j’y dispose des robes du Japon qui portent un message et dont le but est d’amener les gens à se questionner. Cette partie de la boutique représente un espace de découverte. C’est à la fois une pause dans sa journée et une expérience. Mon objectif, c’est de fédérer les gens, de créer du lien en proposant une rencontre entre le client et le créateur.

Lorsqu’on a des ambitions, des idées, des projets, il faut foncer !

En quoi cette boutique pourrait-elle intéresser les jeunes ?

Les jeunes peuvent avoir un goût pour la création. L’espace galerie peut intéresser tout le monde, c’est un lieu de discussion et de découverte d’un univers créatif. Il est toujours intéressant de découvrir un autre univers que le sien. J’aimerais montrer à tous, et surtout aux jeunes, que lorsqu’on a des ambitions, des idées, des projets, il faut foncer ! J’espère que mon parcours les poussera à agir.

J’imagine que vous n’allez pas vous arrêter là ! Quels sont vos futurs projets ?

Dans l’idéal, j’aimerais ouvrir une deuxième boutique, mais pas en France cette fois. Je pense plutôt à New-York ou à Los Angeles. Et puis j’aimerais beaucoup travailler avec des artistes dans la musique. Tenter de comprendre leur univers et leur proposer des créations pour un clip ou un concert.

Boutique Claire Consigny :
20 Place de la Vacquerie, 62000 Arras
Ouvert du mardi au vendredi de 12h30 à 19h et le samedi de 12h à 19h.
Clarisse Lardeur