Pour la troisième année, du 12 au 15 septembre, la ville de Roubaix ouvrait les portes de La Condition Publique au Crossroads Festival, premier festival européen de découvertes musicales de la région Hauts-de-France. Pour l’occasion, notre équipe de Circonflex Mag avait rencard avec Hervé Leteneur, coordinateur du festival.
Hervé Leteneur est confortablement installé dans son transat … et nous aussi par la même occasion ! Le Crossroads Festival, c’est son affaire, il le connaît par cœur. « La raison d’être de cette manifestation, explique-t-il, n’est pas de faire découvrir de grands talents tous les ans. Son but, c’est avant tout de participer au rayonnement culturel régional. On veut que les artistes puissent vivre de leur musique, qu’ils continuent de faire vivre ce patrimoine”. Le coordinateur du festival insiste sur cette notion de patrimoine culturel : « Le festival, c’est la possibilité pour les groupes locaux de voir leur carrière s’accélérer. Sortir du ronron quotidien, les mêmes concerts dans les mêmes bars”.
30 minutes de concert par groupe
Cet objectif se justifie par la manière dont le festival est né. “Ce fût un processus de longue haleine, explique Hervé. On a tout d’abord participé à de nombreux festivals internationaux du même type afin de prendre la température. Puis nous avons décidé d’adopter le format de 30 minutes de concert par groupe locaux et étrangers pour qu’il y ait un véritable échange culturel”. Par échange culturel, Hervé donne en exemple le groupe La Jungle : le tourneur belge a avoué avoir eu une flopée de demandes de dates françaises après le festival.
Super enrichissant !
Pas de surprise donc sur la dimension européenne du festival. Mais alors quelles retombées pour les groupes français issus d’autres régions? L’idée, c’est de se faire voir par des programmateurs, surtout pour trouver des dates en plus. “C’est l’occasion de venir dans cette région, de la découvrir, de rencontrer d’autres artistes, ce qui est super enrichissant” répond Samuel Rosas chanteur et guitariste du quatuor bordelais Tample.
C’est donc enrichissant, d’accord. Mais comment ce groupe, ayant sorti son premier album Summer Light en janvier, est-il arrivé jusque dans notre Nord ? “Ça s’est fait par le biais de notre label et tourneur, ajoute Samuel. Le Crossroads festival, c’est une belle opportunité pour rencontrer des programmateurs venus d’ailleurs, conclut il.”
Thé vanille, le coup de coeur
Nous demandons à Hervé de nous aider à comprendre un peu mieux le processus de sélection des groupes, il nous explique : « Il y a deux pans : les groupes régionaux et les autres. Cette année, 75 proposions ont été faites au niveau de la région, pour arriver finalement à 159 au total des deux pans. On a souhaité demander aux différentes structures régionales de notre nouvelle grande région de nous faire des propositions afin que chaque territoire soit représenté”. Concernant l’extra-régional, ils se sont plus focalisés sur les bureaux d’exports des régions (accompagnateurs de la filière musicale française dans le développement de ses artistes à l’international, ndlr) et les associations qui sont de plus grosses structures. S’est ensuite constitué un pôle pour la sélection finale, regroupant 3 catégories professionnelles : de vrais programmateurs, des médias et des découvreurs de talents. Résultat de la sélection : 30 groupes à l’affiche cette année. « Ce qui est le plus difficile dans ces choix, regrette Hervé, c’est d’expliquer à chacun pourquoi on n’aime pas, pourquoi ce n’est pas le bon moment”.
Une fois toutes les informations en mains, et malgré le fait que nous ne comptions pas nous inscrire pour l’année prochaine, nous avons discrètement demandé à Hervé quel était, cette année, son groupe coup de coeur : “Le groupe à ne pas louper lors de cette édition, c’est Thé Vanille. Il faut vraiment les voir sur scène pour comprendre leur univers ! Ils sont incroyables!”
Pour tous ceux qui n’auraient pas eu la chance de boire une Ch’tite Blonde là bas ce week-end, Hervé nous a confié qu’il y aurait une quatrième édition.