Si l’on connait les incontournables lieux touristiques de Lille – la Grand-Place, la Vieille Bourse, la Citadelle ou encore le vieux Lille- la capitale des Flandres renferme de nombreux secrets. Voici donc une petite quinzaine d’étrangetés et de curiosités que vous n’avez peut-être jamais vues, que vous soyez lillois de longue date ou non.
Le Boulet Beauregard
Vous les avez peut-être déjà aperçus en vous baladant aux alentours de la Grand-Place et peut-être vous êtes-vous fait berner. Non, ces boulets ne sont pas de véritables boulets du siège de 1792. Ils ont été placés bien après sur la façade pour symboliser la résistance lilloise. D’ailleurs, petite curiosité, l’un d’entre eux n’est pas un véritable boulet, mais une réplique en bois, peinte en rose et munie d’un téton. Cette dernière est l’œuvre de Bernard Morel, alors patron de l’enseigne Morel & Fils. Il voulait se démarquer après avoir transformé la bonneterie familiale en bar.
Le bras d’or
Mais que signifie donc ce bras d’or qui trône sur l’un des balcons du 1, rue Grande-Chaussée ? Ce bâtiment accueillait-il jadis un gantier ou un armurier, pour qui le bras d’or est un symbole ? Montrait-il la direction vers l’Hospice Comtesse ou vers une léproserie ? Nul ne sait. Même les plus grands experts de l’histoire lilloise se cassent les dents sur ce bras d’or qui était déjà visible sur une gravure du 17e siècle.
Les trois anguilles
Le passage des trois anguilles est un véritable vestige de ce qu’était le Lille de la fin du 17e siècle. Créés lors de la rénovation de la ville par Vauban, les venelles permettaient de relier les plus grandes rues de la ville. Aujourd’hui, le passage des trois anguilles est la dernière qui subsiste. Oserez-vous vous aventurer dans ce boyau ?
La maison penché
On pourrait passer plusieurs fois devant sans le remarquer, mais l’hôtel particulier du 11, rue du Pont-neuf n’est pas vraiment comme les autres. À y regarder de plus près, on remarque que l’édifice entier penche vers l’arrière, comme figé dans une chute inéluctable. L’état actuel de bâtiment n’était pas son état d’origine. C’est le va-et-vient incessant des machines à vapeur de filature de lin de la famille Vrau qui a eu raison de la solidité de l’édifice et qui a fini par faire pencher la façade. Pas loin, l’usine Faron-Vrau sera érigée et donnera du travail à la majorité des habitants du quartier.
Le jardin des Géants
Le Jardin des Géants est un îlot de tranquillité dans le brouhaha de la ville. Lorsqu’on s’y balade, entre végétation et plan d’eau, on semble oublier le temps qui passe et le stress du travail ou de l’école. Aux détours des petits sentiers et des nombreuses passerelles, vous croiserez une faune exotique composée de statues et même une faune plus locale, bien vivante cette fois-ci, avec les canards qui se baignent dans les bassins. Ce jardin a également quelque chose de mystique avec ses têtes de géants végétalisées qui vous transporteront dans un monde féérique que les frères Grimm auraient pu imaginer. Si vous êtes à la recherche de tranquillité et de dépaysement dans Lille, ce lieu est un incontournable.
Le serpent infini
En plein cœur du quartier de Wazemmes, une masse se dresse au milieu d’un rond-point. Une sorte de serpent sans queue ni tête. L’œuvre est inspirée d’un ruban de Möbius, soit une figure géométrique qui forme une boucle et qui n’a qu’une seule face. Cette structure colossale ajoute quelque chose de fantastique à ce quartier, l’impression que l’on peut y croiser une créature mythique à chaque coin de rue.
Le Compostelle
C’est dans une petite rue, la rue Saint-Étienne, proche de la Grand-Place que se trouve le restaurant le Compostelle. Derrière sa façade de verre, à côté de laquelle on pourrait passer sans y prêter attention, se cache un véritable bijou architectural. Un vestige de renaissance française, flamande et néerlandaise : la façade de l’hôtel Beaurepaire. Érigé sur les ruines d’un temple de l’ordre des templier, l’hôtel Beaurepaire accueillait les pèlerins sur la route … de Compostelle. Voici l’occasion de déguster un délicieux repas dans un cadre unique.
Le temple du Sphinx
Dans le vieux Lille, il est possible d’apercevoir un Sphinx, ce qui peut paraitre étonnant au premier abord. Mais quand on sait que le 2, rue Thiers abritait autrefois une loge maçonnique, cela semble déjà plus logique : de nombreux symboles égyptiens étaient repris par les francs-maçons. Au-dessus du sphinx, on retrouve également 4 colonnes de l’ordre dorique, un autre symbole de la loge.
Notre-Dame de la Treille
À la fin du 18e siècle, un concours est lancé pour doter Lille d’une cathédrale gothique. Le concours est remporté par deux architectes anglais. Ces derniers étant protestants, le père Arthur Martin se rend jusqu’à Rome pour faire invalider le concours : pour lui, il est inimaginable que des protestants construisent une cathédrale à la gloire de la Vierge. Le chantier est donc repris par l’architecte lillois Charles Leroy. Les finances viennent à manquer et le chantier n’avance pas vite. Une façade provisoire est créée en 1947. Finalement, l’édifice sera réellement terminé en 1999, avec une façade résolument moderne conçue par Pierre-Louis Carlier. Cette construction étalée sur plus d’un siècle donne un rendu entre tradition et modernité que l’on n’a pas l’habitude de voir.
La Jeanne d’Arc du Nord
Un poilu détaché de ses chaines qui baise la main d’une femme. Ce n’est pas une scène habituelle sur les monuments aux morts de la Première Guerre mondiale. Si cette statue représente une femme, c’est parce qu’elle célèbre Louise de Bettignies, surnommée The queen of spies. Sous le nom de Alice Dubois, elle a donné de sa vie pour faire basculer le cours de la guerre et fini par mourir à l’hôpital de Cologne après une longue incarcération. Celle qui fut surnommée la Jeanne d’Arc du Nord représente quelque chose de rare, une héroïne de guerre.
Le métropolitain
Pour voire des curiosités, il suffit parfois de prendre le métro : œuvres d’art exposées dans la station République Beaux-Arts, aquariums de la station Montebello, proue de bateau à Port de Lille, fresque murale de la station de Wazemmes… D’ailleurs, le métro en lui-même est une curiosité, car il ne roule pas sur des rails comme la majorité des métros, mais bien sur des pneus. Il est également le premier métro du monde à utiliser la technologie VAL (véhicule automatique léger), car cette technologie fut développée à l’Université des sciences et technologies … de Lille.