Le nez en l’air !

Dans le cadre du mois de l’accessibilité à la culture, Lille a organisé de nombreux évènements dans sa métropole. But de l’opération : proposer des visites adaptées à tous, mal-voyants, handicapés, jeunes ou vieux. Au Musée des Beaux Arts, Circonflex Mag a testé une expérience artistique originale.

Dimanche 7 octobre, 15h : début de la visite olfactive au musée des Beaux-Arts. Circonflex Mag, accompagné d’un groupe d’une quarantaine de personnes -sans différence visible-, y a participé. Pendant cette balade d’une heure et demi, le groupe s’est téléporté quelques siècles en arrière. Caroline Caron est parfumeuse. Pour cet événement, elle a travaillé avec le musée. Son travail : concocter des senteurs pour illustrer et accompagner 4 œuvres religieuses. Résultat : 4 senteurs totalement différentes, qui entourent les tableaux et les sculptures présentées aux visiteurs.

L’encensoir du Livre de Daniel

Chacun suit son nez. On inspire, on renifle, on se concentre devant chacune des œuvres. On confronte ses avis aux impressions du voisin. Odeur boisée et épicé pour « le parfum de prière », plutôt fleurie pour «la fleur d’églantine », cuir et épices pour les deux dernières œuvres. Caroline Caron a voulu recréer l’aspect de fraicheur, d’humidité, de poussiéreux pour décrire l’encensoir du livre de Daniel, représentant des Hébreux dans la fournaise, sauvés par un ange. La douceur, la délicatesse, l’intimité d’un bébé, son coté poudré pour accompagner les 3 tableaux de la Vierge à l’enfant. Et elle a mêlé le musc animal, le fumé et l’anis pour les sculptures des deux moines et des deux saintes. Les avis sont unanimes : l’expérience plait à tous.

La Vierge à l’Enfant

Créatrice d’un jour, pour les prochaines visites, la parfumeuse s’inspirera de parfums déjà existants. Car oui, le musée organise des visites olfactives une fois par trimestre et pas uniquement pour ce mois à l’accessibilité. Qui sait, la prochaine fois vous pourrez peut-être sentir des parfums inspirés de la Renaissance ? N’hésitez surtout pas à vous informer sur le site du musée mais aussi sur celui de la ville de Lille.

Mathilde Lebaillif