Alors qu’il s’était mis en retrait de la politique quelques mois auparavant suite à sa condamnation, Adrien Quatennens est revenu mercredi dernier à l’Assemblée Nationale. Quand bien même celui-ci n’a pour le moment pas réintégré le groupe La France Insoumise, son retour divise les militants.
L’élu de la première circonscription du Nord a fait son retour sur les bancs du Parlement ce mercredi 11 janvier… mais en tant que député sans étiquette. Il avait dû se retirer provisoirement de la politique en raison des accusations de son épouse Céline Quatennens en novembre 2022. Il avait ensuite été condamné par le tribunal de Lille le 13 décembre à quatre mois de prison avec sursis pour « violences sans incapacité commises par conjoint » et pour « envoi régulier et malveillant de messages ». Ce qui avait entraîné son exclusion du groupe La France Insoumise jusqu’au 13 avril 2023.
Un retour qui n’est pas normal pour la majorité de l’opposition politique et même pour certains de ses partisans. Fin décembre, plus d’un millier de militants LFI et de la Nupes ont signé une tribune, publiée par Le Monde, demandant l’exclusion du député. C’est le cas de Louise, militante LFI que nous avons rencontré devant la permanence de l’élu, qui estime que le retour d’Adrien Quatennens est inacceptable :
« Il a été condamné pour violences conjugales, ce qui devrait à jamais l’écarter de la politique. Et voilà qu’il réintègre l’Assemblée Nationale alors qu’il n’a même pas encore terminé de purger sa peine ».
Selon elle, comme pour beaucoup d’autres, Adrien Quatennens n’a qu’une chose à faire : démissionner. « Il faut qu’il prenne ses cliques et surtout sa claque et qu’il se retire définitivement de la politique ».
« Un lynchage médiatique inédit »
Au contraire, d’autres estiment que son retour est justifié, comme Gaëlle, 23 ans, elle aussi militante LFI qui avait voté pour lui aux élections législatives : « La justice a parlé, il a été condamné, et à juste titre. Maintenant il doit reprendre son travail de député ». Elle juge les réactions de l’opposition opportunistes et à des fins purement politiques :
« leur objectif, c’est juste d’éjecter un adversaire politique. Le projet de loi du parti Renaissance proposé uniquement pour essayer de pénaliser Adrien Quatennens est particulièrement hypocrite, surtout quand on sait que plusieurs de leurs élus sont accusés de violences sexuelles ».
De son côté, Adrien Quatennens ne s’est pas étendu sur le sujet : « j’exerce mon travail parlementaire », a-t-il brièvement répondu aux journalistes qui le questionnaient. Rappelons qu’il avait déclaré en décembre à la Voix du Nord être la victime d’un « lynchage médiatique inédit ».