Martin Lefevre est un jeune Lillois de 18 ans, il s’est classé quatrième aux championnats du monde d’athlétisme des moins de vingt ans. Pour Circonflex, il revient sur son parcours, cette incroyable aventure des mondiaux et la suite pour sa jeune carrière d’athlète.
Quel a été ton parcours sportif ?
J’ai commencé le saut en hauteur à l’âge de douze ans. Trois ans plus tard, à cause de la maladie d’Osgood due à ma croissance, j’ai dû stopper le sport pendant deux ans. Après ça, il y a eu la période Covid, et là encore, tout s’est arrêté. En juillet 2021, j’ai participé aux championnats de France : je suis arrivé à la 7ème place. Un échec pour moi. J’ai donc continué à m’entraîner pour ne pas rester sur une défaite, et mes efforts ont fini par payer : au fur et à mesure des compétitions, mon record perso n’a fait que grimper. Résultat : en février 2022, la barre est montée à 2m03.
Et puis il y a eu les qualifications pour les Mondiaux …
La première compétition interclub de la période estivale 2022 s’est déroulée au mois de mai, à Tourcoing. J’ai battu mon record de 12 cm. Suffisant pour assurer ma qualification aux championnats du Monde. Des moins de vingt ans J’ai gagné mon billet pour Cali, en Colombie.
Comment se sont passés ces championnats du Monde ?
Cette compétition a plutôt bien commencé : je me suis qualifié pour la finale avec la deuxième place du concours. Mais le déroulement de la finale a été bouleversé par la pluie. Avant l’interruption due aux conditions climatiques, nous n’étions plus que 6 en lice. Après une heure d’attente, le concours a repris, avec la barre à 2m14. Un seul d’entre nous a réussi a passé le cap. En ce qui me concerne, je suis arrivé à la quatrième place. Un peu dur à digérer… Avec le recul, je me dis que j’ai eu une chance énorme de pouvoir participer à une telle manifestation. Aujourd’hui, j’en suis très fier.
Tu étudies actuellement aux Pays Bas, à l’école hôtelière de La Haye. Comment arrives-tu à allier la pratique de ton sport et tes études ?
Tout est question d’organisation. Je fais mes devoirs en avance et je vais aux entrainements le reste du temps, quand c’est possible. Plus tard, j’aimerais vraiment travailler dans l’hôtellerie, avoir un poste à responsabilités. Les études sont indispensables pour y parvenir.
Comment t’entraînes-tu aux Pays-Bas ? Quels ont été les changements par rapport à ta vie sportive en France ?
Lorsque j’étais au lycée, à Marcq Institution, je m’entrainais 2 à 3 fois par semaine. Exception faite lors de mon année sabbatique, aux Etats Unis, où mon emploi du temps me permettait d’être sur le terrain presque tous les jours. Actuellement, je m’entraîne 2 fois par semaine dans un club proche de mon lieu d’habitation. En fonction de mes heures de cours, je m’organise et je prévois en avance pour ne pas être débordé. En fait, je pense que le plus gros changement depuis que je suis au Pays bas, c’est la langue !
Ce ne doit pas être facile tous les jours de vivre à côté d’autres jeunes de ton âge qui n’ont pas les mêmes contraintes que celles d’un sportif de haut niveau …
C’est sûr ! Pendant que je vais faire du sport, les autres se reposent ou profitent de leur temps libre. Au niveau des sorties, c’est pareil : mes camarades peuvent se permettre de faire la fête beaucoup plus souvent que moi. Et attention aux extras : difficile de boire quand on est sportif de haut niveau. Alors forcément, parfois, c’est frustrant…
Tu disais vouloir travailler dans l’hôtellerie. Tu n’as jamais imaginé faire de l’athlétisme ton métier plus tard ?
Non pas du tout. L’athlé, ça reste un plaisir. Dans ce milieu, la réussite dépend de trop de détails pour être vraiment certain de bien gagner sa vie.
C’est quoi la suite pour toi ?
Les championnats d’Europe U23 qui auront lieu en Finlande en juillet prochain.