Gamme Blanche : le luxe vert

Jeune marque lilloise, Gamme Blanche propose une joaillerie artisanale aux matériaux nobles et écoresponsables. Créée en 2016 par Marine Pénet, la marque a posé ses écrins dans le Vieux Lille, au 4 rue St Jacques. Dans un souci éthique et écologique, les matériaux non toxiques et naturels adoptent un savoir-faire indien dans le respect de la tradition des Maharadjas et de la planète. Présentation.

Circonflex Mag : Pourquoi avez-vous décidé de créer votre marque de joaillerie ?

Marine Pénet : J’ai toujours eu un attrait particulier pour les pierres et les petites choses, précieuses ou non. J’aime donner un sens à un objet. Lui apporter une âme. La bijouterie/joaillerie s’est présentée à moi comme une évidence. Lorsque j’ai commencé à travailler, j’utilisais des matériaux comme du laiton en plaqué or pour des bijoux fantaisie, qui n’a pas de valeur réelle … et donne beaucoup d’allergies. Aujourd’hui, je suis revenue au rapport d’authenticité et de transparence. Je me suis tournée vers des métaux précieux, en utilisant du vermeil et de l’or.

« Le premier poste dans le prix d’un bijou, c’est le coût des matières premières. »

Quels sont les valeurs que vous voulez transmettre à travers vos créations ?

Je veux réaliser des bijoux différents de ce qu’on voit dans le commerce en général. Je ne cherche pas à suivre des tendances, mais je crée des bijoux avec mon propre vocabulaire, ma propre vision. J’ai un immense respect pour le savoir-faire des artisans avec qui je travaille à Jaipur, en Inde… Je mets en avant ce savoir-faire artisanal et ancestral. Et je ne fais fabriquer qu’en petite série.

Comment justifiez-vous le prix de vos créations ?

Le panier moyen est de 150€ pour le vermeil et de 300€ pour l’or. Le premier poste dans le prix d’un bijou, c’est le coût des matières premières. Le fait que je m’occupe intégralement du dessin et que la production soit faite dans deux ateliers à Jaipur, en Inde, me permet de modérer les prix.

« Le luxe, c’est utiliser ce qu’il y a de plus raffiné et l’écologie, c’est respecter la matière. »

Quelle est la nature réelle de votre engagement auprès d’un luxe éco-responsable ?

Je suis dans ce qu’on qualifie de “luxe abordable”. L’environnement est un enjeu qui me tient à cœur, tout comme la valorisation d’un savoir-faire artisanal. C’est plus coûteux à l’achat, mais aussi plus respectueux pour votre peau, l’environnement … et votre portefeuille, car les métaux comme l’argent et l’or gardent leur valeur intrinsèque. Les consommateurs recherchent à la fois l’écologie et l’expérience.

D’après une étude de viepublique.fr, 56,7% des Français acheteurs du luxe estiment que luxe et développement durable sont contradictoires. Pour vous, les deux seraient donc compatibles…

Le luxe, c’est utiliser ce qu’il y a de plus raffiné et l’écologie, c’est respecter la matière. Tout dépend des quantités et de l’origine des matériaux. Travailler avec des matières précieuses m’importe énormément. Mais elles sont rares et demandent un immense respect. Je tente au maximum de ne pas les gâcher : Le vermeil et l’argent sont recyclés à 90% avec des prototypes inutilisés. Et je produis peu. Je ne recherche pas le profit absolu pour enrichir les actionnaires, je recherche le profit de manière juste.

Avez-vous des projets en préparation ?

Actuellement, j’ai mis en vente dans ma boutique du vernis à ongles fabriqué par une créatrice américaine, de la marque J. Hannah, mais aussi des bougies Gamme Blanche en céramique, en collaboration avec un céramiste dans le Nord. Mon objectif, c’est de créer un micro-shop pour offrir des cadeaux de pièces précieuses en proposant un vaste panel de produits. Je vais développer une collection homme, collaborer avec une marque de vêtements de sport éco-responsable… En ne perdant jamais de vue que l’environnement, c’est l’enjeu d’aujourd’hui et de demain.