Yunju, coréenne tombée sous le charme lillois

Étudiante coréenne en échange universitaire et installée à Lille depuis deux mois, Park Yunju nous parle de son changement d’environnement, de choc des cultures et de la vision des Coréens sur la France.

Devant l’université catholique de Lille, une jeune fille se démarque. Son tee- shirt orange est visible du trottoir d’en face. Elle observe les mouvements des passants, ses yeux traduisent un sentiment de nervosité. Il s’agit de Yunju, étudiante coréenne, actuellement en échange universitaire. Son accent se fait entendre après quelques mots échangés et on découvre une jeune femme de 22 ans, peu sûre d’elle. Après quelques blagues, l’atmosphère se détend petit à petit, sa carapace se décompose. Son regard nerveux s’est envolé. On marche vers la ville en discutant, elle se livre. « J’aime l’attitude détachée des Français ». En Corée, elle a l’habitude de croiser des personnes pressées, qui ne prêtent pas attention aux autres autours d’elles. Ici, on prend le temps d’admirer. Elle justifie cette observation par l’architecture propre à Lille : « J’aime le fait que les habitants respectent et protègent leur patrimoine ». Ou alors, c’est une impression. D’un coup d’œil, en direction du sol, elle m’indique des mégots de cigarettes. Un choc pour elle. En Corée, fumer est limité à certaines zones. Croiser une personne dans la rue, une cigarette aux lèvres y est donc inconcevable.

« Certains ont comme idée reçue que les Français sont hautains »

Avant son arrivée en France, Yunju avait des attentes mais aussi des préjugés sur la vie et les habitants français. « En Corée, les gens associent beaucoup la France à l’art. Je pense que la popularité des monuments parisiens y est pour beaucoup. Certains ont comme idée reçue que les Français sont hautains ». Elle m’avoue, avec un sourire, y avoir cru. Cette pensée la rendait nerveuse. La peur de tomber sur des camarades qui ne l’accepteraient pas. Mais l’accueil lillois a éclipsé ses craintes : elle profite pleinement de la ville avec ses camarades de promotion, et des sorties, bien différentes des activités en Corée. Ce sont d’ailleurs ses aspects préférés de la ville : la diversité des bars et la vie active des Lillois tout au long de la nuit.

Un projet dûment réfléchi

« Mon ami a vécu en France durant plusieurs années ». Il l’a renseignée, conseillée. Mais sa décision a été prise sur un autre critère « c’est un pays qui est plutôt reconnu dans les domaines de la mode, de l’art et du cinéma ». Ce sont des sujets qui la passionnent. Il s’agit d’un projet dûment réfléchi. Après le choix du pays, qu’en est-il de la ville ? Yunju explique que l’université catholique de Lille lui permet de suivre son cursus, dans le domaine du management, avec une part de culture. Mais elle avoue avoir envie de découvrir de nouveaux environnements. C’est sa première fois hors de la Corée et elle compte bien en profiter pour voyager. « Lille est près de Paris et aussi de la Belgique. Je me suis dit que c’était le meilleur endroit pour voyager dans d’autres pays ». Et elle l’a fait ! Après Paris ou encore, Bruxelles, Yunju rentre tout juste de Madrid et elle ne compte pas s’arrêter là.

Une décision inattendue

A l’approche de la fin de l’année, Yunju pense déjà à la suite. Un nouveau départ ? Un retour en Corée ? Pour l’étudiante lilloise, l’automne est synonyme de la fin de son expérience. Mais avant de se quitter, elle partage une décision inattendue « Mon échange était prévu pour un semestre, mais je compte m’inscrire dans une école de langue française parce que depuis mon arrivée, je ne souhaite qu’une seule chose : rester. »