Ce 10 octobre, à l’occasion de la Journée de la Santé mentale, l’équipe de Circonflex Mag a pris rendez-vous avec Nathalie Quaeybeur, directrice de La Maison des Aidants de Lille. A l’origine d’un nouveau projet appelé SCALAA (Solidarité Citoyenne d’Aide Locale Aux Aidants), elle a été nominée pour le Prix de Manager de l’année.
Circonflex Mag : Pouvez-vous nous expliquer le but de la Maison des Aidants ?
Nathalie Quaeybeur : La Maison des Aidants, c’est une plateforme d’accompagnement et de répit pour les aidants des personnes de plus de 60 ans qui sont en perte d’autonomie, malades alzheimers, parkinsoniens, ou atteints de sclérose en plaques. Notre équipe professionnelle est composée d’une infirmière, de trois psychologues, de quatre assistantes de soins en gérontologie, d’une chargée de mission et d’une directrice.
Cette année, vous avez été nominée pour le prix de manager de l’année avec le projet SCALAA. En quoi consiste ce projet ?
Lors de nos groupes de paroles, les aidants nous font part de leurs besoins. Ils sont souvent déçus des services à domicile, ils ont donc souhaité créer un SEL (Service d’Echanges Local). D’autres aidants souffraient de solitude et rêvaient de visites de courtoisie pour rompre leur isolement. SCALAA, c’est une structure pour les soutenir et les aider. On a dû se poser les bonnes questions : comment continuer à répondre aux besoins des aidants de plus en plus nombreux.
Une formidable opportunité pour faire connaitre notre projet.
Et comment avez-vous répondu à ces questions ?
Pour que l’on préserve les liens sociaux et qu’on lutte contre l’isolement, on a décidé de créer une plateforme d’entraide numérique sécurisée qui vise à organiser la solidarité citoyenne. Ensuite, pour sécuriser l’échange de services, on veut que les bénévoles soient recrutés par une psychologue (pour vérifier leurs motivations) mais aussi formés aux troubles cognitifs et qu’ils soient encadrés régulièrement.
Même si vous n’avez pas remporté le trophée, que représente pour vous et pour La Maison des Aidants le fait d’avoir été nominé pour ce prix national ?
C’est une formidable opportunité pour faire connaitre notre projet. Diffuser notre innovation au niveau national. Et aussi trouver de nouveaux financeurs afin de développer l’application smartphone iOS et Android et de la rendre disponible pour quasiment tout le monde.
Après SCALAA, vous avez d’autres projets ?
On voudrait développement une offre de répit 24h/24, durant plusieurs jours consécutifs, par la même salariée, à l’image du baluchonnage québécois, pour permettre aux aidants de souffler. On a également un autre projet qui va se réaliser. C’est le déménagement de nos locaux, prévu en janvier. Nous allons partager nos bureaux avec des chercheurs et des sociologues pour créer un laboratoire d’innovations sociales en gérontologie.