Fête commerciale ou occasion de prouver son amour ? En France, la Saint-Valentin est surtout une des fêtes préférées des fleuristes, bijoutiers et autres chocolatiers. Circonflexmag a arpenté les boutiques de Lille afin de savoir ce que ce jour spécial changeait pour les commerçants.
Les commerçants de la ville de Lille sont unanimes, la clientèle de la Saint-Valentin est très diversifiée. Il n’y a pas de personne type qui vient pour faire une petite attention à sa moitié. Une bijoutière du Vieux-Lille voit affluer chaque année « du septuagénaire amoureux à l’adolescent peureux ». Et il y a les autres, ceux qui « s’achètent des bouquets pour eux-mêmes, car ils savent qu’ils ne vont rien recevoir », comme l’a déjà constaté cette fleuriste lilloise.
« Une tradition qui commence à devenir plus rare »
Si l’affluence est plus importante que d’habitude à l’occasion de cette fête, tous les commerçants affirment que les hommes restent les plus nombreux à acheter des cadeaux. 68% d’entre eux selon une étude de Finder, contre 60% des femmes.
Et cette coutume ne semble plus se propager à travers les âges. Notre précédente bijoutière compte sur des « clients entre 38 et 80 ans ». Prix trop élevés dans sa boutique pour les jeunes ou pas à leur goût ? D’après cette vendeuse, « ce sont surtout les personnes d’un certain âge qui continuent à être attachées à la Saint-Valentin. On dirait que c’est une tradition qui commence à devenir plus rare ». Un constat pas forcément partagé dans tous les secteurs. Une étude YouGov affirme que 42% des Français qui fêtent la Saint-Valentin sont des Millenials.
« Ce n’est pas le mois de l’année où on gagne le plus »
Du côté des commerçants, il s’agit de la fête la plus attendue, après celles de fin d’année (qui reste la période imbattable en termes de ventes). Direction rue Léon Gambetta, où de nombreux commerces, comme les fleuristes, savent que ce jour est essentiel à leurs commerces. « On l’attend avec impatience parce que notre boutique fonctionne très bien ce jour-là », dit la responsable du magasin décoré pour l’occasion. D’après un sondage réalisé par Francetv, sur le podium des cadeaux les plus achetés, les fleurs arrivent en première position, suivies par les bijoux puis les parfums.
Et dans ces boutiques, tout est bon pour attirer le client. Il y a ceux qui remplissent leur devanture de décorations. « Je change ma vitrine tous les 15 jours, avec un thème différent à chaque fois. Certains clients me parlent de ma belle vitrine et ça me fait plaisir », nous dit d’un air satisfait une vendeuse de chocolats. « Les vitrines tape à l’œil permettent de ramener beaucoup de monde » précise sa collègue.
Pour d’autres, ce sont les promotions qui fonctionnent le mieux. Ils privilégient les offres des coffrets, plus avantageux en termes de prix. Les cadeaux dédiés au jour de la Saint-Valentin, comme les boîtes en cœur rouge et les bouquets de roses, ont souvent plus de succès que les autres articles proposés en boutique.
Mais malgré tous ces efforts pour inciter les clients à l’achat, « ce n’est pas le mois de l’année où l’on gagne le plus dans les petites boutiques de quartier, contrairement à ce qu’on pourrait penser » cite une bijoutière de la rue Gambetta. Cela peut aussi s’expliquer par le fait que cette catégorie de boutiques s’appuie sur une clientèle fidèle mais rarement très importante, contrairement aux grandes chaînes de magasins qui voient leur chiffre d’affaires augmenter considérablement lors de la fête des amoureux.
« Un homme m’a demandé deux bijoux identiques »
Si le 14 février est l’occasion pour les couples de se prouver leur amour, c’est aussi beaucoup de moments amusants, ou à l’inverse gênants, que les commerçants partagent avec les clients. Toujours rue Gambetta, dans une chocolaterie où un vieux couple a l’habitude d’aller, l’homme est venu un matin pour choisir une boîte pour cette fête. Le lendemain, c’était sa conjointe qui avait eu la même idée. « C’était mignon de les imaginer, le soir de la Saint-Valentin, ouvrir le même cadeau », note la vendeuse.
Si la Saint-Valentin est présentée comme la fête des amoureux, au vu de certaines histoires, on pourrait parfois penser le contraire… Quand nous avons demandé aux responsables de boutiques de nous raconter une anecdote, un exemple précis est revenu presque à chaque fois. « Un homme est entré dans ma boutique et m’a demandé deux bijoux identiques, il m’a même avoué qu’il y en avait un pour sa femme et un pour sa maîtresse », lance une bijoutière encore amusée de la situation.
Contrairement à ce monsieur qui n’avait pas l’air d’être embarrassé face à la demande qu’il venait de faire, une fleuriste se rappelle de la même situation, mais en précisant cette fois que l’homme n’était pas à l’aise du tout. « Il m’a dit que l’un était pour sa femme et l’autre pour sa fille, mais j’ai bien compris que ce n’était pas vrai », indique-t-elle. Toute vérité n’est pas forcément bonne à dire…