Fabrice, l’aventurier au grand coeur

« Vous savez, je suis persuadé qu’on a une sacrée chance d’être né dans le Nord … ». Celui qui parle, c’est Fabrice Pietrzak, 55 ans et doyen de la dernière édition de Koh-Lanta. Garagiste à Maubeuge, il est l’incarnation même des belles valeurs que véhicule la région des Hauts de France depuis des générations. Sur les routes de l’Avesnois (où le réseau ne passe d’ailleurs pas très bien), il nous a accordé un peu de son temps pour retracer ensemble, et sur zoom, son parcours et les bonnes leçons qu’il en a tiré.

Tout est parti d’un défi. Au printemps 2019, alors qu’il regardait l’émission en famille comme à son habitude, son plus jeune fils, âgé de 10 ans, lui lance : « papa, pourquoi tu ferais pas Koh-Lanta ? ». Il n’en fallait pas plus pour le motiver ! Le lendemain, Fabrice rédigeait son dossier de candidature. Quinze jours plus tard, il était déjà appelé par la production qui trouvait son profil intéressant. Mais ce n’est que trois jours avant son départ qu’il a su que son initiative l’emmènerait réellement aux Fidji.  « Partir pendant 50 jours. Laisser ta famille. Oublier ton entreprise » : même s’il adore les défis, ces raisons l’ont tout de même fait hésiter quelques secondes. Pas plus. En réalité, son choix était déjà fait. Et puis le fait de travailler avec son frère depuis cinq ans dans l’entreprise familiale lui a permis de se rendre disponible pendant presque deux mois pour les besoins de l’émission. Alors, comme il le dit, « cette chance la,  il ne fallait pas la laisser passer » !

 

« Ce n’est pas une légende, cette bienveillance, cette solidarité et ce sens du partage »

 

Installé à Maubeuge, originaire de Valenciennes et fier de son terroir, Fabrice a accueilli comme une motivation supplémentaire la spécificité de cette édition Kho-Lanta 2020 : exceptionnellement, les équipes étaient réparties par grandes régions –le Nord, le Sud, l’Est et l’Ouest. Représenter les Hauts de France, un challenge de plus pour Fabrice. Même s’il pense que le Nord n’est pas toujours bien perçu, il porte haut ses valeurs et il espère que les jeunes de la région les feront perdurer. C’est avec le cœur qu’il en parle : « ce n’est pas une légende, cette bienveillance, cette solidarité et ce sens du partage ». C’est cela qu’il a voulu défendre, du début à la fin de son aventure.

 

Lorsqu’on aborde avec lui son Koh-Lanta, même s’il ne manque pas de rappeler que ce n’est qu’un jeu, le Maubeugeois avoue : « quand tu es dans l’aventure, que tu y es bien, tu n’as plus envie d’en sortir ». C’est vrai, au début, il a eu du mal à s’adapter. Mais il ne regrette pas une seule seconde d’avoir relevé le défi. Pourtant, à 17 000km de chez lui et sans aucun repère, il avoue s’être demandé parfois s’il n’était pas allé un peu trop loin cette fois-ci. Sorti au 35ème jour de l’aventure et arrivé ainsi 8ème sur 24 aventuriers, il a bien évidement été déçu de devoir partir. Mais il peut être fier de son beau parcours. Eliminé non pas lors d’un conseil mais lors d’une épreuve à élimination directe, il admet : « c’est une sortie où tu ne peux en vouloir à personne. Tu ne peux t’en vouloir qu’à toi-même parce que tu n’as pas réussi ». Avec du recul, il reconnaît tout de même qu’il n’avait jamais cru pouvoir aller si loin dans l’aventure, et qu’il en est donc satisfait.

 

« Quand tu es bien entouré, les peurs s’envolent »

 

Si son aventure dans Koh-Lanta reste à jamais inoubliable et exceptionnelle, c’est aussi grâce aux belles rencontres qu’il a pu faire. Il témoigne : « quand tu es bien entouré, les peurs s’envolent, tu n’as plus très faim, tu n’as plus très froid ». Il fait référence au film Seul au monde, dans lequel Tom Hanks, seul sur une île déserte, décide de prendre comme compagnon un ballon qu’il appelle Wilson et avec lequel il discute. « Je comprends pourquoi il parlait à Wilson. Tout seul, tu deviens fou ».

 

 

Il a été l’un des chouchous des téléspectateurs de cette saison. Chaque vendredi, à chaque nouvel épisode, on pouvait constater que sur les réseaux sociaux, il ne recevait aucun message de haine. Suffisamment rare pour le relever. Rien que de l’amour, des compliments et du soutien. Comment explique-il cette belle et rare unanimité ? « Je suis à l’écran comme dans la vie. Je vois toujours du positif dans tout ce que je vis, j’essaie de faire en sorte que ce soit toujours joyeux autour de moi. C’est cette impression que je voulais donner », a-t-il déclaré. L’émission, une fois montée et diffusée, a respecté cette image. Il en est heureux.

 

« Des moments de partage exceptionnels »

 

Après le tournage vient alors le retour à la vie normale, au confort. Les retrouvailles avec les proches notamment et ça, Fabrice en garde un magnifique souvenir.  « Ces choses-là sont hyper importantes et c’est quand tu ne les as plus que tu t’en rends compte ». Le sourire aux lèvre, il évoque les « moments de partage exceptionnels » que représentaient pour lui, chaque vendredi, les épisodes qu’il regardait avec  sa famille et  ses amis.

 

Quand on lui parle de sa notoriété nouvelle, gêné, il répond : « je suis un p’tit garagiste de quartier, je vais redevenir un p’tit garagiste de quartier ». On lui rétorque qu’il sera désormais un p’tit garagiste célèbre. Il promet de garder la tête sur les épaules. Lui qui a beaucoup reçu pendant l’aventure déclare maintenant vouloir donner, en se lançant notamment dans des mouvements humanitaires. Car c’est comme ça qu’il est, Fabrice : un gars du Nord pour qui partage et solidarité sont les mots d’ordre.

 

Fabrice Pietrzak en 3 dates :
16 octobre 2019 : départ pour Koh-Lanta
5 décembre 2019 : retour en France
28 août 2020 : premier épisode et première apparition à la télé pour Fabrice

 

Corentin Vallet