Pendant un mois les Décathlons de Belgique changent de nom et s’appelleront « Nolhtaced », soit Décathlon à l’envers. Ce changement de nom temporaire encourage à faire connaître le « commerce inversé » autrement dit de pouvoir revendre des articles de sport, ancien ou inutilisés à l’enseigne. Circonflex est parti à la rencontre de Guillaume Kleinkenberg, le directeur du Décathlon de Belgique.
Le changement de nom, une action marketing ?
« A première vue, ce changement de nom pourrait ressembler à une simple action de marketing », le souligne le directeur « Mais notre objectif est avant tout d’attirer l’attention du grand public sur l’existence de notre service de de rachat pour ainsi pouvoir réutiliser autant d’articles et d‘équipements que possible tout en redorant la médaille du marché de l’occasion et en augmentant le pouvoir d’achat ».
Comment ça fonctionne ?
« Chaque personne peut rapporter son équipement sportif dans un de nos magasins, en contrepartie d’un. Bon d’achat de la valeur estimée de ce matériel. Le matériel sera ensuite remis en état par Décathlon dans le but de le revendre comme un article de seconde main avec une garantie ».
La reprise se fait uniquement sur des équipements provenant de la marque ?
« Nous nous engageons à racheter à nos client quasiment tous leurs articles, même ceux n’ayant pas été achetés en magasin du groupe sport, à quelques exceptions près. Tel que les produits d’hygiène comme les sous vêtements, les maillots de bain ou encore les chaussettes et les produits de sécurités, style casques ».
Depuis quand le service de rachat existe-il ?
« Cette action est propre à la Belgique. Nous servons en quelque sorte pour asseoir cette action, même si dans un futur proche nous avons la volonté de l’étendre aux pays limitrophes. Cela fait quasiment deux ans que le service de rachat de matériel existe, il a vu le jour pendant la période du covid. Avec la crise sanitaire, on nous livrait moins de produits, nous avons donc pensé à développer ce nouveau service ».
« Avant cette action de changement de nom, des actions ponctuelles avaient été organisées pour faire connaitre ce service. Ainsi en novembre on avait fait le « Backdoor Marcket » en opposition au Black Friday » ou une action de recyclage en février. Mais en changeant le nom de l’enseigne, nous voulions poser un acte fort pour bien faire comprendre que nous sommes décidés à rendre ce service permanent et à développer ».
Mais qu’en est-il du matériel vraiment trop vieux ou obsolète?
« Nous rachetons le matériel en bon état ou pouvant facilement être réparé, précise M. Kleinkenberg. Pour le matériel vraiment trop vieux ou en mauvais état, nous ne le rachetons pas mais nous ne voulons pas qu’il aille augmenter le volume des déchets, donc nous proposons à nos clients de nous le laisser (gratuitement) en échange de quoi nous nous engageons à le recycler. Ces produits sont acheminés à notre atelier de Willebroek où ils seront triés et acheminés vers un recyclage approprié. Notre volonté est que rien ne soit jeté, ce qui n’est pas racheté pour être revendu en seconde main, est recyclé ».
Quel est l’objectif pour la fin de cette année ?
« L’objectif souhaité serait d’arriver aux environs des 50 000 produits rapportés pour l’année 2022 et si possible de doubler ce chiffre en 2023. Pour vous donner un repère depuis le début de l’année, nous avons déjà racheté 26 000 produits en Belgique, ce qui représente une valeur totale de 593 220€ en bons d’achat. Nous espérons qu’on nous ramène le plus possible de produits afin de diminuer au maximum l’empreinte carbone et d’augmenter l’effet d’économie circulaire, afin de ne pas produire inutilement de nouveaux produits ».
Ce service ne risque-t-il pas d’empiéter sur le service location ?
« Le service de rachat de matériel n’empiète pas du tout sur le service de location, ils sont complémentaires. Notre optique est d’offrir aux clients la possibilité de choisir. Prenons l’exemple d’un VTT haut de gamme et donc coûteux, et d’un client qui hésite avant de faire un tel achat. Il peut commencer à louer le vélo et s’il se rend compte qu’il n’en aura pas un usage à la hauteur de son investissement, il n’aura rien perdu. S’il en est satisfait, il peut selon son budget du moment se diriger soit vers l’achat d’un neuf ou alors l’acheter en seconde main auprès de notre service rachat de matériel. C’est de la collaboration, de la complémentarité, on laisse ainsi un maximum de choix à nos clients, tout en développant en parallèle cette économie circulaire ».
Des partenariats ou collaborations sont envisagés ?
« Notre service de rachat est en quelque sorte une start-up, nous en sommes au début. Nous rachetons d’autres marques que les nôtres, ce service est ouvert à toutes les marques du moment que cela concerne le sport. Nous n’avons pas vraiment envisagé de partenariat avec d’autres magasins de sport pour le moment, mais on est ouvert. Pourquoi pas ? », conclut Guillaume Kleinkenberg.