A quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle, Circonflex a reçu Rémi Krzykala, responsable départemental adjoint des Jeunes Républicains du Nord et responsable départemental des “Jeunes avec Valérie Pécresse”.
Circonflex Mag : Après plus d’un mois de guerre en Ukraine, ce week-end est marqué par une rupture dans ce conflit après la découverte du massacre de plus d’une centaine de civils à Boutcha et dans les environs de Kiev. La Cour Pénale Internationale a été saisie. Quelle sanction Valérie Pécresse appliquerait- elle contre Poutine si elle était élue ?
Rémi Krzykala : Dès le début de la crise, Valérie Pécresse a annoncé qu’elle était contre le président russe, à l’instar d’autres candidats. Maintenant, il faut un dialogue, une médiation avec tous les membres de l’Union Européenne (…) On devrait tous essayer de se mettre autour d’une table et prendre des sanctions avec les différents pays. Pour la Cour Internationale, c’est un premier pas. Après, il faut voir si tous les pays veulent bien accepter cela. On sait que les Allemands ont eu du mal, parce qu’ils dépendent beaucoup de la Russie. Emmanuel Macron nous avait dit qu’il avait Poutine au téléphone et que grâce à lui tout allait s’arranger. On vient de voir avec ce massacre que Poutine continue sur sa lancée.
C.M. : L’éducation est un sujet majeur pour nous et c’est souvent peu abordé de façon claire dans les programmes des candidats. On sait qu’aujourd’hui 1 jeune sur 2 se sent mal accompagné dans son orientation scolaire et beaucoup critiquent la plateforme Parcoursup ou encore les nombreuses réformes concernant l’éducation. Parcoursup, c’est quelque chose de positif pour vous ?
R.K. : Au début, c’était une bonne idée. Mais chez nous, les Républicains, on propose de rendre le mécanisme beaucoup plus transparent pour éviter de favoriser une partie de la population. Je pense que là-dessus il y a une vraie réforme à faire. Déjà, il faudrait inciter les établissements à tenir compte des offres de formation. Nous proposons justement la publication des taux d’insertion professionnelle des filières et des taux de réussite parce que de gens ne sont pas renseignés sur tout ça. C’est compliqué, parce qu’on demande à des étudiants de 18 et 19 ans de choisir le métier qu’ils vont exercer pendant le reste de leur vie. Je pense que si on arrive à mieux les accompagner, avec des intervenants extérieurs qui peuvent expliquer leur boulot, ça simplifierait leur choix d’avenir.
C.M. : L’Observatoire National de la Vie Étudiante a révélé dans un de ses derniers rapport que la crise sanitaire a eu d’importants effets sur la condition de vie des étudiants. Notamment avec la fermeture des entreprises, privant les jeunes de jobs étudiants. Comment améliorer la situation ?
R.K. : La crise sanitaire a été très mal gérée par une ministre de l’Enseignement Supérieur qu’on n’a pas du tout vu ou très rarement. Si elle était là, c’était plus pour taper sur les étudiants que pour leur donner des conseils. Nous proposons de relancer les bourses au mérite qui sont quelque chose d’important avec la méritocratie pour pouvoir inciter les étudiants à l’excellence. Une autre des propositions de notre candidate, c’est la multiplication des prêts étudiants à taux 0 garantis par l’État qui permettront de pouvoir payer ses études. Ils pourront être remboursés par l’étudiant après l’obtention de son premier CDI. Bien évidemment, il y aura des critères. On ne va pas donner de l’argent à quelqu’un qui, avec l’aide de ses parents, puisse financer entièrement ses études. C’est vraiment pour aider les classes moyennes.
C.M. : Selon les données publiées en mars 2022 par le ministère de l’Intérieur, Lille est la grande ville étudiante de France où les violences volontaires sont les plus nombreuses (plus de 8 coups et blessures volontaires pour 1000 habitants). Avec aussi de nouvelles formes d’agressions comme les piqûres à la seringue, on l’a vu avec le témoignage de Clara Arnoux, une jeune lilloise de 21 ans qui l’a subi en décembre dernier. Ce témoignage n’est pas isolé et le sentiment d’insécurité est de plus en présent dans les esprits des jeunes. Comment changer les choses ?
R.K. : Je comprends l’inquiétude des jeunes. On a une augmentation de plus de 30% des coups et blessures volontaires sur le quinquennat d’Emmanuel Macron. Nous souhaitons remettre de l’ordre dans les rues avec une impunité 0 et un budget de 5 milliards d’euros pour apporter un appui financier aux forces de l’ordre, avec en plus l’achat de nouveaux équipements. Et justement, avec cet équipement, on voudrait l’obligation d’une police municipale armée pour les communes de plus de 5000 habitants. Pour revenir sur la jeune femme qui s’est fait agresser à la seringue, si on parle de la violence faites aux femmes, Valérie Pécresse souhaite la création d’une juridiction spécifique pour protéger les victimes de violences conjugales. Le but c’est vraiment d’aller vite, on a une instruction qui se fera en 72h et des ordonnances de protection qui seront rendues en 6 jours.
C.M. : Suite à la vague de froid, il était prévu un pic de consommation hier matin. Les Français ont été appelés à faire des économies. La consommation d’énergie va augmenter, voire exploser d’ici 30 à 40 ans. Beaucoup de candidats misent sur le nucléaire alors qu’il existe des alternatives moins polluantes. Pourquoi Valérie Pécresse fait-elle aussi ce choix?
R.K. : Cette transition écologique doit se faire. Mais on est contre cette transition qui va taper sur les classes moyennes avec une augmentation du prix de l’électricité. On propose de développer le biocarburant pour remplacer l’énergie fossile. Mais je pense qu’il y aura toujours besoin du nucléaire. On veut aussi relancer le projet Cigéo pour permettre une meilleure gestion des déchets nucléaires. Concernant les énergies renouvelables, on part du principe que l’implantation d’éoliennes doit être faite en collaboration avec les habitants lors d’un référendum. Ensuite, on voudrait construire 4 EPR d’ici 2035 et continuer à relancer le programme Astrid pour se préparer à des réacteurs de 4e génération.
C.M. : On est à une semaine du premier tour. Valérie Pécresse est à moins de 10 % dans les sondages. Elle n’est pas très soutenue par les politiques, Nicolas Sarkozy ne s’est toujours pas prononcé. Ce manque d’union derrière votre candidate ne vous fera-t-il pas défaut ?
R.K. : Alors le manque d’union, je suis pas du tout d’accord avec vous. On a pu le voir lors du congrès, ou même le soir du 2nd tour de la primaire, tous les candidats étaient réunis autour de Valérie Pécresse. Le meeting qui a eu lieu dimanche dernier, beaucoup de parlementaires, les Mousquetaires comme on les appelle, ont pris la parole pour défendre Valérie Pécresse et la porter au pouvoir. Maintenant, Nicolas Sarkozya fait son choix, ça lui revient. Mais vous avez dû voir que François Fillon a apporté officiellement son soutien à Valérie Pécresse aujourd’hui, donc non, je pense pas du tout qu’il y a un manque d’union. L’équipe de France comme Valérie Pécresse aime le rappeler est constituée, en forme et en place pour remporter la présidentielle. Il nous reste une semaine pour convaincre les indécis.