Dans la nuit du 5 au 6 février, la Turquie et la Syrie sont frappées par l’un des séismes les plus dévastateurs de leurs histoires : le plus violent des trois tremblements est enregistré à 7,8 sur l’échelle de Richter. Au petit matin, le monde entier s’émeut en découvrant la nouvelle et les deux pays reçoivent très vite des aides internationales. A l’échelle locale, des actions sont aussi menées autour de la métropole lilloise. Plusieurs associations collectent des fonds, rassemblent des vêtements chauds et se procurent des produits d’hygiène afin de les envoyer en Turquie notamment. Parmi elles, Les Femmes turques du Nord. Circonflex Mag a accompagné le temps d’un après-midi ces bénévoles qui se sont découverts, dans l’urgence, des talents organisationnels.
Le rendez-vous est fixé à la mosquée encore en construction Eyüp Sultan à Roubaix. Le ton est très vite donné : les voitures garées inondent la rue et des dizaines de familles circulent, les mains remplies de cartons, en direction de l’entrée. C’est Saynur Top qui nous reçoit avec un grand sourire pour nous montrer comment s’organise la réception des dons. L’adjointe de l’association, elle-même Turque et ayant de la famille au pays, est forcément très touchée par les évènements. Elle explique que cela fait 2 jours qu’elle travaille ici bénévolement, avec les centaines de personnes issues d’autres associations présentes, pour organiser toute cette logistique. « Ça commence à se fluidifier, il a tout de suite fallu faire les choses de manière professionnelle et transparente pour être efficace » dit-elle en nous dirigeant un peu plus au cœur de la mosquée. C’est à ce moment que l’on se rend compte de l’effort ; nous nous retrouvons au milieu d’une véritable fourmilière où des centaines de personnes circulent dans tous les sens avec sa propre tâche. Mais comme dans une véritable fourmilière, tout est parfaitement organisé.
« Pour la poussière, on ouvre les fenêtres et on n’y pense pas »
« D’abord, il y a l’arrivage », nous explique Saynur « c’est là où on trie les vêtements, les produits d’hygiène, les couettes… » Cela ressemble à une montagne de carton et de sac. « Ensuite, il y a la distribution sur les palettes, où l’on compte les produits de A à Z » poursuit-elle en précisant que cela sert à s’organiser sur place, en Turquie. « Enfin, il y a l’étiquetage, l’emballage et ça part en camion ! » conclut-elle avant de tousser. La mosquée étant encore en construction, il y a énormément de poussière à l’intérieur. « Pour la poussière on fait avec, on ouvre les fenêtres et on n’y pense pas ». Ce qui se passe est très fort ; les conditions de travail sont difficiles mais l’énergie est très positive, tout le monde s’entraide et se démène pour être efficace et aider le plus rapidement possible. Pour les dons, Saynur se félicite d’avoir permis de récolter 24 000€ en 2 jours, l’adjointe de l’association qui vient normalement en aide aux femmes turques isolées est fière du travail accompli « On a des dons de toutes les communautés, des particuliers ou des entreprises […] j’ai des gens que je ne connais même pas qui m’appellent, j’ai un million de nouveaux contacts haha ! ». Elle espère aussi que cela permettra à faire connaître la mosquée qui est en construction depuis 10 ans et dont le financement repose essentiellement sur les dons.
Si vous souhaitez aider les associations présentes, vous pouvez vous rendre sur place au 178 rue du Caire à Roubaix.