Surnommé « Edouard » ou encore « le fils de Manuel Valls » par les internautes, Eric Richermoz, élu Front National de 24 ans, a créé le buzz la semaine dernière en montant en autostop dans la voiture du rappeur nordiste Gradur La scène a été filmée en direct sur le compte Snapchat du chanteur, regroupant plus d’un million d’abonnés : succès immédiat.
Circonflex Mag : Comment a commencé cet étonnant trajet en stop ?
Eric Richermoz : Je suis conseiller régional dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie et j’avais commission à Lille jeudi matin. En fin d’après-midi, il fallait que je rentre chez moi en Picardie, j’ai donc décidé de faire le trajet en stop. Je suis plutôt habitué aux covoiturages et je suis de nature sociable. J’ai fait le début du trajet avec un premier automobiliste, qui m’a déposé à une sortie d’autoroute. C’est là qu’est arrivée cette grosse Mercedes noire…
Et dedans, le rappeur Gradur accompagné de deux amis, en direction de Paris…
Oui ! Cela dit je ne connaissais pas bien ce rappeur, juste de nom, et je ne l’aurais pas reconnu. Ils ont même passé des chansons à lui dans la voiture, je ne m’imaginais pas que c’était les siennes.
De son côté, Gradur ignorait qui tu étais. Il t’a même appelé « Edouard », ou encore « le fils de Manuel Valls » !
Oui, c’est amusant, surtout depuis le résultat de la primaire de gauche ce week-end. Je crois que ce surnom lui a été soufflé par un de ses abonnés sur Snapchat. Il a effectivement passé le trajet à filmer, on voit presque tout sur sa story.
J’ai cru à un convoi de drogue, un go-fast…
Un élu du Front National qui se fend la poire avec trois jeunes de quartier dont un célèbre rappeur… Scène cocasse ?
Vous savez, même au FN on côtoie des personnes de tous horizons ! Une de mes collaboratrices au parti s’appelle Aichatou. Mais oui, c’était drôle, je n’ai pas peur des gens en général. Ils m’ont même fait un moment qu’ils convoyaient de la drogue et que cette voiture était un go-fast ! Il faut dire que l’on dépassait parfois les 170 km/h…
Le voyage a duré une quarantaine de minutes. Sur les vidéos, on te voit « dabber », plaisanter avec eux… Tu en gardes un bon souvenir au moins ?
Bien-sûr ! On s’est marré tout le long du trajet. Même en dehors du fait que je sois au Front National, les vannes sont excellentes. Ils ont été très cool tous les trois.
Le buzz a été immédiat sur les réseaux sociaux. Comment cela s’est-il passé de ton côté dans les jours qui ont suivi ?
J’ai été mis au courant du phénomène un peu plus tard, via un tweet sur mon compte. Cela a mis un peu de temps à arriver à mes oreilles car j’imagine qu’il y a assez peu de gens qui me suivent sur les réseaux sociaux qui sont également abonnés à Gradur (rires)… Dans le week-end, on m’en a pas mal reparlé et les médias se sont penchés sur l’histoire.
Beaucoup de messages de félicitations de la part du FN, encore plus des jeunes de quartier…
Quel type de retour as-tu eu ?
Déjà, j’ai eu énormément de messages de félicitations de la part de gens du Front, qui ont adoré la vidéo. Je suis en charge de la chaîne YouTube de Florian Philippot, qui en a discuté avec Marine le Pen. Elle a beaucoup ri ! Mais ce qui m’a le plus touché, ce sont les messages venant de jeunes de quartier qui m’ont félicité, disant que ce genre de comportement est exemplaire. La morale de l’histoire est plutôt belle !