Dans les tribunes, les fumigènes colorent l’air, le tifo des Dogues Virage Est se lève, et les chants des supporters résonnent. Ce dimanche 30 mars 2025, Lille et Lens se retrouvent au stade Pierre Mauroy pour le centième derby du Nord. Un affrontement toujours aussi attendu, porté par une rivalité historique.
Dès les premières minutes du match, la tension est palpable. Chaque action soulève des cris, chaque faute fait bondir les tribunes. Coline, supportrice lilloise, raconte : « Je suis amie avec un Lensois depuis l’école primaire. On s’est toujours taquinés sur le foot, mais cela reste bon enfant ! » Simon le lillois parle de sa famille : « Du côté de ma mère, mes cousins sont du Pas-de-Calais et soutiennent avec passion l’équipe de Lens. Pourtant, cela ne nous empêche pas de nous réunir lors des repas de famille. On s’aime malgré tout », ajoute-il en plaisantant.
« Il faut savoir faire la part des choses »
Grâce au but de l’attaquant du LOSC, Matias Fernandez-Pardo, à la mi-temps, le score penche en faveur des Lillois. L’atmosphère est tendue. Paul, abonné au Club Honneur depuis qu’il est petit, insiste sur la nécessité du respect : « C’est beau, cette rivalité entre les deux clubs des Hauts-de-France. Mais il faut savoir faire la part des choses et ne pas dépasser les limites. »
Au fil des années, la rivalité entre Lens et Lille anime toujours autant le cœurs des supporter. Lens, ville ouvrière, a longtemps été associée à un club proche de ses mineurs et de son identité populaire. Lille, en tant que métropole, a toujours eu une image plus bourgeoise. Cette différence a nourri une concurrence forte, qui dépasse le terrain…
« Mon père m’avait offert un pyjama du RC Lens ! »
Damien, passionné de football, en parle avec recul : « Quand j’étais petit, mon père m’avait offert un pyjama du RC Lens ! Je l’ai porté quelque temps avant de m’orienter vers le LOSC. Mais au-delà de ces clubs, c’est l’amour du football qui nous rassemble tous. » Son ami ajoute : « Il faut savoir plaisanter avec les supporters adverses mais il faut savoir s’arrêter là aussi. Ça reste des équipes qui ont une âme, et qui veulent chacune la victoire ! »
« C’est un prétexte pour se battre »
Aujourd’hui, la médiatisation du football a amplifié la rivalité entre les deux villes du Nord. « Avec les réseaux sociaux, on a l’impression que les images de tensions entre supporters sont plus fréquentes », remarque Mathilde, supportrice du LOSC depuis toujours. Pourtant, cette opposition a toujours existé. Le hooliganisme était surtout présent dans les pays anglophones. Maintenant, il est présent dans plusieurs pays, la France ne fait pas exception. « Certains supporters voient ces rencontres sportives comme un prétexte pour se battre, provoquer et insulter les adversaires », ajoute Mathilde.
« L’ambiance était au rendez-vous jusqu’à la dernière minute ! »
Les trois minutes additionnelles deviennent interminables. Le coup de sifflet final retentit : Lille s’impose face à Lens ! Une explosion de joie s’empare des Dogues, tandis que la frustration gagne les Sang et Or. Sur la pelouse, les joueurs célèbrent leur victoire avec le public. Lucas Chevalier et Bafodé Diakité brandissent des fumigènes, et portent haut la fierté du club lillois. Coline est enthousiaste : « Remporter ce centième derby, c’est une sensation incroyable. L’ambiance était au rendez-vous jusqu’à la dernière minute ! ».