Dans le cadre d’Octobre rose, mois de la sensibilisation au dépistage du cancer du sein, l’organisation de la Ligue contre le cancer proposait dimanche 1er octobre une course au parc de la Citadelle de Lille. En amenant son ruban rose à Lille, elle a rassemblé un peu plus de 2 000 personnes autour d’un événement plein d’énergie et de bonne humeur.
Elles ont franchi la ligne d’arrivée avec un sourire grand comme ça. Blandine, Fabienne et Frédérique se tapent dans la main. Elles ont l’habitude de courir toutes les semaines, souvent sur de plus longues distances. Mais ce dimanche matin n’est pas un jour comme les autres, ces 9 kms ne ressemblent pas tout à fait à ceux qu’elles avalent régulièrement. Aujourd’hui, elles ont enfilé leurs baskets pour défendre une cause qui leur tient à cœur : la prévention contre le cancer du sein.
Le mois d’octobre a une couleur. Il est rose. Rose comme femme. Rose comme partage. Rose comme espoir. Rose comme l’avenir de ces femmes atteintes d’un cancer du sein, et qui se sont fait dépister suffisamment tôt pout être presque certaines de le vaincre.
Cette course, c’est un vrai partage.
Les trois amies sont venues pour faire entendre le message d’Octobre rose. « On espère que notre présence servira à quelque chose, rendra plus visible le message délivré par la Ligue contre le Cancer. Il faut se faire dépister régulièrement. La mammographie, c’est la meilleur façon de guérir d’un cancer du sein », confie Blandine. Frédérique, elle, en est persuadée : le slogan choisi par la manifestation -courir contre le cancer- est bien trouvé. « Le sport a le pouvoir de diminuer le risque de contracter un cancer. Plus la fréquence et l’intensité de l’activité sportive augmente, plus « le crabe » se tient à distance ». Et Fabienne d’ajouter : « De tels évènements permettent aussi de rompre l’isolement des familles, des malades en cours de traitement ou en rémission. Tout le monde, soignants, bénévoles, patients se retrouve pour échanger, discuter, s’amuser. Chacun raconte son histoire, son parcours, les raisons pour lesquelles il est ici. On est tous un jour touchés, de près ou de loin, par cette maladie. Cette course, c’est un véritable partage ». Et c’est vrai que ça discute autour des stands, derrière lesquels les associations délivrent leur message de prévention. Octobre rose, c’est l’affaire de tout un mois, et ce premier dimanche ouvre la ronde des évènements et manifestations qui vont se succéder à Lille mais aussi dans la France entière.
Rose comme victoire.
Sur la ligne d’arrivée, on se congratule, on souffle un peu, on rit beaucoup, on prend la pose pour une photo, un selfie. On compare son déguisement avec celui de son voisin. Au loin, une silhouette se rapproche, accompagnée par les applaudissements des spectateurs. L’homme franchit les derniers mètres sous les acclamations nourries. Il sourit, heureux d’avoir terminé le parcours en si bonne forme. Olivier* vient de finir sa chimiothérapie pour traiter son cancer du sein. « La course à pied m’a permis de ne rien lâcher, de tenir bon devant cet obstacle de la vie », confie-t-il. Il porte lui aussi un tee-shirt rose. Rose comme victoire ; rose comme homme. Décidément, c’est une couleur qui sied à tous.
*Le nom a été modifié
Quelques chiffres sur le cancer du sein en France : - 9 fois sur 10, le cancer du sein est guéri s’il a été diagnostiqué tôt - 54 000 nouveaux cas sont dépistés chaque année - 11 900 décès annuels - 1 femme sur 8 sera concernée par le cancer du sein
"La santé, ça m’interpelle." Étudiante en kiné, Léa, 22 ans est très engagée dans la prévention pour la santé. Ce dimanche 1er octobre, elle participait à la course du Ruban rose. C’est la première fois qu’elle courrait les 8,5 kilomètres du Ruban rose. Pourtant, Léa la sportive est une habituée des actions de préventions. « J’ai déjà participé à la Parisienne. C’est une course de sept kilomètres à Paris, réservée aux femmes, également en faveur de la lutte contre le cancer du sein. Cette année, je compte aussi participer à la campagne de prévention et poser seins nus pour afficher mon soutien à cette cause. ». "La prévention, c’est essentiel." Cela fait plusieurs années que Léa se sent concernée par le cancer du sein. « Beaucoup d’amis très proches ont été touchés directement ou indirectement par cette maladie. Mon arrière-grand-mère est morte prématurément d’un cancer du sein pris en charge trop tardivement. Et même si je suis encore jeune, je suis directement concernée parce que je suis une femme. De plus, avec mes études de kiné, je suis confrontée au corps des gens et donc à tout ce qui peut leur arriver. La santé, ça m’interpelle. Aujourd’hui, je participe à Octobre rose, mais je n’oublie jamais, par exemple, de donner régulièrement mon sang.» Encore trop jeune pour faire une mammographie, elle essaie néanmoins de faire de la prévention à son échelle. « Prévenir, c’est essentiel. Je sensibilise mes proches et mes amies, je prends des nouvelles des femmes de mon entourage aussi. Et sur Facebook, je mettrai le filtre rose sur ma photo de profil durant tout le mois d’octobre ! ».
"Courir pour prévenir." Edouard a 22 ans et est étudiant à l’IFKM de Lille. Pour la première fois, il va participer à la course du Ruban rose. Pour Edouard, cette édition 2017 de la course du Ruban rose est un peu spéciale. « C’est la première fois que je cours pour Octobre rose. C’est devenu une cause très personnelle. L’année dernière, ma mère est décédée du cancer du sein. Je ne me voyais pas ne pas participer à cet évènement de prévention. ». "Si moi, je ne le fais pas, personne ne le fera." Le jeune étudiant s’est aligné ce matin sur la ligne de départ avec son tee-shirt rose. Il connaissait le parcours, il s’entraine souvent à la Citadelle avec son amie. Après la course, tout en grignotant les fruits secs proposés aux participants, il se promène parmi les stands. « Je vais rester un peu, histoire d’échanger avec les bénévoles et les organisateurs. Je suis beaucoup plus sensibilisé aux différentes pathologies aujourd’hui, j’essaie d’informer et de faire de la prévention à mon niveau. En parler avec mes amis, mes proches. ». Pour l’instant, Edouard n’a qu’Octobre rose en tête. « Il y a plein d’évènements, toute l’année, pour différentes causes. Malheureusement, on ne peut pas tout faire, participer à toutes les courses. Il faut choisir et actuellement, c’est sur Octobre rose que je veux me concentrer. C’est une opération qui dure tout le mois. Et puis, courir pour prévenir, c’est une belle idée. Si moi, je ne le fais pas, personne ne le fera. ».