Catherine Blary et Pierre-Yves Gronier : La musique dans la peau

C’est en 2001 que l’Institut Catholique de Lille a fait appel à Pierre-Yves Gronier et Catherine Blary pour créer un chœur universitaire. Le couple a relevé le défi. Aujourd’hui, le groupe prend une nouvelle tournure, plus contemporaine, inspirée des comédies musicales de Broadway. Rencontre avec ceux qui font vivre, depuis de nombreuses années, ce projet et tant d’autres dans la métropole lilloise.

C’est dans leur duplex lillois que Pierre-Yves et Catherine, entre leurs deux chats et le piano à queue, racontent leur histoire. Dans le hall d’entrée de l’immeuble, des affiches : ciné-concerts, symphonies, requiems, comme un livre d’or de leur parcours. Ils se sont rencontrés sur les bancs de la section musique-études du lycée Pasteur de Lille en 1974. L’une jouait du basson, l’autre se destinait à la trompette. Depuis, ils se sont mariés et voguent au gré de leur projets musicaux, seuls ou en commun. Pierre-Yves raconte : « Mon parcours, c’est un ensemble de rencontres, de circonstances et de lieux. Robert Lannoy, compositeur, lauréat du prix de Rome et ancien directeur du conservatoire de Lille m’avait assuré un jour : « en travaillant d’arrache-pied, peut-être que tu y arriveras ». Pari relevé pour celui qui a failli ne jamais ressortir sa trompette de son étui après son service militaire : « j’ai failli m’inscrire à la fac », se rappelle-t-il en riant. Finalement, après un an de travail acharné, il intègre l’orchestre national de Lille.

Rien n’est trop grand pour le couple

Et c’est là que tout a commencé. Pierre-Yves a d’autres ambitions : « J’ai eu envie de devenir chef d’orchestre ». Après une rencontre avec un groupe de jeunes, il fonde l’Orchestre symphonique des étudiants de Lille Flandres. C’est un succès : CDs enregistrés, tournée aux 4 coins du monde. Comme en témoignent les souvenirs de voyage qui encombrent leur salon, rien n’est trop grand pour le couple. Car Catherine, elle aussi, participe activement à la vie de l’orchestre, au niveau administratif notamment, en plus d’y jouer. Elle-même a un parcours musical complet :  « j’ai dirigé une école de musique, donné des cours de basson. Mais aussi des cours de chant, c’est mon autre passion ».

En 2001, l’orchestre s’agrandit avec la création du Chœur universitaire de l’Institut Catholique de Lille, que Pierre-Yves et Catherine portent et font vivre depuis sa création. Le choeur accueille les étudiants comme le personnel de l’école, et propose trois concerts par an, dirigés par Pierre-Yves. Il y a 7 ans, l’orchestre a été renommé Orchestre Symphonique Européen. Il compte aujourd’hui uniquement des professionnels.

L’envie ne nous quittera pas

Tous ces groupes demandent un véritable investissement pour le couple, aujourd’hui à la retraite. « C’est un travail à quatre mains, explique Catherine, on ne prend jamais une décision sans se concerter ». Ce qui les motive, c’est aussi les souvenirs qu’ils ont en commun : « un concert, lorsqu’autant de personnes communient pour arriver à produire quelque chose de parfait, c’est de la folie », s’émerveille Pierre-Yves en évoquant le jour où il a dirigé 200 musiciens lors d’une interprétation de l’œuvre Carmina Burana à Bruxelles. Le sourire aux lèvres, le couple regarde dans la même direction : « tant qu’on a la santé et l’énergie, on va faire vivre ces groupes. L’envie ne nous quittera pas. Dans la vie, si l’on fait ce qu’il faut, où il faut, quand il faut, ça fonctionne ».