À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, Circonflex s’est intéressé aux actions de la Direction Régionale aux Droits des Femmes et à l’Égalité Hauts-de-France. Le dispositif Nina et Simon.e.s a récemment vu le jour. Ils sont sur tous les fronts : point d’accueil physique ou vans d’info itinérants , écoutes et conseils sur divers sujets comme les violences, l’égalité homme-femme ou les droits et insertions.
Rencontre avec Hindati Simpara, directrice régionale aux droits des femmes et à l’égalité de la préfecture Hauts-de-France et du Nord, à l’origine du lancement de Nina et Simon.e.s.
Nina et Simon.e.s est un dispositif créé en 2020. En 1 an et demi, il a écouté plus de 2000 personnes au sein de sa cellule au centre V2, à Villeneuve-d’Ascq. Vous attendiez-vous à un tel succès ?
Pour être honnête non. Le problème des projets, quand on essaye d’être innovant, c’est que l’on ne sait pas si ça va fonctionner ou pas. Nous espérions 1 à 2 personnes par jour, mais en réalité ça a très bien pris. Quand on fait du service public, notre objectif est que le dispositif serve au public. Là en l’occurrence on sait qu’on a été utile, on est très content.
Comment avez-vous eu cette idée ?
Lors du premier confinement, la ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes de l’époque, Marlène Schiappa, nous a demandé d’ouvrir des points d’accueil éphémères dans des centres commerciaux, le seul lieu où l’on pouvait se déplacer pour aller faire ses courses. Nous devions mettre un point d’accueil uniquement pour les victimes de violences dans des situations urgentes.
Quand le confinement s’est fini, le point a fermé car les associations pouvaient rouvrir. Mais on s’est dit que dans la vie, si on a une question sur la vie affective, sexuelle, sur le genre ou autre, il n’existe pas de guichet unique qui écoute de manière gratuite, anonyme et sans rendez-vous dans un lieu de la vie quotidienne. Ces sujets sont mélangés dans nos têtes, alors pourquoi est-ce qu’on ne les mélange pas dans un lieu commun ?
Ce dispositif veut aussi et surtout lutter contre les violences conjugales. Y a-t-il plus de fréquentation à Nina et Simon.e.s, et de plaintes ces dernières années dans la région ?
C’est assez spécial parce que nous avons eu des confinements répétés et ça a joué sur le taux de fréquentation. Nous avons eu à peu près 17% des sujets abordés qui étaient des sujets sur les violences. Mais ce chiffre ne concerne que les personnes qui se déclarent victimes. On a aussi 12% des personnes qui venaient pour des questions de couple et de famille, et certainesi ne savaient pas qu’elles vivaient des situations de violences.
Forcément on a une augmentation qui a presque quadruplé entre juillet 2020 et juillet 2021. Ça a libéré la parole chez certaines de ces victimes.
Ce centre d’écoute à V2 a fermé le 30 décembre 2021. Pourquoi ?
Nous avons développé un dispositif mobile à l’aide de vans. Et on s’est rendu compte que nous touchions plus de personnes. En moins d’un an, ce dispositif mobile a écouté 2000 personnes.
On en a donc déployé 4 parmi les 5 départements de la région Hauts-de-France.
En 2 ans le projet Nina et Simon.e.s s’est beaucoup développé. Sur quels autres projets travaillez-vous ?
C’était un projet qui nous tenait à cœur, qu’on a développé en interne, qui prend de l’ampleur et qui va être développé au niveau national. On en est très fiers.
Mais on travaille aussi par exemple sur un projet avec les femmes qui sont en situation de monoparentalité. On travaille sur l’entreprenariat des femmes, sur un réseau des référents Égalité dans les services de l’État, … On a plein de missions assez variées. On est surtout sollicités pour notre accompagnement et notre expertise sur pas mal de sujets.