Grégory Descamps, 31 ans, est un passionné de cyclisme. Enfant de la région, il n’a pas manqué une seule édition de la mythique course Paris-Roubaix. En 2016, il se lance un nouveau défi : effectuer le même parcours que les professionnels mais sans chrono et juste pour le plaisir. Rencontre avec ce mordu de pavés.
Belgique. Soleil. Bière, casquette cycliste visée sur la tête et regard tourné vers l’écran géant qui diffuse le Grand Prix de l’E3 (course cycliste World Tour). L’atmosphère est détendue et chacun parie sur le vainqueur de la course du jour. Grégory tient son favori : « Bob Jungels a l’air bien parti pour gagner ! » (A l’arrivée, ce n’est pas lui qui lèvera les bras… L’année prochaine peut-être !). Comme tous les Belges de cette petite ville d’Harelbeke, Grégory et sa copine attendent avec impatience le dénouement final. Avant cela, une petite pause au soleil pour parler du Paris-Roubaix Challenge s’impose.
Je suis né dans une famille de cyclistes.
Comment cette passion pour le vélo lui est-elle venue ? « Je suis né dans une famille de cyclistes. Depuis tout petit, mes parents m’emmenaient sur le bord des routes voir les coureurs. Je pense que mon affection pour ce sport découle de ça. » A l’âge de 15 ans, Grégory s’achète son premier vélo de route. Pourtant il n’a jamais eu envie de faire partie d’un club. « Je préfère m’entrainer tout seul. Je vais où je veux, et je roule la distance que je veux avec le vélo que je veux. Je fais souvent des longues sorties, entre 2h et 4h. » Ce fan de vélo ne se cantonne pas au bitume. Il aime également faire du VTT. « Mais je dirais quand même que les trois quart du temps, j’utilise mon vélo de route. »
Je suis toutes les éditions de Paris-Roubaix.
Pour Grégory, Paris-Roubaix, c’est la plus belle course au monde. C’est pour cela qu’il la suit tous les ans. « C’est une course qui est spectaculaire. A tout moment, tout peut arriver. » Depuis 9 ans, l’organisation propose aux amateurs de se confronter au même parcours que les professionnels… un jour avant. On fait l’impasse sur les 100 premiers kilomètres entre Compiègne et le 1er secteur pavé : c’est la seule différence entre le Paris-Roubaix Challenge et l’édition pro. Au programme, des distances pour tous les amateurs de vélo : 70 kms, 145 kms et 172 kms.
Pour sa première participation en 2016, Grégory a choisi de rouler pendant 145 kms. Evidemment, le parcours n’a pas été simple ! Une succession de 17 secteurs pavés parmi les plus connus, comme le Carrefour de l’Arbre ou encore la Trouée d’Arenberg (nous en parlons plus en détails ici) … ce qui représente quand même 33 kms de souffrance et d’instabilité sur le vélo.
Paris-Roubaix : une course à l’usure.
Lors de sa deuxième participation, l’année suivante, le fan de Peter Sagan a voulu tenter encore plus dur : rouler pendant 175 kms. « Sur le vélo, j’étais tout seul. Mais ma famille m’attendait sur le parcours pour me donner à manger ou m’aider à me changer. Lors du départ matinal à Busigny, il faisait 5 petits degrés, et plus la journée avançait, plus la température grimpait. J’ai du m’arrêter pour changer de maillot. » Les 55 kms de pavés se font ressentir une fois la ligne d’arrivée passée. « Paris-Roubaix, c’est une course à l’usure. A la fin, on a mal à la nuque, aux bras, au niveau des côtes à cause des tremblements. C’est ça qui t’use le plus. »
Et puis il y a les crevaisons. Quand on regarde la course à la télé, on voit souvent des coureurs victimes d’incidents mécaniques à cause des pavés anguleux. Grégory a trouvé une solution : faire le Paris-Roubaix Challenge en VTT ! « Même si je m’entraine plus en vélo de route qu’en VTT, c’est le meilleur moyen pour ne pas avoir de problème ! ». Pari réussi : en 2 participations et pas moins de 88 kms parcourus sur des pavés, pas une seule crevaison !
L’arrivée au Vélodrome de Roubaix donne des frissons.
Tout au long du parcours, l’ambiance est conviviale et joyeuse. « Comme il n’y a pas de chronomètre, on parle avec les autres et c’est plutôt cool. » Le dernier moment fort du Paris-Roubaix Challenge pour Grégory, c’est l’arrivée au Vélodrome de Roubaix. « On a le frisson. On sait qu’on doit faire un tour et demi avant de franchir pour de bon la ligne d’arrivée. Ça me donne la chair de poule car je me dis que les grands cyclistes que j’admire sont passés au même endroit. » Eddy Merckx, Bernard Hinault (premier Français à gagner Paris-Roubaix) ou encore Tom Boonen (recordman de victoires) ont en effet foulé cette piste.
Pour cette 117e édition de Paris-Roubaix, difficile pour Grégory de donner un favori. « Je verrais bien une surprise : Oliver Naesen (coureur belge de l’équipe AG2R La Mondiale) est en forme en ce moment. Mais tout peut se passer dans cette course, une crevaison à 10 kms de l’arrivée ou un incident mécanique. ». Un Français a-t-il ses chances ? « Arnaud Démare (cycliste, équipe Groupama FDJ) peut gagner mais également Florian Sénéchal qui est dans la meilleure équipe du monde (Deceuninck – Quick Step) et qui vient de gagner une course sur pavés. Tout dépendra de la stratégie mise en place par les managers de chaque équipe.»
A suivre donc… Pour cela, rendez-vous le 14 avril 2019.