À 21 ans, Paul Schmitt, stagiaire en kinésithérapie près de Lille, revient sur son parcours atypique. Ancien joueur professionnel de hockey sur glace, il a décidé, il y a un an, de mettre un terme à sa carrière sportive pour se consacrer pleinement à ses études.
Très tôt, il a pris conscience des incertitudes liées au hockey sur glace en France, notamment de ses limites financières.
Paul Schmitt a été formé chez les Jokers de Cergy-Pontoise, et dès l’âge de 17 ans, il a intégré l’effectif pour jouer en Ligue Magnus, le plus haut niveau du hockey français, où il a évolué jusqu’à la fin de sa carrière. Il a également porté les couleurs de la France en jouant avec les catégories U16, U18 et U20.
« Jouer au hockey tout en avançant dans mes études »
Paul a très vite compris qu’il devait assurer son avenir. Après son bac, il s’est lancé dans des études de kinésithérapie tout en poursuivant sa carrière dans le hockey. Paul a toujours cherché à concilier sport et études. Il raconte : « Lors des mes déplacements à l’extérieur, dans le bus, tous mes coéquipiers dormaient, et moi, j’étais en train d’étudier. » Cette anecdote illustre sa discipline et sa détermination, qui l’ont aidé à avancer.
Mais ce choix n’a pas été sans sacrifices. Pour l’aider à réussir des deux côtés, son école de kinésithérapie lui a proposé d’étaler son année sur deux ans. « Ils voulaient vraiment que je puisse continuer à jouer au hockey tout en avançant dans mes études. C’était une solution pour que les deux puissent fonctionner. Mais étaler mon année aurait allongé la durée de mes études et retardé ma reconversion. Cela ne correspondait pas à ce que je voulais faire plus tard. »
Face à ce dilemme, Paul a pris une décision très difficile : mettre un terme à sa carrière sportive. « Arrêter le hockey m’a déchiré le cœur, mais c’était la seule solution pour réussir mes études et assurer mon avenir. »
« Nous sommes confrontés à un environnement peu favorable à la pérennité de nos carrières. »
Cette décision reflète la réalité de nombreux athlètes qui, comme lui, évoluent dans des sports peu médiatisés. Son parcours illustre les nombreuses difficultés rencontrées par les joueurs de hockey en France, dues à une faible médiatisation, à des sponsorings limités et des infrastructures parfois insuffisantes. « Nous sommes confrontés à un environnement peu favorable à la pérennité de nos carrières. En France, le hockey n’a pas le même soutien que le football ou le rugby. C’est vraiment compliqué d’en vivre à long terme. »
Pour sécuriser leur avenir, les joueurs cherchent rapidement des solutions face à ce manque de reconnaissance et de développement du hockey sur glace en France. Nombreux sont ceux qui doivent combiner leur carrière sportive avec des emplois à temps partiel, des études ou, plus radicalement, opter pour une reconversion.
Après avoir jonglé entre le hockey professionnel et ses études, Paul Schmitt a donc décidé de suivre le chemin de la sagesse, d’assurer son présent et son avenir. Un an après avoir arrêté le hockey, il démontre qu’il est possible de surmonter les obstacles et de réussir dans une nouvelle voie après le sport.