Mois sans tabac : quel bilan en 2024 ?

Chaque année, le Mois sans tabac mobilise des milliers de Français autour d’un objectif commun : arrêter de fumer. En 2024, ce défi de santé publique a une fois encore permis à de nombreux participants de franchir le pas.

Alors, quel bilan peut-on dresser de cette édition ? Entre témoignages de fumeurs, conseils de professionnels et chiffres clés, voici un état des lieux.

Ce sont près de 200 000 inscriptions qui ont été enregistrées cette année, selon Santé publique France, ce qui confirme l’intérêt des Français pour cette initiative nationale. Le Mois sans tabac s’appuie sur des outils variés, tels que l’application Tabac info service, des groupes de soutien sur les réseaux sociaux, ou encore des consultations gratuites avec des tabacologues. Pour Marina, une future maman de 40 ans, ces ressources ont été précieuses : « L’application et le groupe de soutien Facebook m’ont donné la motivation nécessaire pour tenir bon. C’est rassurant de savoir qu’on n’est pas seul. »

Des motivations variées

Qu’il s’agisse de raisons médicales, familiales ou personnelles, les motivations des participants sont variées. Pour Hélène, 58 ans, l’arrêt du tabac est devenu une priorité après la découverte d’une lésion suspecte dans sa gorge. « J’ai fumé pendant près de 40 ans, mais la peur de la maladie m’a poussée à demander de l’aide à une tabacologue. Avec les patchs, j’ai réussi à tenir, même si ça n’a pas été facile. » Sonia, 52 ans, évoque également un déclic lié à sa santé : « Après un diagnostic de souffle au cœur, j’ai décidé, avec le soutien de mon mari, de tout arrêter. Depuis, je me sens bien mieux, physiquement comme mentalement. »

Pour d’autres, comme Marina, l’arrêt du tabac est aussi un acte préventif. Enceinte de cinq semaines, elle a mis fin à une addiction de 25 ans au tabac. « Je ne voulais plus prendre de risques après plusieurs fausses couches. Depuis que j’ai arrêté, je ressens déjà des bénéfices : une haleine plus fraîche, moins de cernes, et surtout une maison sans odeur de tabac. »

« Les fumeurs ne comprennent pas ma démarche »

Le soutien des professionnels est déterminant dans ce processus. Jade Blanchet Dahmani, diététicienne-nutritionniste à Lille, accompagne depuis plusieurs années des patients dans leur démarche d’arrêt. « Le Mois sans tabac n’est pas qu’un effet de communication. Il offre un vrai coup de pouce, en mettant en lumière les ressources et les professionnels disponibles. Mon rôle est notamment de prévenir la prise de poids, un obstacle fréquent, et de travailler sur les carences alimentaires dues au tabac. »

 Si le bilan est globalement positif, des obstacles persistent. Beaucoup de participants craignent les effets secondaires, comme la prise de poids ou les difficultés liées au manque. Hélène admet avoir quelques kilos en plus depuis son arrêt, mais elle s’est mise au vélo pour y remédier. Marina, elle, lutte contre l’envie de reprendre une cigarette après les repas grâce à des activités manuelles et des promenades. La campagne de 2024 a aussi montré l’importance des soutiens externes. Certains fumeurs, comme Hélène, regrettent l’absence d’encouragement de leur entourage. « Chez moi, les fumeurs ne comprennent pas ma démarche. Je suis vue comme le mouton noir. Mais peu importe, la maladie me fait trop peur pour que je replonge. »

 Un mois sans tabac multiplie par cinq les chances de succès dans l’arrêt durable. Si 80 % des participants ne tiennent pas une année entière, chaque pas vers une réduction ou un arrêt est une victoire. Jade Blanchet Dahmani conclut : « Ce mois est une étape clé. Pour certains, il amorce un processus de changement, pour d’autres, c’est le déclic définitif. »