Lille Culture Street a fait son grand retour pour sa troisième édition au Comptoir Hirondelle. Un festival qui a réuni pas moins de 4000 personnes l’année précédente autour de la culture urbaine. Il rassemble de nombreux artistes, talents et exposants pour faire découvrir leurs arts et leurs œuvres. Nous sommes allés à la rencontre de Laura, alias Maze, enseignante en ateliers d’arts plastique et technicienne photo de formation.
Tout d’abord est-ce que vous pouvez m’expliquer en quoi consiste votre art ?
« Ce que je fais, c’est de la gravure sur des skateboards. J’ai commencé par de la gravure sur bois que j’ai appris lors d’une formation dans une école d’art à Lille. C’est mon professeur, un artiste, qui m’a initié à la gravure. Ça a été un réel coup de cœur. C’est un art qu’on ne voit pas souvent et qui a beaucoup d’idées reçues. Moi la première, je pensais que c’était une discipline démodée, pas intéressante. Mais on se rend vite compte que la gravure, c’est un jeu de patience, et c’est ce que j’aime. On est en totale immersion. Il faut se préparer, être méticuleux, et surtout être passionné. C’est presque thérapeutique pour moi. Mais ce n’était pas gagné, j’ai deux mains gauches, il y avait toujours un élément que je ratais. »
Mais alors pourquoi avoir choisi les skateboards comme support de prédilection ?
« J’ai longtemps baigné dans la culture de la ride, j’ai fait du skate et du roller. Le milieu urbain m’est familier et m’a toujours stimulé. Je côtoyais et je côtoie toujours des skateurs. Alors j’ai utilisé le skateboard pour exprimer mon art. Cet objet fait sens pour moi, c’est un objet de mon quotidien et celui de beaucoup de personnes de ce milieu. En étant formatrice en centre de formation, je voulais rendre accessible et attrayante cette technique d’art plastique. Et j’adore les designs d’animaux, c’est ce que je fais le plus. »
Techniquement, comment vous procéder pour graver sur une planche de skate ?
« Pour ma première planche, j’ai d’abord dessiné les motifs à l’encre noire, puis j’ai réalisé le motif sur du linoléum que j’ai ensuite imprimé sur la planche. J’ai mis au total 27h… Quand je vous dis qu’il faut de la patience, ce n’est pas pour exagérer. La gravure, je l’ai faite avec des gouges, de tailles différentes selon le dessin. Ce que je fais, c’est de la gravure en taille d’épargne. Le processus est vraiment intéressant. Tu apprends autant la technique de dessin que la technique de gravure. Pour autant, il ne faut pas particulièrement être doué en dessin pour y arriver. »
Pour finir, pourquoi est-ce important pour vous d’être présente dans ce festival ?
« Je fais partie de cet univers. J’aime l’énergie que les gens ont ici, personne ne se croit supérieur. Ce sont des personnes qui ont envie de partager leurs techniques. On peut mélanger nos arts et créer quelque chose de collectif. De plus, c’est un réseau on se soutient. On travaille tous avec les mêmes valeurs : le partage, la convivialité et le respect de la culture street. »