Après 10 ans d’absence sur le grand écran, Thomas Cailley revient avec son nouveau film, Le Règne Animal, qui sort aujourd’hui en salle. Circonflex Mag a eu la chance d’assister à l’avant-première du film à l’UGC ciné cité Lille, suivie d’un débat avec le réalisateur.
Avec ce nouveau film, Thomas Cailley explore la relation d’un père, François -interprété par Romain Duris- avec son fils, Émile -incarné par Paul Kircher. Relation mise à l’épreuve par l’adolescence d’Émile mais aussi et surtout par la société dans laquelle ils vivent. En effet, François et son fils évoluent dans un présent parallèle, dans lequel la population est soumise à des vagues de mutation de l’homme vers l’animal.
La bande-annonce le montre bien, le film est truffé d’effets spéciaux afin de rendre la transformation de certains personnages la plus réaliste possible. « Après avoir travaillé les designs et les mouvements des personnages par story board, explique Thomas Cailley, l’équipe choisit d’hybrider trois types d’effets spéciaux : le maquillage, les effets dits de plateaux, c’est-à-dire les effets mis en place au moment du tournage, et la post production. Le réalisateur ajoute : « aucun plan dans le film ne dépend d’une seule technologie, tout est toujours un peu mélangé. De cette façon, l’œil du spectateur ne peut détecter un effet plus qu’un autre. » L’idée est d’aller vers le plus de réalisme possible. Le travail de préparation du film, c’est-à-dire la période entre la fin d’écriture du scénario et le début du tourage, a duré 18 mois, contre 2 à 4 de manière générale, ce qui illustre ce long temps de réflexion autour des effets du film.
« C’est assez représentatif de ce qu’on a fait sur le film »
La mission est réussie : le spectateur se laisse complètement porter par le film. Pour illustrer son propos, Thomas Cailley fait allusion à un personnage, une femme poulpe : « on a construit autour d’elle. On a moulé son visage, on a prolongé ses bras avec des tentacules de latex, on a également ajouté d’autres effets en vfx » (Visual Effects en anglais). Dans cette scène, qui se déroule dans un supermarché, le personnage jette des aliments dans tous les sens, et le réalisateur explique : « les interactions avec les objets sont faites semi en réel, semi en post prod, avec des pistons à poulet dans les frigos pour envoyer les surgelés et une demi-équipe de hand hors champ pour envoyer des aliments. Voilà qui est assez représentatif de ce qu’on a fait sur le film ».
Aux effets spéciaux s’ajoutent les bruitages. Car la mutation des humains implique aussi une modification du système de communication. Ainsi, le comédien Tom Mercier qui incarne Fix, un homme rapace, a suivi des chanteurs d’oiseaux pendant plusieurs mois pour « arriver à trouver sa créature sonore ». Résultat : sa voix n’est qu’à peine retouchée en post prod. Une vraie prouesse d’acteur.