Quand la solidarité Lilloise crée l’émoi…

Un vent de solidarité s’est invité à Lille, comme une parenthèse chaleureuse dans ce conflit aux portes de l’Europe. Des drapeaux jaune et bleu ont flotté sur la Place de la République. Circonflex a voulu savoir qui étaient ces hommes et ces femmes réunis en faveur de la paix en Ukraine.

« Envoyer un signal »

Zoé, 12 ans et son papa dessinent ensemble, à la craie, sur les pavés de la place. « C’est l’une des seules formes de soutien que je suis en mesure d’apporter à mon échelle », déclare le papa lorsque nous l’interrogeons sur sa présence. Cette famille n’a aucun lien avec l’Ukraine. : « je trouvais cela important d’envoyer un signal aux Ukrainiens, de leur dire qu’on pense à eux ». Et lorsque l’on demande à la jeune fille pourquoi elle écrit le mot paix sur le sol, c’est avec détermination qu’elle nous répond : « parce que cela peut marcher ». 

« Rester sans rien faire »

Elles ont les yeux remplis de larmes. Julia et Ilona 35 et 33 ans, Ukrainiennes, regardent les dessins de Zoé. Elles nous expliquent pourquoi il était essentiel pour toutes les deux d’assister à ce rassemblement. « Nous sommes là pour soutenir notre pays, nous avons peur pour nos proches, pour notre peuple, il faut faire quelque chose ». Tout au long de notre échange, les deux jeunes femmes n’ont de cesse de le répéter, « les Ukrainiens n’ont jamais cherché la guerre ». Leur principale revendication ?« Avoir de vraies informations sur la situation dans le pays ». Elles nous racontent que de nombreuses  fausses rumeurs circulent et rendent le quotidien des Ukrainiens de l’étranger très compliqué. Julia nous explique qu’elle se mobilise également en collectant des vêtements chauds et de la nourriture : « nous sommes encore au mois de février, il fait froid, les gens sont cachés dans les métros et les parkings, je ne peux pas rester sans rien faire ».

« Je suis fière … »

Lorsque nous croisons Svetlana, 36 ans, c’est d’abord les deux pancartes qu’elle tient dans ses mains qui attirent notre regard. Elles racontent la triste réalité à laquelle sont confrontés les Ukrainiens :« mes amis et ma famille vivent à Kiev, et à présent, ils sont piégés dans la ville. Ils ne peuvent plus sortir de chez eux sous peine d’être bombardés, ils n’ont aucun moyen de se mettre à l’abri et en sécurité ». 

Notre échange est difficile à tenir pour Svetlana. Sa voix tremble, elle souhaite absolument faire passer un message d’espoir, et c’est avec force qu’elle nous dit, « je suis très fière de notre président, de nos soldats ukrainiens et de tous les patriotes qui sont prêts à défendre notre beau pays ».

« Une réelle cohésion ! »

Une jeune femme nous interpelle.  Elle a peint sur chacune de ses joues un drapeau bleu et jaune.Elle a 27 ans et nous explique que ce rassemblement à un goût tout particulier pour elle. « C’est une démarche personnelle d’être ici aujourd’hui. Je suis née en Ukraine, j’ai grandi là-bas, toute ma famille y habite encore ». Laëtitianne explique avoir ressenti une profonde émotion dès son arrivée sur le lieu de la manifestation : « En voyant la Place de la République pavoisée aux couleurs des drapeaux de mon pays, j’ai ressenti le soutien et la solidarité de tous ces gens réunis. Il y a une vraie cohésion. C’est le premier rassemblement auquel j’assiste, mais ce n’est sûrement pas le dernier ! » . La jeune femme laisse transparaitre l’espoir qu’elle place dans cette la solidarité citoyenne.

« Impuissants et honteux »

Des drapeaux bleu et jaune : c’est ce qu’arborent justement Anaïs et ses enfants. Ils ne sont pas Ukrainiens. Mais  depuis de nombreuses années, ils accueillent chez eux  des enfants du pays venus se refaire une santé dans le Nord de la France. Toute la famille est arrivée tôt sur la Place de la République : « notre volonté, c’est de les aider, tous autant qu’ils sont. Ce sont eux qui nous ont priés de venir, c’est la seule chose que l’on puisse faire ». 

Lorsque nous demandons à  la famille ce qu’elle ressent, c’est le petit Bastien, 12 ans, qui répond : « on se sent impuissants, mais aussi honteux de ne pas pouvoir en faire plus ». Le jeune garçon nous raconte que ses amis sont toujours en Ukraine et que la situation n’est pas facile pour eux. 

Anaïs explique qu’elle s’engage de plusieurs manières pour essayer de faire bouger les choses : « on relaie sur les médias sociaux des pétitions, on est engagés dans une association. On fait notre maximum pour les aider ».