L1 Ligue 1 football arbitre nord verlinghem
Déjà fort de deux saisons d’arbitrage, Medhi vit pleinement sa passion du foot.

Medhi, 18 ans, arbitre de district… une passion au service du collectif

Sifflet en bouche, balle au pied, ou cahiers en mains… Medhi Denaes, 18 ans, jongle avec ses études de droit et l’arbitrage de matchs de football. Une passion qui pourrait le guider plus loin que prévu : le jeune homme s’apprête à passer un stage décisif pouvant l’emmener sur les terrains de DH.

Pour Medhi, tout a commencé à l’âge de seize ans : « Je joue au foot depuis que je suis tout petit, mais à un moment donné, j’ai vu mon temps de jeu réduire. Je n’entrais plus trop dans les plans de mes entraîneurs. J’ai alors songé à prolonger ma passion du foot en arbitrant des matchs le week-end. » Un passage sur le site du district de football, rubrique arbitrage, et deux stages concluants plus tard, l’aventure démarre. Medhi enfile un nouveau maillot, celui de l’homme en noir : « Mon premier match était une rencontre de U17. Durant la partie, un jeune se fracture le tibia. Assez particulier comme baptême… C’est sûrement l’un de mes pires souvenirs en match officiel. »

Pour être arbitre dans le foot amateur, il faut s’accrocher. Le mental est mis à rude épreuve. En novembre dernier, un jeune arbitre nordiste s’est fait violemment agresser en marge d’une rencontre entre Lille-Sud et Lille-Fives. “Cela ne m’est jamais arrivé, confie Medhi, mais je trouve ça scandaleux. En dehors du terrain, les arbitres sont des gens comme tout le monde, qui ont une vie, une famille, des enfants…” Mais le jeune homme a déjà dû prendre de lourdes décisions. “Une fois, le match est parti en bagarre générale. Quand vous voyez les entraîneurs s’en mêler, c’est qu’il faut arrêter la rencontre.”

La vidéo ? Pas forcément une bonne chose…

Des incidents non-négligeables, mais qui ne font pas le poids face aux sensations du terrain : “Certes, j’ai deux ou trois mauvais souvenirs en tête, mais ce n’est rien comparé aux centaines de bons moments passés en match.” Voir des joueurs célébrer leurs buts, leurs victoires, se faire féliciter par une équipe après un match bien mené… Pas le même maillot mais la même passion, la formule est en effet bien appropriée. D’autant que Medhi a toujours le droit de jouer au foot, dans son village de Verlinghem, le seul club dont il a interdiction d’arbitrer une équipe.

Prudent, lucide et avisé, Medhi reste mesuré lorsqu’il donne son avis sur le football professionnel : “On parle là d’un sport extrêmement médiatisé. Les personnalités du foot devraient parfois se rendre compte que l’arbitre, au même titre que le joueur, ne peut pas réaliser le match parfait.” Dirigeants, entraîneurs, joueurs, vous voilà avertis. Et quand vient la fameuse question de l’arbitrage vidéo, la réponse ne se fait pas attendre : “Je ne suis pas encore certain que ce serait une bonne chose, avance Medhi. J’ai peur que cela dénature le jeu et que l’on perde autant de temps qu’au rugby. Et puis, comment faire confiance à un arbitre qui se serait trompé même après visionnage d’un ralenti ?”

Clément Turpin, meilleur arbitre français

Le jeune homme entretient sa passion en regardant vers les meilleurs, notamment Clément Turpin, son arbitre préféré, “calme et pédagogue.” Et pour la suite ? “Faire carrière dans l’arbitrage sera très dur, mais c’est quelque chose qui pourrait vraiment me plaire. Je rêve d’arbitrer une finale de Ligue des Champions.”

Tristan Couvreur