Mos’Art, bien plus qu’un graffeur… un pochoiriste de rue !

En vous baladant dans les rues de la métropole lilloise, peut-être avez-vous déjà croisé un regard figé sur un panneau, un portrait délicatement peint sur une poubelle, ou une silhouette surgissant dun mur défraîchi… Des œuvres qui interpellent, intriguent et redonnent vie au mobilier urbain. Derrière ces créations se cache Mos’Art, un artiste discret certes mais dont les pochoirs transforment les espaces du quotidien en un véritable musée à ciel ouvert.  

Au départ, rien ne prédestinait Mos’Art à se tourner vers l’art urbain. “Moi, j’ai un master en finance, donc rien à voir avec l’art”, confie-t-il. En 2008, il visite la Braderie de l’Art à Roubaix et il découvre le pochoir. Fasciné par cette technique, il se plonge alors dans une longue phase d’apprentissage autodidacte. “Je pense sincèrement que le pochoir est une technique accessible à tout le monde, mais il faut une vie entière pour s’améliorer”, explique lartiste peintre. Encore aujourd’hui, il affine son style pour le rendre plus unique. 

« Cela leur donne le sourire, même dans des moments difficiles »

Pour Mos’Art, le street art est une façon de partager des émotions et de donner le sourire aux passants. “Beaucoup de gens m’écrivent en me disant qu’ils passent devant mes peintures tous les jours et que cela leur donne le sourire, même dans des moments difficiles”, raconte-t-il. Il se démarque par son attachement aux rues de la région et par son accessibilité, loin des cercles artistiques élitistes…  

Le pochoiriste se spécialise surtout dans le portrait : femmes, hommes, enfants et parfois animaux qui peuplent ses créations. “C’est ce qui m’attire naturellement, là où je me sens le plus à l’aise artistiquement”, affirme MosArt.  

« L’oeuvre doit être vue sans que les passants aient à tourner la tête »

Ses choix de localisation ne sont pas laissés au hasard. Il s’appuie sur trois critères principaux pour ses peintures aux pochoirs : la visibilité, l’état du support et son accessibilité. “L’œuvre doit être vue sans que les passants aient à tourner la tête. Le support doit être en bon état, et l’endroit ne doit pas poser de problème légalement.”  

Il utilise principalement le noir et le blanc dans ses oeuvres aux pochoirs, cest avant tout une question de praticité : “Sur un support foncé, le blanc se détache le plus. Sur un support clair, c’est le noir qui ressort le mieux. J’aimerais intégrer davantage de couleurs, mais les détails se perdent plus facilement.”  

« À l’époque, on risquait la garde à vue pour un graffiti »  

L’artiste s’en félicite, les villes autour de Lille sont des terrains très exploitables et accessibles pour l’art urbain. “Aujourd’hui, c’est beaucoup plus simple qu’il y a vingt ans. À l’époque, on risquait la garde à vue pour un graffiti. Maintenant, c’est entré dans les mœurs et dans l’espace public.”  

La disparition de ses œuvres sous l’effet du temps ou d’autres interventions artistiques, ne lui pose aucun problème : “les intempéries, les UV, quelqu’un qui repeint par-dessus, c’est le jeu du street art et je l’accepte totalement » explique-t-il.  

« Chaque endroit a son charme et son intérêt »  

Il enchaîne les projets ces dernières années. En mai 2024, il a peint à New York, ajoutant ainsi une nouvelle ville à son palmarès aux côtés de Lille et Paris. “Je n’ai pas de lieu rêvé. J’adore poser là où je suis actuellement. Chaque endroit a son charme et son intérêt.”  

Actuellement, lartiste de rue s’est lancé un objectif ambitieux : réaliser 1000 peintures dans la rue, à partir de photos envoyées par sa communauté sur Facebook et pas que… “J’en suis à environ 70. Je suis sur une bonne dynamique, malgré le mauvais temps. Avec l’arrivée des beaux jours, je vais pouvoir accélérer.”