« Rien n’est encore joué dans cette élection »

A l’occasion du deuxième space présidentiel organisé sur Twitter,  Circonflex a reçu Rémi Broussemart, représentant jeune du parti socialiste et soutien d’Anne Hidalgo.

D’ici 30 à 40 ans, la consommation d’énergie risque d’augmenter, voire d’exploser. Comment répondez-vous à cette demande tout en prenant en compte la protection de l’environnement ?

Le but, c’est d’allier transition écologique et justice sociale. Selon nous, l’un ne va pas sans l’autre. La transition écologique ne peut se faire au détriment des plus précaires. Sur la production d’énergie, ce que l’on souhaite avec Anne Hidalgo et le Parti Socialiste, c’est atteindre les 100% d’énergies renouvelables en 2050 !

Il faut restaurer ce lien entre la population et la police

Comment mettez-vous en place la transition énergétique ?

Sortir du nucléaire en 2035, ce n’est pas possible. Celles et ceux qui pensent qu’on peut laisser de côté une énergie aussi importante que le nucléaire dans une dizaine d’années sont des utopistes. On le voit aujourd’hui avec la guerre en Ukraine et notre dépendance à certaines énergies. C’est pourquoi on souhaite sortir du nucléaire aux horizons de 2050.  Cette énergie est nécessaire pour conduire la transition, parce qu’elle n’a pas d’incidence sur le changement climatique. Il faut lancer un grand plan industriel, une « odyssée industrielle » comme dirait Anne Hidalgo sur les énergies renouvelables. Il est nécessaire d’avoir un mix énergétique qui tende le plus possible vers ces nouvelles énergies propres.

Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, la délinquance est en nette hausse. Les violences sexuelles ont augmenté de 33%, les coups et blessures de 12% et le trafic de drogue de 13% par rapport à 2020. Que mettez-vous en place pour lutter contre ces phénomènes ?

Anne Hidalgo fait de la lutte contre les violences faites aux femmes une priorité. Elle répond aux demandes des associations féministes en mettant 1 milliard d’euros dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelle. On créera un ministère qui répondra uniquement à cet enjeu majeur de notre société. On mettra les moyens pour lutter contre l’insécurité. Il faut aussi renforcer les moyens de la police qui travaille dans des conditions extrêmement difficiles. Une réforme de la police sera menée pour qu’elle soit plus inclusive. Mais aussi pour éviter certaines dérives en écartant des individus qui pourraient être problématiques. Le but, c’est d’avoir une vraie police républicaine, en laquelle les citoyens ont confiance. Il faut restaurer ce lien entre la population et la police.

On reste focus sur le premier tour, on avisera en fonction des résultats

Anne Hidalgo propose de recourir davantage aux alternatives à l’incarcération. Est-ce que ces mesures seront suffisantes pour enrayer la hausse de la délinquance en France ?

On ne peut pas être dans une justice qui réprime tout sans résultat derrière. Ce qu’il nous faut, c’est une justice du quotidien qui soit efficace. Les peines alternatives seraient un bon moyen de lutter contre la récidive, contrairement à la prison qui la favorise dans de nombreux cas. Quand on a des délits assez minimes, le but, c’est de réinsérer la personne. Une sanction judiciaire doit servir à rendre les personnes meilleures. Il faut sortir de cette logique de sanction à tout prix qui ne résout rien. La prison n’est pas la solution pour tout.  Il faut redonner les moyens aux juges d’effectuer leur travail et de connaitre leurs dossiers pour qu’ils puissent trouver la peine la plus adéquate dans chaque cas.

Anne Hidalgo tourne dans les sondages autour de 2 à 3 %, à égalité avec Jean Lassalle et derrière Fabien Roussel. En tant que jeune militant, représentant d’Anne Hidalgo, croyez-vous encore à une qualification au second tour ou même à une victoire ?

Les sondages n’ont jamais fait une élection. On connaitra le résultat du scrutin le soir du 10 avril à 20H. On voit des gens, on leur parle, on discute avec eux et je peux vous dire qu’au soir de l’élection, on ne sera pas au niveau que nous prédisent les sondages. Ce que je trouve regrettable, c’est que dans les médias, on parle beaucoup trop de ces sondages. Il y a des interviews d’Anne Hidalgo où on ne lui parle que de cela. Arrêtons de parler des sondages, concentrons-nous sur le programme, sur le fond.

Si Anne Hidalgo est éliminée dès le premier tour, faut-il s’attendre pour le deuxième tour à une consigne de vote en faveur du président sortant  -si toutefois il se qualifie-  face à des candidats comme Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon ?

Rien n’est encore joué dans cette élection. Tout va se décider dans les derniers jours. On reste focus sur le premier tour et on avisera en fonction du résultat. Une chose est sure : les socialistes ont toujours fait barrage à l’extrême droite et le feront toujours.